(Combattre le Blanchiment et le terrorisme)
A la faveur d’une rencontre entre les ministres des Finances et les présidents des institutions financières ou banques régionales, les acteurs se sont intéressés au financement de la grande insécurité qui menace la paix dans certains pays. Le blanchiment de capitaux et les mesures sécuritaires qui s’imposent ne sont pas du reste.
Bidossessi WANOU
Lutter contre le blanchiment d’argent et le financement des groupes djihadistes. En clair, enrayer les dérives financières et leurs corolaires, c’est ce qui a préoccupé les ministres des Finances du franc réunis à Niamey la semaine dernière. En effet, tous les ministres des quatorze pays ayant en partage le franc CFA ont acté cette décision. Et dans cet engagement, ils ont le soutien de la métropole, qui était elle aussi présente à la rencontre à travers la personne de Bruno le Maire, ministre français de l’Economie et des finances. En effet Bruno le Maire croit savoir que « Le terrorisme est un frein au développement, nous voulons le combattre tous ensemble avec la plus grande fermeté. Pas de développement économique sans sécurité, la sécurité est une priorité absolue : combattre Boko Haram comme nous avons combattu Daech est pour la France une priorité absolue ». Au fait, les attaques djihadistes freinent considérablement l’essor de nombreux pays de la zone franc, ce qui justifie la stagnation et pire la chute continue de centaines d’économies depuis près d’un quinquennat et le coût de certaines matières premières. Et même si à l’interne, certains Etats font déjà de remarquables efforts, comme la Côte-d’Ivoire et le Sénégal qui ont tablé sur une croissance de 6% en 2018, un taux des plus élevé de la planète, il importe de faire le point des dispositifs et œuvrer pour des stratégies encore plus efficaces explique Ismaël N’Diaye, conseiller spécial du gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) qui poursuit ; « Sur un certain nombre d’actions qui doivent être mises en œuvre d’ici à 2020, on a à peu près un niveau moyen de mise en œuvre de 20 % après six mois ». En appréciant toujours les efforts à l’interne de certaines nations pour réduire l’endettement et rétablir les finances publiques, il a confié que tout va pour le mieux car le constat est encourageant. On peut donc se résoudre globalement à une bonne forme, ce dont s’est félicité Mamadou Diop, ministre nigérien des Finances avant de reconnaître qu’il y a encore quelques efforts à faire car, si la croissance a été de 6 % en 2018 dans UEMOA, la zone attend une croissance plus forte, soit 7 % en 2019. Dans un contexte économique marqué par une reprise de la croissance à l’échelle du continent africain, ils ont réaffirmé leur engagement d’œuvrer pour le développement de la Zone franc et de mettre en œuvre des politiques économiques soutenables axées sur la diversification économique et le renforcement de la mobilisation des ressources domestiques.
L’unité pour un développement inclusif
Brigi Rafini, premier ministre nigérien à l’ouverture de la séance a exhorté les pays de la zone après avoir salué la coopération monétaire au beau fixe dans la zone franc, un mobile de stabilité et d’une gestion macroéconomique convaincante, à « moderniser leurs finances publiques » pour améliorer les recettes afin de « financer les politiques de développement économique et social tout en sauvegardant leur stabilité ». C’est pourquoi au terme des assises, les ministres des Finances, les présidents des institutions régionales et gouverneurs de banques centrales ont réaffirmé l’importance des mécanismes et institutions de la Zone franc pour la stabilité et le développement des économies. Leur volonté à faire de la Zone franc un espace de coordination active des politiques publiques, en lien avec les principaux bailleurs et institutions est donc sans faille.