Le Fonds international monétaire (FMI) a récemment démystifié l’origine de l’argent qu’il prête à ses membres à de meilleures conditions – ou à des conditions non-concessionnelles.
Issa SIKITI DA SILVA
Le FMI révèle que ses fonds proviennent de trois sources, à savoir le paiement des quotes-parts des pays, lesquelles sont complétées par les accords d’emprunt multilatéraux et bilatéraux – des ressources qui jouent un rôle essentiel dans le soutien aux pays membres en temps de crise.
Les quotes-parts sont les éléments constitutifs de la structure financière et de gouvernance du FMI. Le quota d’un pays membre individuel reflète largement sa position relative dans l’économie mondiale. Les quotes-parts sont libellées en droits de tirage spéciaux (DTS), l’unité de compte du FMI.
A en croire cette institution de Bretton Woods, ses ressources totales actuelles, qui s’élèvent à environ 977 milliards de DTS, se traduisent par une capacité de prêt d’environ 713 milliards de DTS (environ 1 000 milliards de dollars).
Les DTS sont un instrument monétaire international (XDR) créé par le FMI en 1969 pour compléter les réserves officielles existantes des pays membres. Leur valeur est basée sur un panier de cinq devises, à savoir le dollar américain, l’euro, le renminbi chinois, le yen japonais et la livre sterling. Détenir ce panier de devises majeures aide le FMI à gérer la volatilité des taux de change d’une seule devise, et c’est pour cette raison que les pays ont également rattaché leur monnaie au XDR afin d’accroître la transparence, selon le Corporate Finance Institute.
« Les DTS sont alloués à chacun des pays membres du FMI. Le montant des DTS qui sont alloués à chaque pays est basé sur leurs quotes-parts individuelles au FMI. La quote-part est essentiellement l’engagement financier d’un pays envers le FMI et son pouvoir de vote », explique le Corporate Finance Institute.
Accords d’emprunt
Les Nouveaux accords d’emprunt (NAB) du FMI, deuxième ligne de défense après les quotes-parts, ont été récemment renforcés, souligne un communiqué de presse.
« En janvier 2020, le Conseil d’administration a approuvé une réforme du NAB qui comprenait un doublement de la taille du NAB et la fixation d’une nouvelle période NAB jusqu’en 2025. Les créanciers ont depuis fourni les consentements nécessaires et cette réforme est entrée en vigueur comme prévu le 1er janvier 2021. Suite à l’entrée en vigueur de la réforme, 38 participants au NAB contribuent pour un montant total de 361 milliards de DTS (521 milliards de dollars) à l’enveloppe de ressources du Fonds », ajoute le communiqué.
Enfin, la troisième ligne de défense, formulée pour maintenir l’accès aux accords d’emprunt bilatéraux (BBA), a été mise en place pour remplacer les BBA 2016, arrivés à expiration fin 2020.
De nouveaux accords bilatéraux d’emprunt avec 42 créanciers pour un total de 138 milliards de DTS (195 milliards de dollars) sont entrés en vigueur. Les BBA 2020 ont une durée initiale de trois ans jusqu’à fin 2023 et peuvent être prolongés d’une année supplémentaire.