Plusieurs compagnies aériennes ont fait assez de mouvements dans le ciel béninois cette année. Les statistiques de l’Institut National de la Statistique et de la Démographie du 1er octobre dernier indiquent fièrement une envolée spectaculaire du trafic aérien béninois par le biais de l’import/export.
Belmondo ATIKPO
Plus de 555 000 personnes ont transité par l’aéroport de Cotonou parmi lesquelles deux -cent-soixante-dix-mille-six-cent-soixante-seize arrivées entre 2023-2024. Cette affluence est le fruit de la modernisation de l’aéroport et le vote du code de l’aviation civile par l’Assemblée nationale du Bénin. L’adoption de ce texte a permis de corriger les insuffisances de la loi n°2013-08 du 29 août 2013 portant code de l’aviation civile et commerciale en vigueur, relevées par les instances communautaires et internationales et de s’adapter à l’évolution du contexte international et au développement de l’aviation civile, a précisé la Commission en charge des Lois qui a présenté le rapport sur le projet de loi. La révision de la loi était devenue importante pour prendre en compte certaines recommandations des missions d’audit, de supervision, de sûreté de l’aviation civile de l’Organisation de l’aviation civile internationale et de l’Unité régionale de la supervision de la sécurité et de la sûreté de l’aviation civile des Etats membres de l’Uemoa tenues respectivement au Bénin du 24 janvier au 3 février 2022 et du 29 août au 8 septembre 2022.
Lesquelles missions ont recommandé un amendement subséquent de la loi n°2013 en vigueur en vue de l’adapter aux nouvelles exigences de l’Organisation de l’aviation civile internationale. Pour rappel, le rapport a indiqué que l’aviation civile au Bénin est régie par la loi n°2013-08 du 29 août 2013 portant code de l’aviation civile et commerciale. Ce texte voté il y a plus de 10 ans est le seul qui organise cette matière au plan national. Pourtant, le contexte international et sous régional a beaucoup évolué et a entraîné le Bénin dans une dynamique de coopération multilatérale et bilatérale qu’il est indispensable d’intégrer dans la législation nationale suite aux nombreux engagements auxquels il a souscrit.
L’envolée du transport par air
En 2023, le Bénin a enregistré une augmentation significative de son trafic aérien, avec un bond de 24,60 % du nombre de passagers par rapport à l’année précédente. Cette dynamique, notée dans le « Rapport d’exécution au 30 septembre du budget de l’État, gestion 2023 », souligne le succès des efforts déployés pour moderniser les infrastructures et stimuler le secteur touristique. Selon les données fournies par la Direction générale du Budget de l’État, plus de 555.000 passagers ont transité par l’Aéroport de Cotonou en 2023. Parmi eux, on note 270.676 arrivées, soit une hausse de 19,4 % par rapport aux 226.772 passagers de 2022. Du côté des départs, 284.466 passagers ont pris leur envol, marquant une augmentation de 23,3 % par rapport aux 230.738 de l’année précédente. Cette progression s’explique en grande partie par l’essor du tourisme d’affaires, soutenu par les nouvelles infrastructures et les monuments qui embellissent la capitale économique. Les autorités béninoises semblent ainsi récolter les fruits de leur stratégie visant à moderniser le pays et à attirer davantage de visiteurs. En somme, le trafic aérien au Bénin est en pleine expansion, avec une augmentation globale de 21,3 % des passagers à l’arrivée et au départ pour l’ensemble de l’année 2023. Cette tendance positive augure bien pour l’avenir du secteur aérien et du tourisme dans le pays. L’amélioration globale du trafic aéroportuaire est portée par la croissance continue du tourisme d’affaires et vient couronner les travaux de réfection entrepris depuis quelques années par le gouvernement.
Le nombre des passagers à l’arrivée et au départ de Cotonou a enregistré un accroissement de 21,3 % en 2023. En effet, les statistiques aéroportuaires à fin décembre 2023 affichent 555 142 passagers au total contre 457 510 enregistrés en 2022. Le nombre de passagers à l’arrivée est de 270 676 en 2023 contre 226 772 en 2022, soit une progression de 19,4 %, selon l’Agence nationale de l’Aviation civile (Anac) citée dans le Rapport d’exécution (Rapex) au 31 décembre de la loi de finances 2023 (Dgb, mars 2024). Quant au nombre de passagers au départ, il est passé de 230 738 en 2022 à 284 466 en 2023, correspondant à une hausse de 23,3 % en glissement annuel, selon la même source.
L’amélioration du trafic aéroportuaire est principalement portée par la croissance continue du tourisme d’affaires. Cette amélioration globale du trafic aéroportuaire est principalement portée par la croissance continue du tourisme d’affaires, en lien avec les différents monuments et grandes infrastructures réalisés dans la capitale économique, indique le rapport. Elle vient couronner les travaux de réfection entrepris depuis quelques années par le gouvernement dans le cadre de la mise aux normes de l’aéroport international Bernardin Cardinal Gantin de Cadjèhoun à Cotonou. Il était question de pallier les insuffisances de nature à obérer les performances de la plateforme. Outre les travaux de mise en conformité et de resurfaçage de la piste d’atterrissage, des travaux d’extension de l’aérogare au niveau du départ comme de l’arrivée ont permis d’augmenter la fluidité à l’aéroport. A cela s’ajoutent la réhabilitation du parking, l’implantation de commerces et d’un business center dans le terminal, l’automatisation et l’informatisation du terminal, toutes choses visant à amener les compagnies aériennes autrefois réticentes à fréquenter l’aéroport dont la sécurité a été améliorée. Le but visé est d’atteindre 1 million de passagers au moins par an et de recevoir les gros-porteurs.
