(Une activité qui ne connait pas la crise économique)
La vente de la boisson locale encore appelée « Tchoucoutou » est en vogue dans la ville de Natitingou. Un peu partout, dans presque tous les quartiers de la ville, il y a de petits clubs qui s’animent autour de la boisson locale. Les vendeuses de cette boisson en tire beaucoup de profit et l’activité est très rentable. Quelles sont les raisons qui font que cette activité ne connait guère la crise économique dont parlent beaucoup de gens ces derniers temps ?
La vente de la boisson tchoucoutou est en vogue dans presque tous les quartiers de la ville de Natitingou. Il suffit de faire un tour dans les cabarets pour s’en convaincre. Déjà à partir de 10 h du matin, les jeunes prennent d’assaut ces cabarets. Déjà avec la somme de 50 Fcfa, le client est servi. Il y a dans les cabarets, deux types de boisson. Le Tchoucoutou fermenté très apprécié des Nantayais et enfin le Tchoukoutou sucré qu’aime les musulmans et les hommes d’églises. En tout cas, les bonnes dames qui font cette activité se font beaucoup d’argent. Elles s’entendent pour faire la boisson, et chacun a son tour pour occuper le cabaret et vendre son produit. A coté de la vente de cette boisson, la viande de brousse accompagne généralement la boisson qui est vendue sur place. Les jeunes en raffolent. Une bonne dame, vendeuse de Tchoukoutou au quartier Boriyouré dans le deuxième arrondissement interrogée sur le sujet s’est exprimée en ces termes : « ici, dans notre cabaret, on vent bien. Dans une journée, si j’ai bien les clients, je peux vendre jusqu’à 50000 F CFA. Mais si je n’ai pas de clients, je peux vendre jusqu’à 20000 F CFA ou 25000 FCFA. En tout cas ça marche ici. Mes clients aiment la boisson que je fais parce qu’ils apprécient sa qualité digestive. Un client m’a dit que s’il mange et il prend un peu de notre boisson locale, il digère bien ». Le même constat a été fait au quartier Yokossi, dans le premier arrondissement. Ce quartier que l’on peut comparer au quartier Jonquet de la ville de Natitingou est situé dans le premier arrondissement et est réputé être un fief de la consommation en boisson locale accompagnée de la viande de brousse, de l’akassa et autres mets. Un jeune rencontré au quartier Yokossi dans le premier arrondissement, a évoqué la question en mentionnant ce qui suit : « Nous qui n’avons beaucoup d’argent pour aller prendre une bière qui vaut 600 F CFA, c’est notre lieu idéal ici. Avec 100 F CFA, tu es bien servi. Au début, tu as droit de gouter la boisson qu’on veut te vendre. Ensuite tu achète. Avec 50 F CFA on te vend la boisson. Et tu as aussi l’occasion de manger un petit met à coté. Avec 100 F CFA, tu peux acheter du « Watché », c’est du riz mélangé au haricot. C’est ce que nous aimons ici chez nous. Avec 200 F CFA, tu es déjà au point. C’est ce qui fait que ce coin est très fréquenté par les jeunes de la localité ».
La vente de tchoukoutou échappe à la crise économique
Dans la ville de Natitingou, tout comme à Tanguiéta, Toucountouna, Matéri, Boukombé, Cobly c’est le même phénomène qui est observé. Les jeunes prennent d’assaut les cabarets, et y passent parfois des journées entières. Et c’est ce qui fait que les femmes qui vendent cette boisson se font beaucoup d’argent. Parfois, des amis, des frères, des sœurs, se donnent rendez vous dans les cabarets pour déguster longuement cette boisson locale qui n’est pas frappée par la moindre interdiction. « Moi je préfère le Tchoukoutou au Sodabi. Le Tchoukoutou est une boisson locale, c’est fait à base du mil. Le mil que nous cultivons ici dans l’Atacora. Mais le Sodabi est une boisson qui peut tuer. En tout cas moi je n’en prends pas. Je préfère mon Tchoukoutou qui me permet de bien digérer » a laissé entendre un amateur de cette boisson, rencontré au quartier Sountchirantikou dans le premier arrondissement. Les bonnes dames affirment qu’elles sont souvent très occupées puisque les clients abondent et l’argent coule à flots. « Les enseignants peuvent venir et boire pour 2000 F CFA et partir. Un autre groupe peut venir et boire pour 3000 F CFA. Et c’est ainsi que ça bouge toute la journée. Avec la musique qui est à côté, les gens se font plaisirs et expriment leur joie et leur fierté pour ce qui est de chez eux » a ajouté une vendeuse de Tchoucoutou rencontré au quartier Dassagaté. Pourvu que cela continue et que les populations y trouvent du plaisir à consommer local.
TAMPOUNHOURO T. J. Blaise