Pour faire face à la montée de l’insécurité alimentaire dans certaines régions des États membres, le Réseau de prévention des crises alimentaires (RPCA) a tenu, du 03 au 05 avril 2024 une réunion restreinte. C’est au Centre de Conférences de l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) à Paris (France), que s’est déroulée cette rencontre.
Sylvestre TCHOMAKOU
Dans un contexte marqué par une augmentation des crises alimentaires en Afrique de l’Ouest, malgré les efforts déployés, les parties prenantes du Réseau de Prévention des Crises Alimentaires (RPCA) ont identifié comme priorité la redéfinition de nouvelles solutions adaptées aux atouts des États. L’UEMOA, la CEDEAO, le CILS et d’autres acteurs ont évalué, du 03 au 05 avril 2024 à Paris, l’évolution de la situation alimentaire et nutritionnelle dans la région, en analysant les résultats définitifs de la campagne agropastorale 2023-2024, ainsi que le fonctionnement des marchés agricoles à l’échelle régionale et internationale. Lors de la première journée, le Commissaire de l’UEMOA en charge du Département de l’Agriculture, des Ressources en Eau et de l’Environnement a évoqué la situation en zone UEMOA, se référant aux données des analyses du Cadre Harmonisé. Ces données ont révélé qu’en mars et mai 2022, 8,24 millions de personnes étaient déjà en insécurité alimentaire, un chiffre qui est passé à 12 millions pendant la période de soudure, de juin à août. Pour l’année 2023, le Commissaire a noté que le nombre de personnes en insécurité alimentaire pendant la période de soudure, qui était de 11,1 millions, est finalement tombé à moins de 10 millions en 2024. Lors de la deuxième journée, Abdoulaye Diop s’est félicité de l’engagement du RPCA qui célèbre son 40ème anniversaire cette année et qui « s’est forgé la réputation d’être un outil consensuel incontournable d’aide à la décision en matière de prévision et de gestion des crises alimentaires et nutritionnelles dans la Région Sahel et Afrique de l’Ouest ». Il a souligné la nécessité de combiner les initiatives pour faire face à une situation alimentaire et nutritionnelle « très difficile » dans la sous-région. La rencontre revêt une grande importance car elle mettra l’accent sur les investissements et les aspects structurants qui permettront d’augmenter la production et la productivité. Au cours des discussions, le bilan et les enseignements tirés des réponses à la crise alimentaire en 2023, ainsi que celles planifiées en 2024, ont été examinés. De plus, ils ont évalué les efforts de mobilisation financière et échangé sur les stratégies de remobilisation politique pour un financement plus durable et souverain face aux défis alimentaires croissants de la région. L’investissement dans la sécurité alimentaire et la résilience a également été au centre des débats, tout comme les implications des crises sécuritaires, socio-politiques et des restrictions commerciales sur la situation alimentaire et nutritionnelle.