La création de l’Indice-Pays des Affaires afin de mesurer et suivre la mise en œuvre de la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine (ZLECAf) fait partie actuellement des travaux de la Commission économique pour l’Afrique (CEA). A cet effet, une réunion d’experts s’est tenue du 2 au 3 septembre 2019 à Addis-Abeba en vue d’examiner de manière critique et enrichir la méthodologie développée pour la production de l’Indice.
Joël YANCLO
Les entreprises sont actuellement confrontées à de nombreuses contraintes liées aux coûts des échanges commerciaux élevés, aux cadres réglementaires divergents et aux problèmes de gouvernance qui compromettent l’efficacité de leurs opérations sur le continent africain. Pour pallier à cette situation inconvenante , la Commission économique pour l’Afrique (CEA) a convoqué une réunion d’experts du 2 au 3 septembre 2019 à Addis-Abeba en vue d’examiner de manière critique et enrichir la méthodologie développée pour la production de l’Indice-Pays des Affaires dans le cadre de la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine (ZLECAf). Il est attendu que ces difficultés soient résolues par une mise en œuvre effective de l’Accord portant création de la ZLECAf. Dans ce contexte, il s’avère nécessaire de développer des outils et instruments robustes pouvant aider les Etats à évaluer l’expérience des entreprises et l’efficacité des mesures visant à accroître leur compétitivité au sein de la zone de libre-échange.
Dans son allocution liminaire, David Luke, Coordinateur du Centre de politique commerciale pour l’Afrique, a souligné que « L’Indice-Pays contribuera non seulement à une meilleure compréhension des défis auxquels sont confrontés les opérateurs du secteur privé et les négociants de différentes tailles dans leurs échanges transfrontaliers, mais il fournira également au secteur privé un outil permettant d’exprimer ses défis aux décideurs ».
De son côté, Prudence Sebahizi, Conseiller technique principal et Chef de l’Unité ZLECAf de la Commission de l’Union africaine (CUA), a noté que l’Indice devrait être conçu de manière à compléter d’autres initiatives et outils, dont l’Observatoire Africain du Commerce et le Système Panafricain de Paiement et de Règlement visant à appuyer la mise en œuvre de la ZLECAf. Il a en outre exhorté les experts à affiner la méthodologie à l’aide d’indicateurs facilement mesurables et compréhensibles pour appuyer les décisions politiques visant à maximiser les avantages de la ZLECAf pour le secteur privé.
Au cours de la réunion, l’Indice-Pays, ses dimensions et ses indicateurs proposés ont fait l’objet d’un examen critique et des pistes d’amélioration ont été suggérées par les participants. Un instrument d’enquête proposé pour la collecte de données auprès d’entreprises privées et publiques engagées dans des activités transfrontalières en Afrique a également été évalué. La méthodologie proposée pour la production de l’Indice-Pays sera affinée et testée dans une sélection de pays, dont le Cameroun et la Zambie, et sera validée au mois de novembre 2019.
Ont participé à la réunion des experts des États membres, les communautés économiques régionales, le secteur privé, des universités et des institutions de développement s’intéressant aux questions d’intégration régionale et en particulier de la zone de libre-échange. Cette réunion d’experts s’intègre dans un projet plus vaste visant à approfondir l’intégration commerciale de l’Afrique grâce à la mise en œuvre effective de la ZLECAf. Avec le soutien financier de l’Union européenne, la CEA collabore avec ses partenaires, dont la Commission de l’Union africaine (CUA), le Centre du commerce international (CCI), la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), Afreximbank et une sélection d’experts indépendants en commerce international afin de faciliter la mise en œuvre effective de la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine.
Objectifs de la ZLECAf
Dans ses objectifs généraux, la ZLECAf vise à créer un marché unique pour les marchandises et les services par la circulation des personnes afin d’approfondir l’intégration économique du continent africain et conformément à la vision panafricaine d’une « Afrique intégrée, prospère et pacifique » telle qu’énoncée dans l’Agenda 2063 ; créer un marché libéralisé pour les marchandises et services à travers des cycles successifs de négociations ; contribuer à la circulation des capitaux et des personnes physiques et faciliter les investissements en s’appuyant sur les initiatives et les développements dans les États parties et les CER ; poser les bases de la création d’une union douanière continentale à un stade ultérieur ; promouvoir et réaliser le développement socio-économique inclusif et durable, l’égalité de genres et la transformation structurelle des États parties ; renforcer la compétitivité des économies des États parties aux niveaux continental et mondial ; promouvoir le développement industriel à travers la diversification et le développement des chaînes de valeurs régionales, le développement de l’agriculture et la sécurité alimentaire ; et résoudre les défis de l’appartenance à une multitude d’organisations qui se chevauchent, et accélérer les processus d’intégration régionale et continentale.