La représentation du Fonds monétaire international (FMI) au Bénin sous la houlette du Chef de mission Constant Lonkeng Ngouana et du représentant résident Younes Zouhar a animé un point de presse sur le nouveau financement climatique et la conclusion de la 3è revue du programme appuyé par le FMI au Bénin. Occasion pour le FMI de saluer les performances robustes du Bénin et le décaissement « immédiat » de 136 millions de dollars en plus de la validation d’un nouveau programme contre le climat.
Bidossessi WANOU
Un nouvel accord de deux ans au titre de la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD) pour un montant équivalent à 200 milliards de dollar, soit 120% de la quote-part du Bénin au FMI puis conclusion de la 3è revue du programme mixte MEDC/FEC qui a abouti au décaissement immédiat de 136 millions de dollars soit près de 80 milliards de FCFA. C’est ce qui fait l’actualité entre le Fonds et le Bénin. Ainsi, le nouvel accord de deux ans au titre de la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD) « vise à soutenir l’intégration par les autorités des considérations climatiques dans la conduite des politiques, en complément au MEDC/FEC dans le renforcement de la résilience socio-économique au pays ». Selon Constant Lonkeng Ngouana, Chef de mission du FMI au Bénin, le nouveau programme est un instrument important du FMI et le Bénin est le 7è pays en Afrique et le 12è au monde à en bénéficier. En plus de renforcer la résilience au changement climatique, le FRD permettra de catalyser d’autres formes de financements dans d’autres domaines, a souligné Constant Lonkeng. Et au FMI de préciser dans son communiqué : « La mise en œuvre résolue du programme des autorités en matière de changement climatique dans le cadre de la nouvelle Facilité pour la Résilience et la Durabilité (FRD) est complémentaire au programme MEDC/FEC dans le renforcement de la résilience socioéconomique au pays. Les mesures de réforme identifiées dans le cadre de la FRD s’appuient sur le plan national d’adaptation des autorités, les diagnostics existants, notamment l’évaluation de la gestion des investissements publics qui prend en compte les aspects climatiques (C-PIMA) du FMI et le rapport diagnostic climatique pays (CCDR) de la Banque mondiale, ainsi que l’expertise du Centre Global pour l’Adaptation (GCA). Ces Mesures visent à relever les principaux défis structurels qui exposent le Bénin aux chocs climatiques et devraient contribuer à atténuer les risques liés à la balance des paiements et à catalyser d’autres sources de financement pour les actions climatiques ». C’est un nouvel instrument de maturité 10 ans et demi à des charges et intérêts plus faibles et à taux presque nul.
Le FMI renouvelle sa confiance au Bénin
Le nouvel accord de financement, 136 millions de dollars qui porte à près d’un demi-milliard de dollars le décaissement au titre du programme, est la preuve de la marque de confiance que le FMI porte pour le Bénin. Au-delà, les résultats au terme de cette 3è revue se sont avérés convaincants. « Les performances au titre du programme demeurent solides, avec la réalisation de tous les critères de performance et les objectifs indicatifs pour fin juin 2023 et la mise en œuvre de tous les repères structurels », a souligné le FMI dans son communiqué et au chef de mission de poursuivre : « La performance au titre du programme est très robuste…Cette revue a été conclue parce que le programme marche bien ». Il a souligné deux indicateurs majeurs, à savoir quantitatifs et qualitatifs. En considérant le plancher recettes fiscales, le plancher déficit et l’endettement, il a souligné qu’ils sont respectés, ce qui permet de conclure que le programme marche bien de ce point de vue. Nonobstant, des réformes structurelles doivent être poursuivies pour impulser davantage l’activité économique, l’emploi…In fine. « La mise en œuvre résolue des réformes par les autorités aide le Bénin à faire face aux nouveaux chocs d’envergure en lien avec la fermeture de la frontière avec le Niger dans le contexte des sanctions régionales et la suppression progressive des subventions aux carburants au Nigeria…La mobilisation soutenue des impôts renforce la consolidation budgétaire conformément à la stratégie des autorités de converger vers la norme communautaire de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) pour le déficit budgétaire de 3 pour cent du PIB d’ici 2025, en ligne avec les objectifs du programme en matière de viabilité de la dette. La stratégie des recettes à moyen terme (SRMT)…La planification des mesures de contingence est primordiale, compte tenu des incertitudes accrues. Les autorités devraient maintenir une certaine flexibilité dans l’exécution du budget, notamment en adoptant une approche échelonnée dans l’exécution du programme d’investissement public. Aussi, « L’accélération de l’opérationnalisation du registre social facilitera le ciblage des programmes sociaux à mesure que leur couverture s’étend, et contribuera à soutenir à temps opportun les ménages vulnérables dans le processus d’ajustement budgétaire… La poursuite des réformes visant à renforcer l’État de droit et le cadre de lutte contre la corruption consolidera les fondements institutionnels d’une croissance tirée par le secteur privé, qui bénéficiera à tous les Béninois et Béninoises. La vigilance à l’égard des risques entourant le secteur financier et la promotion de l’inclusion financière devraient soutenir une croissance durable », a souligné le FMI.