Le Groupe de la Bad appuiera le développement de l’agro-industrie, l’industrialisation et les infrastructures d’énergie et de transport au Bénin, suivant sa nouvelle stratégie 2022-2026. Objectif visé : contribuer à la transformation structurelle de l’économie pour une croissance inclusive et à la création d’emplois décents.
Le principal défi de développement du Bénin est la lenteur de la transformation structurelle de l’économie, d’après les enseignements tirés de la mise en œuvre du Document de stratégie pays (Dsp) 2017-2021 du Groupe de la Banque africaine de développement (Bad). Les faiblesses notées sont relatives à la productivité des facteurs de production, l’insuffisance et la qualité des infrastructures, la diversification des bases productives, la relation intersectorielle et interindustrielle, et la prédominance de l’informel, aux termes du Rapport combiné d’achèvement du Dsp 2017-2021 et de revue de la performance du portefeuille 2021.
Fort de ces constats, la Note de diagnostic pays de la Bad recommande de développer le capital humain pour une productivité accrue, les chaînes de valeurs agricoles et industrielles ainsi que les infrastructures de soutien à la compétitivité à travers des investissements publics efficaces. Il est aussi question d’améliorer l’environnement des affaires pour le développement du secteur privé, de diversifier les exportations et de promouvoir l’intégration régionale, tout en renforçant les mécanismes de redistribution de la richesse.
Le Dsp 2022-2026 s’alignera sur le Programme d’action du gouvernement (Pag) 2021-2026 du Bénin, la Stratégie décennale 2013-2022 et les grandes priorités de la Banque, pour favoriser la transformation des produits agricoles et le développement des chaînes de valeurs.
187 milliards à investir
Pour la mise en œuvre du nouveau Document de stratégie pays, la Bad annonce un programme indicatif de prêts de 217,5 millions d’unités de comptes soit près de 187 milliards F Cfa. Ce programme comporte huit opérations concentrées sur deux domaines prioritaires ciblés pour une croissance inclusive avec la création d’emplois décents.
La Bad appuiera la création de conditions favorables visant à développer l’agro-industrie et le secteur industriel. Des projets d’investissements, d’opérations de réformes, de lignes de crédit, d’assistance technique, de produits de savoirs et de conseils de politique, seront orientés vers les Zones économiques spéciales (Zes), particulièrement la Zone industrielle de Glo-Djigbé (Gdiz), et les petites et moyennes entreprises et industries (Pme/Pmi).
Entre autres, l’appui de la Bad permettra d’aménager 2 000 ha de terres agricoles, la maîtrise totale de l’eau et de 3 500 ha de bas-fonds, ce qui contribuera à augmenter la production du riz à 700 000 tonnes et celle du maïs à 1,8 millions de tonnes à l’horizon 2026.
La part de la production de l’anacarde transformée devrait passer de 19 % en 2020 à 25 % en 2026, grâce à la réhabilitation de 10 000 ha de vieilles plantations et la réalisation de 3 000 ha de nouveaux vergers d’anacardiers. Le développement du système d’élevage fera passer la production de lait de 115 millions de litres en 2021 à 170 millions de litres en 2026, et celle de la viande de 87 000 tonnes en 2021 à 110 000 tonnes en 2026.
Infrastructures énergétiques et routières
Il est attendu l’accroissement du nombre d’entreprises dans les chaînes de valeurs agricoles, la hausse des exportations agricoles, la réduction des importations de produits agricoles, l’augmentation de la part de la valeur ajoutée manufacturière dans le produit intérieur brut (Pib).
Les investissements seront aussi consacrés au renforcement des infrastructures dans les secteurs de l’énergie et des transports. L’assistance de la Bad contribuera à lever les principaux goulots d’étranglement tels que le faible accès et à moindre coût à l’énergie, le faible entretien et la faible performance du réseau routier.
Au niveau de l’énergie, il s’agit d’accroître le taux national d’accès à l’électricité de 36,5 % en 2020 à 40 % en 2026 à travers l’augmentation des capacités de production, tout en réduisant le taux des pertes globales. Dans le domaine des transports, la Banque privilégiera la réalisation de corridors routiers pour accroître les échanges commerciaux et l’intégration régionale. Il est envisagé l’aménagement de 209,68 km de routes sur la section Djougou-Banikoara et la réalisation de 152 km de pistes rurales, en vue de de réduire le temps de parcours moyen de la route de 10 heures à 4 heures pour les véhicules de poids lourds, et de 5 heures à 2 heures 30 pour les véhicules légers d’ici 2026 dans la zone cotonnière.
Dans le domaine portuaire, la modernisation et l’extension du port autonome de Cotonou permettront d’augmenter le trafic de 12,4 millions de tonnes en 2021 à 15 millions de tonnes en 2026.
Aké MIDA