Des centaines de milliers d’abonnés de téléphonie mobile au Kenya se retrouvent actuellement empêchés de communiquer et ne pourront plus recevoir des appels et des SMS, ni effectuer des transactions de mobile money, après le 15 octobre, date butoir de l’enregistrement et de mise à jour des cartes SIM.
Issa SIKITI DA SILVA
Près de 12 millions de cartes SIM sur le total de 64,7 millions d’abonnements mobiles du pays couraient le danger d’être désactivées après la date limite, selon les données du régulateur, la Communication Authority of Kenya (CA), citées par le site d’informations Citizen Digital.
Winnie Wambui raconte son cauchemar après avoir échoué plusieurs fois à contacter sa mère qui était rentrée au village après avoir passé les vacances dans la capitale Nairobi.
« Toute la journée de dimanche et lundi, son numéro ne passait pas. Je ne comprenais pas ce qui lui était arrivé jusqu’à ce que j’aie appelé ma cousine. C’est elle qui a confirmé que maman se portait bien mais sa carte SIM a été bloquée par Safaricom parce qu’elle n’avait pas fait le réenregistrement de sa SIM », s’est confiée Winnie à L’économiste du Bénin.
Le 15 avril 2022 était la date butoir initiale mais le régulateur l’avait prolongée de six mois pour donner suffisamment de temps aux abonnés de régulariser leur situation avec leurs opérateurs.
Cependant, six mois après le 15 avril, de nombreux abonnés ne sont pas encore en règle, ce qui leur a couté cher car maintenant ils se retrouvent dans une impasse totale.
Niveau de conformité
« Au cours des huit derniers mois, nous avons vu les niveaux de conformité de Safaricom passer de 52% à 93%, tandis qu’Airtel est passé de 42% à 81,2% », a indiqué la CA dans un communiqué publié lundi 17 octobre 2022.
Les chiffres du troisième opérateur, Telkom Kenya, ne sont toujours pas disponibles.
« Chaque opérateur a l’obligation d’assurer une conformité à 100%. Le cas de Telkom Kenya est toujours à l’étude », a souligné le régulateur.
Entre janvier et mars 2022, 124 689 cartes SIM ont été désactivées, pendant que 287 214 cartes ont été bloquées entre mars et juin 2022. Les cartes SIM désactivées étaient celles enregistrées avec de mauvaises données d’identification et cet exercice, poursuit la CA, entre dans le cadre des efforts visant à limiter l’utilisation abusive des cartes SIM à des fins criminelles.