Le commerce extérieur impacté
Le nombre d’arrivées et de départs par l’aéroport de Cotonou est passé du simple au double. Par le nombre croissant des visiteurs, les exportations du Bénin vers les autres pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) s’établissent à 22,8 milliards de F Cfa au deuxième trimestre 2024. Et les trois principaux clients sont respectivement le Nigeria, le Togo et le Burkina. Selon les données de l’Institut national de la statistique et de la démographie (Instad) sur les échanges extérieurs, le Nigeria se positionne en tête du peloton au deuxième trimestre 2024, avec 31,0 % de la valeur des ventes des produits béninois dans l’espace Cedeao. Le « riz semi-blanchi, même poli, glacé, étuvé ou converti (y compris le riz en brisures) », l’« huile de palme et ses fractions », les «savons, produits et préparations organiques tensio-actifs à usage de savon…» et les « fruits frais ou secs », constituent les principaux biens exportés vers le Nigeria. Leurs ventes s’élèvent respectivement à 3,8 milliards de F Cfa, 2,6 milliards de F Cfa, 0,3 milliard de F Cfa et 0,1 milliard de F Cfa au cours du trimestre. Le Togo occupe la deuxième position avec une part de 28,0 % de la valeur des ventes des produits béninois dans la zone Cedeao. Les « tourteaux et autres résidus solides… », les « tissus de coton, écrus (autres que les tissus à point de gaze, velours, peluches, tissus bouclés et tissus de chenille) » et les «ciments hydrauliques (y compris les ciments non pulvérisés dits clinkers), même colorés », sont les principaux biens exportés vers ce pays. Ces marchandises sont vendues respectivement pour 2,4 milliards de F Cfa, 1,0 milliard de F Cfa et 0,4 milliard de F Cfa. Le Burkina occupe la troisième position au cours du trimestre sous revue, avec une part de 20,0 % de la valeur des ventes des produits béninois dans la zone Cedeao. Les principaux produits vendus sont les « graines de coton» (3,5 milliards de F Cfa), les «produits laminés plats, en fer ou en aciers non alliés, non plaqués ni revêtus, simplement laminés à froid » (0,4 milliard de F Cfa) et les « produits laminés plats, en fer ou en aciers non alliés, peints, vernis ou revêtus de matières plastiques » (0,4 million de F Cfa). Le Nigeria occupe le troisième rang au deuxième trimestre 2024. Les « huiles de pétrole ou de minéraux bitumineux… » d’une valeur de 7,5 milliards de F Cfa (30 854,0 tonnes), les « autres houilles, même pulvérisées » d’un montant de 2,2 milliards de F Cfa, les « monoalcools acycliques » pour 0,4 milliard de F Cfa et les « véhicules à moteur pour le transport des personnes, n.d.a. » pour une valeur de 0,4 milliard de F Cfa, sont les principaux biens acquis de ce pays. Au deuxième trimestre 2024, les exportations de marchandises du Bénin ont connu une baisse de 12,9 % par rapport au premier trimestre.
Une Balance commerciale dynamique
Le marché asiatique reste le premier marché d’export, avec le Bangladesh (37% des importations totales) qui achète exclusivement du coton ; l’Inde (15,4%) pour l’anacarde, les huiles bitumeuses et le bois ; le Pakistan (7%) pour le soja et le coton ; le Togo (5,5%) pour le soja et ses dérivés ; et la Chine (5%) qui importe du coton, du soja et de l’acier. La France n’est que le 19ème client du pays. Selon le bulletin des statistiques du commerce extérieur diffusé par l’Instad, les « tourteaux et autres résidus solides… » (-7,6 points de pourcentage), les « huiles de pétrole ou de minéraux bitumineux (à l’exclusion des huiles brutes) et préparations… » (-3,0 points de pourcentage) et les « fruits à coque comestibles… » (-2,7 points de pourcentage) sont les principaux produits ayant contribué à la baisse des exportations par rapport au trimestre précédent. Par contre, en glissement annuel, les ventes à l’extérieur, affichent une hausse de 25,6 %. Le « coton (à l’exclusion des linters), non cardé ni peigné » (+11,5 points de pourcentage) et les « tourteaux et autres résidus solides… » (+9,8 points de pourcentage), sont les principaux produits vendus à l’extérieur ayant contribué à l’augmentation des exportations. Quant aux importations de marchandises, elles sont en baisse de 13,2 % au deuxième trimestre 2024 par rapport au trimestre précédent. Les principaux biens acquis à l’extérieur ayant contribué à la baisse des importations du trimestre sous revue sont l’« engrais, n.d.a. » (-3,7 points de pourcentage), les « herbicides, inhibiteurs de germination et régulateurs de la croissance des végétaux,…» (-3,1 points de pourcentage) et les « engrais minéraux ou chimiques azotés» (-2,9 points de pourcentage). En glissement annuel, les acquisitions de biens, ont chuté (-27,7 %). Cette baisse s’explique selon l’Instad par une diminution des importations des « huiles de pétrole ou de minéraux bitumineux… » (-4,7 points de pourcentage), les « engrais minéraux ou chimiques phosphatés » (-3,0 points de pourcentage) et l’« huile de palme et ses fractions » (-2,7 points de pourcentage).