Les prêts massifs de la Chine envers les pays africains, qui ont augmenté de plus de cinq fois pour atteindre 696 milliards de US$ entre 2000 et 2020, ont plongé le continent dans un trou béant de surendettement, où il éprouve toutes les peines du monde à s’en sortir vivant. En « piégeant » le continent africain, la Chine espérait renforcer sa mainmise sur les ressources naturelles de l’Afrique et consolider ainsi sa présence sempiternelle dans une région jadis contrôlée par l’Occident. Si elle a réussi à acheter la loyauté des leaders africains qui se bousculent autour d’elle et sont prêts à lui donner ce qu’elle veut, son piège semble se retourner contre elle.
Issa DA SILVA SIKITI
« Les prêts traditionnels à l’Afrique par l’intermédiaire des banques publiques chinoises ont ralenti et chuté pendant la pandémie de Covid-19. La tendance à la baisse s’est maintenue jusqu’à l’année dernière », indique le South China Morning Post, un quotidien pro-gouvernemental basé à Hong Kong.
« La faiblesse de la demande intérieure et le niveau élevé de la dette des administrations locales ont pesé sur la croissance économique de la Chine et ont rendu les prêteurs plus réticents au risque, non seulement en Afrique mais pour toutes les dettes et les investissements », ajoute le journal.
Les difficultés de ses débiteurs à rembourser leurs créances ont changé la donne, forçant Beijing à annoncer qu’il investirait désormais dans des projets « petits mais intelligents » sur la base des opérations commerciales et du marché.
Trompeur trompé ?
Ainsi, la Chine se retrouve dans une position délicate d’un trompeur trompé car plusieurs pays africains font face à un défaut de paiement et ne savent plus à quel saint se vouer pour rembourser son argent ni assurer le service de cette dette. « La Chine prise au piège de ses crédits accordés aux pays en développement », titrait un récent article du média français Les Echos, qui souligne que la Chine découvre à ses dépens le revers de la médaille de l’endettement excessif de ses créditeurs.
Selon le média en ligne Mondafrique.com, les États-Unis et d’autres pays occidentaux, ont fait pression sur la Chine pour lui demander de jouer le jeu de la restructuration de dettes, c’est-à-dire d’accepter de perdre de l’argent. « Mais depuis deux ans, Beijing bloque le système en exigeant que les institutions financières multilatérales (Banque mondiale, FMI) soient intégrées dans les négociations sur la restructuration de la dette ».