Face à une situation peu favorable à instaurer des redevances à l’exportation de l’ordre de 10 à 20% permettant un taux de majoration du prix moyen de vente actuelle, le conseil des ministres en sa séance hebdomadaire d’hier mercredi 02 février 2022 s’est penché sur la cherté des coûts de certains produits agricoles. Après analyse, le gouvernement a décidé de limiter l’exportation ou la sortie du territoire des produits à travers l’institution d’un taux de redevance à l’exportation de 10% et 20% selon que l’offre dégage un excédent par rapport au besoin interne.
Bidossessi WANOU
La hausse persistante des prix depuis 2020 continue par préoccuper le gouvernement. Si on a tôt fait de justifier la hausse par le contexte sanitaire lié à la pandémie du coronavirus, la vraie cause est la grande exportation des produits vers les pays voisins. Ainsi, en dépit des performances agricoles, des difficultés d’approvisionnement s’observent pour certains produits et les coûts ne cessent de s’envoler. Conscient cependant de sa mission de réguler le marché local, le gouvernement a décidé de l’institution de redevances à l’exportation. Au fait, «les montants ainsi prélevés au cordon douanier auprès de I’exportateur seront destinés au soutien des producteurs agricoles », a mentionné le communiqué final du conseil des ministres.
L’objectif visé est non seulement de prioriser le marché local en limitant les sorties de production du territoire national mais également de disposer de moyens pour en retour, notamment à travers la collecte desdites redevances pour appuyer les producteurs. Il en est de même des intrants dont la sortie du territoire national est interdite. La mesure concerne « l’application de taux de majoration du prix moyen de vente dans l’ordre de 20% pour les produits dont les besoins de consommation interne sont élevés et de 10% pour ceux dont l’offre dégage un excédent par rapport à la demande nationale ». Il s’agit notamment du soja, du coton, du manioc transformé ou non, du karité, du riz paddy, de l’igname (tubercule et cossette) et des noix de cajou. Dans le même cadre, le gouvernement entend encourager les exportations des produits tels que le gari, la noix de cajou, le karité, le soja puis le maïs. A cet effet, des redevances ont également été instituées sur lesdits produits à savoir : 10 FCFA/kg prélevé sur le karité, 20 FCFA/kg sur les noix de cajou, 30 FCFA/kg sur le soja et 50 FCFA/kg sur le maïs et le gari. En élevant ainsi le prix pour ces deux derniers produits reconnus de grande consommation, l’objectif poursuivi transparait à savoir, rendre disponibles à l’interne ces denrées en limitant l’exportation.