(1,78 million d’agriculteurs et 3070 distributeurs ciblés dans 21 pays)
Lancé en 2018, le Programme de Technologie pour la transformation de l’agriculture en Afrique, mieux connu sous son sigle anglais de TAAT, est en pleine phase de promotion et de propagation de technologies de pointe pour augmenter la production alimentaire dans 21 pays du continent, dont le Bénin. Au moins 1 783 000 fermiers et 3070 distributeurs agricoles ont été ciblés par le programme.
Issa SIKITI DA SILVA
Ces agriculteurs ont été équipés des matériels et de technologies de pointe capable de les aider à faire plus, c’est-à-dire augmenter leur production et améliorer la qualité de leurs cultures vivrières.
Financé par la Banque africaine de développement (BAD) de l’ordre de 40 millions de dollars US dans le cadre de son projet Feed Africa, TAAT a comme interventions prioritaires de focaliser sur la mise à l’échelle des technologies éprouvées des chaines de valeur du haricot, du manioc, de la pisciculture, des petits ruminants, du maïs, du riz, du sorgho et du mil, de la patate douce à chair orange et du blé.
Le programme de TAAT est mis en œuvre par l’International Institute for Tropical Agriculture (IITA) en collaboration avec les centres techniques spécialisés du Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (CGIAR) comme l’International Fertilizer Development Centre (IFDC), la Fondation africaine pour les technologies agricoles (AATF), le Forum pour la recherche agricole en Afrique (FARA) et d’autres partenaires privés.
L’AATF assure le leadership du TAAT compact maïs pour, entre autres, accroître l’adoption et l’utilisation par des petits agriculteurs d’hybrides de maïs intelligents face aux changements climatiques. Le Bénin est l’un des 11 pays où les activités du compact maïs sont mises en œuvre des activités.
L’IITA coordonne le TAAT compact manioc dont l’objectif principal est d’accroître la productivité, la production et les moyens de subsistance des agriculteurs dans 16 pays, dont le Bénin.
Défis énormes
Au Bénin, pays à faible revenu où l’agriculture contribue près de 35% de ses richesses, au moins 80% de la population vit de l’agriculture, selon la FAO.
« Les défis sont énormes. Parfois le sol ne produit pas, parfois il ne pleut pas abondamment pour faire croître les semences, et il y a des fois où nous manquons aussi des semences et des moyens de rendre le sol fertile, donc on a vraiment du mal à s’en sortir. On ne peut améliorer la qualité et la production que si l’État ou les blancs nous viennent en aide », a expliqué Samuel Houedanou, un agriculteur.
Concernant la fertilité du sol, l’IFDC ou le Centre international de développement des engrais, assure la direction du TAAT comme facilitateur de la fertilité des sols afin de mettre au point des technologies améliorées pour les chaînes de valeur des cultures ciblées.
« Les recherches de doivent pas rester dans le laboratoire, il faut les disséminer pour qu’elles soient pratiquées sur les champs et porter des fruits », a souligné Atayi Opaluwah, porte-parole du TAAT au Bénin.
Sécurité alimentaire
Plusieurs observateurs estiment que le programme de TAAT est intervenu à point, au moment où le changement climatique a sérieusement affecté la production alimentaire et crée une énorme crise d’insécurité alimentaire. Au Bénin, 1,1 million de personnes sont en insécurité alimentaire selon le PAM, tandis que 237 millions de personnes en Afrique subsaharienne souffrent de sous-nutrition chronique, selon la FAO et la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique.
Agriculture photo, Légende : Le programme de technologie pour la transformation agricole en Afrique cible 21 pays africains, dont le Bénin.