Plus d’une décennie après la crise financière mondiale qui avait secoué le monde en 2008 et plongé l’économie mondiale dans le gouffre, les conséquences de cette calamité économique se font encore sentir. Même si la tempête semble être apaisée, les menaces sont réelles.
ISSA SIKITI DA SILVA
Dix ans plus tard, il reste difficile de prévoir l’instabilité financière. Cependant, des progrès sont en cours pour améliorer la compréhension des liens importants entre le secteur financier et l’économie, souligne le Fonds monétaire international (FMI).
La crise financière de 2008, qui avait fait reculer le Produit intérieur brut par 2.2% en 2009, contractal’activité dans les économies développées en engageant une contagion à l’échelle mondiale via le canal commercial.
En termes réels, les échanges commerciaux de biens et de services de l’Afrique subsaharienne se sont réduits en 2009 de 3 % pour les exportations et de 7 % pour les importations, selon un rapport de l’Agence française de développement publié en juillet 2011. Le rapport est intitulé « La crise économique mondiale de 2008-2009 : quels impacts dans les pays d’Afrique subsaharienne ? ».
Bien que le Bénin semble être moins vulnérable à un choc extérieur dans la mesure où son faible taux d’exportation témoigne d’une intégration moindre au commerce international, Cotonou avait quand même senti le poids de cette crise à cause de la secousse qu’avait subie son principal partenaire commercial, le Nigeria, pays producteur du pétrole.
Méthode actuelle
Deux fois par an, le FMI publie sa dernière analyse des risques pour la stabilité financière dans le « Global Financial Stability Report », dans lequel il continue d’initier des améliorations dans un cadre de surveillance de la stabilité financière.
La méthode actuelle du FMI, décrite dans un document de recherche intitulé « A Monitoring Framework for Global Financial Stability », implique une évaluation systématique des vulnérabilités financières des entreprises et des marchés financiers, ainsi que des entreprises, des ménages et des administrations publiques qui empruntent de l’argent, ont déclaré les experts du FMI qui travaillent sur ce dossier.
Selon Tobias Adrian, Dong He, Nellie Liang et Fabio Natalucci, il existe aussi une mesure synthétique du risque de stabilité financière en termes de croissance du PIB prévue en fonction de la situation financière.
Cette méthode de deux volets améliore la transparence et ouvre la voie à une meilleure communication entre les régulateurs financiers et les banques centrales et, en fin de compte, à l’élaboration des politiques, ont-ils affirmé.
« Nous comprenons maintenant mieux en quoi les vulnérabilités financières peuvent amplifier les chocs négatifs et nuire à la production et à l’emploi », ont souligné les experts du FMI.
Fonctionnement
Selon le FMI, les risques conjoncturels de stabilité financière augmentent à mesure que les prêteurs et les emprunteurs augmentent la prise de risque en réponse à des conditions financières dégradées.
Une plus grande prise de risque collective conduit à une accumulation de vulnérabilités financières, telles que des emprunts importants ou un décalage de maturité des entreprises financières, explique-t-il.
Les vulnérabilités vont amplifier les chocs et conduire à un durcissement des conditions financières et à une réduction de la croissance économique. Ce processus se renforce mutuellement, les entreprises financières vulnérables étant contraintes de réduire leur dette lorsque les prix des actifs chutent, ce qui entraîne une nouvelle baisse des prix des actifs et de la croissance économique.