La Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a ouvert, mercredi 4 juin 2025, au Sénégal, la deuxième réunion annuelle de son Comité de politique monétaire (CPM). Occasion pour la BCEAO de présenter la situation financière de la zone et les mesures politiques nécessaires.
Bidossessi WANOU
Les échanges portent en grande partie sur les enjeux liés à l’inflation et à la croissance lors de la deuxième session du Comité de politique monétaire de la BCEAO. A l’occasion, il s’agit pour les participants d’identifier facteurs de risque qui pourraient impacter les perspectives dans chaque cas à moyen terme. Ensuite des propositions et mesures de politique monétaire seront concoctées pour y faire face. Cette session a permis également de passer en revue la situation économique au sein de l’Union. Dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), « La bonne tenue de l’activité dans l’ensemble des secteurs laisse présager, pour 2025, une croissance solide estimée à 6,4 %, après 6,3 % en 2024. Le taux d’inflation a reculé à 2,3 % au premier trimestre 2025, contre 2,9 % trois mois plus tôt », constate le gouverneur de la BCEAO qui commente que l’activité économique est restée dynamique, en témoigne la croissance du PIB ressortie à 7,1 % en rythme annuel, après 7,2 % le trimestre précédent. Le maintien de l’inflation en dessous de la cible de 3 % fixée par la Banque centrale est la résultante de l’amélioration de l’approvisionnement des marchés et la baisse des coûts des produits importés.
Les comptes extérieurs se sont améliorés grâce au bond des termes de l’échange, la hausse de la production de pétrole et de gaz, ainsi qu’une meilleure mobilisation de ressources extérieures par les États membres. Selon le gouverneur, au plan mondial, la situation économique est marquée par la persistance d’incertitudes, qui se justifient notamment par l’intensification des tensions géopolitiques et économiques. Tout cela a induit la révision à la baisse, en avril 2025 par le Fonds monétaire international (FMI) de ses prévisions de croissance mondiale, attendue à 2,8 % contre 3,3 % en 2024. Au premier trimestre 2025, les conditions du marché monétaire étaient modérées. On note une amélioration de l’activité bancaire, avec le taux d’intérêt à une semaine sur le marché interbancaire qui a diminué à 6,00 %, contre 6,47 % le trimestre précédent. Le taux débiteur moyen, hors taxes et charges, appliqué par les banques aux agents économiques a également baissé, pour se situer à 6,80%.
L’activité économique a aussi bénéficié d’une attention particulière avec les crédits à l’économie octroyés par les banques qui ont progressé à fin mars 2025 de 5 % en rythme annuel. Durant cette session, le Comité de politique monétaire examinera le rapport de politique monétaire dans l’UEMOA, lequel rapport analyse la conjoncture monétaire et financière aux niveaux international et régional durant le premier trimestre 2025. Ce sera l’occasion d’identifier les principaux risques et de définir les stratégies pour amortir les éventuels chocs