Au lendemain du départ de la force Barkhane du territoire malien, le gouvernement du Président Assimi Goïta a adressé au Conseil de Sécurité de l’ONU, une correspondance dans laquelle la France est accusée de soutenir le terrorisme dans le Sahel.
Sylvestre TCHOMAKOU
Entre la France et le Mali, la lune de fiel est loin de connaître une fin. Après la brouille diplomatique qui a suscité de mauvaise passe entre les autorités des deux Etats, le Mali alerte le Conseil de Sécurité de l’ONU sur la violation de son espace aérien par la France. Dans une lettre adressée au Conseil de Sécurité de l’ONU, le ministre malien des affaires étrangères dénonce d’abord la violation répétée de son espace aérien par la France. Une dénonciation qui avait déjà été récusée par les autorités françaises. Bamako accuse Paris d’avoir fourni des renseignements à des groupes armés. Et enfin, l’exécutif dirigé par Assimi Goïta dit détenir des preuves que Paris a livré des armes et des munitions auxdits groupes. Pour ces différents motifs, Abdoulaye Diop, chef de la diplomatie malienne demande au Conseil de Sécurité des nations unies une réunion d’urgence sur la situation sécuritaire du Mali. Sur « les actes d’agression » de la France sous forme de violations de sa souveraineté, ce qui selon lui est un soutien apporté aux groupes djihadistes et d’espionnage, le pouvoir militaire du Mali se dit prêt à faire usage des armes contre l’armée française en cas de poursuite de ces violations de l’espace aérien en évoquant « la légitime défense ». Du côté français, la pilule est amère. « Ces accusations de soutien au terrorisme sont insultantes pour la mémoire de 59 camarades (soldats français), des forces maliennes et des soldats de la Minusma qui sont tombés en luttant contre le terrorisme », s’est offusqué le chef de Barkhane, le général Baratz. Les prochains jours pourront donner lieu à de vives tensions entre les deux Etats.