Le déguerpissement forcé au quartier Ayédèro (le quartier le plus vaste et peuplé) de la ville de Dassa-Zoumè a démarré depuis quelques semaines. En l’espace de quelques jours, un bulldozer a transformé en ruines les boutiques, ateliers et autres magasins situés aux abords des vons de ce quartier. Les cris de détresse régulièrement lancés par la foule n’y ont rien fait. D’après nos sources d’information, ces actions qui s’inscrivent dans le cadre du projet d’urbanisation, de ce quartier ont été lancées à la suite de nombreuses sommations faites aux différents propriétaires de ces immeubles.
Félix Agohoungo (Correspondant Dassa)
Sale temps pour les occupants du domaine public notamment les trottoirs et autres espaces illégalement pris d’assaut pour diverses raisons dans le quartier Ayédèro dans la vile de Dassa. Ils ont été surpris par la visite du bulldozer apprêté pour l’opération du déguerpissement. Les espaces publics envahis ont été libérés manu militari. L’opération a démarré par la rue qui mène à l’église du christianisme céleste du quartier Ayédèro où plusieurs étalages, baraques et autres ateliers de fortune érigés sur le domaine public ont été démolis. C’était le sauve-qui-peut dans les rangs des occupants dont certains n’ont même pas eu le temps de ramasser leurs effets avant l’intervention du bulldozer. Toutes les installations anarchiques ont été réduites en gravats en un laps de temps. Plusieurs artères et autres voies ont reçu la visite du bulldozer. Aujourd’hui, tout laisse croire à l’apocalypse dans certaines rues du quartier Ayédèro dans la ville de Dassa-Zoumé. La présence de gravats de pierres et divers amas de tôle ou de bois témoigne d’une opération de déguerpissement au quartier Ayédèro dans la ville de Dassa, chef-lieu du département des Collines. D’après nos sources d’information, les autorités municipales ont passé des semaines à sensibiliser les habitants de ce quartier afin qu’ils libèrent les domaines de gré. Mais force est de constater, déplorent les autorités communales, que ces différentes sensibilisations et autres sommations sont tombées dans l’oreille de sourd. Dans certains endroits du quartier Ayédèro, des décombres laissent place aux constructions naguère érigées sur l’espace public. Ailleurs, des constructions décoiffées par des propriétaires attendent encore le bulldozer mobilisé entre temps pour conduire la phase de démolition. Dans certaines rues, des bâtiments érigés malencontreusement sur le domaine public et marqués comme devant être dégagés défient encore les pouvoirs publics au grand bonheur des tenanciers menant en toute quiétude leurs activités. Si certains propriétaires ont fait œuvre utile en dégageant d’eux-mêmes les abords de leur domicile sinistré ou en ajustant les clôtures, d’autres attendent bonnement que les autorités en charge de l’opération viennent enlever les amas de pierre jonchant le sol.
Des pertes de recette importantes pour la mairie de Dassa
Les propriétaires des immeubles démolis ne sont visiblement pas les seuls mécontents de l’opération de libération de l’espace public actuellement en cours au quartier Ayédèro. La mairie de Dassa y laisse également des plumes avec un manque à gagner important. Officiellement, les autorités communales applaudissent cette œuvre de salubrité publique qui d’ailleurs relève de leurs attributions, mais derrière les rideaux, le soutien ne serait que de façade d’autant que la mairie paierait cher le renvoi systématique de nombreux tenanciers de boutiques qui paient des taxes chaque année. Le gros lot des évacués est constitué de petits commerçants qui ont installés leurs baraques sur les trottoirs et paient des taxes en contrepartie. Aujourd’hui, la détermination, l’intransigeance et la volonté de transformation du quartier Ayédèro pour avoir un visage attrayant priment visiblement sur les subsides de recettes communales engrangées sur des domaines illégalement occupés. Le quartier Ayédèro dans la ville de Dassa présente depuis quelques semaines le visage d’un vaste chantier avec un peu partout, des démolitions. Actuellement les travaux de démolition sont au ralenti et donne l’impression que le chantier est abandonné et qu’il n’y a pas de solution à court terme. Beaucoup de personnes craignent que les occupants dégagés trouvent des moyens détournés pour s’installer à nouveau, ce qui mettrait à mal l’ambition de départ, de même que l’embellissement souhaité.