Face à la crise politico-économique mondiale qui entraîne des restrictions sur le commerce international, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) croit en la force du commerce pour une meilleure croissance du PIB mondial. À l’occasion du Sommet annuel des chefs d’État et de gouvernement du G-20, qui s’est tenu à Bali (Indonésie) les 15 et 16 novembre, la Directrice générale de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, a exhorté les dirigeants à lever les restrictions à l’exportation des produits alimentaires.
Sylvestre TCHOMAKOU
Alors que de plus en plus on assiste à une fragmentation du système commercial mondial à travers des restrictions à l’exportation de denrées alimentaires, d’aliments pour animaux et d’engrais, ce qui expose tous les pays du monde, notamment les pauvres, l’OMC, dans sa mission régalienne, appelle les parties à ne pas saper le fondement de l’économie mondiale. « Nous devons renforcer la coopération commerciale, et non l’affaiblir », a rappelé la DG Okonjo-Iweala aux dirigeants du G-20. D’après les estimations de l’OMC, sur les 54 restrictions à l’exportation actuellement en place, plus de 40 % ont été imposées par les économies du G20. Selon une note du Secrétariat de l’OMC publiée en avril dernier, l’éclatement de l’économie mondiale en blocs commerciaux rivaux pourrait réduire le PIB à long terme d’environ 5 %, notamment en restreignant la concurrence et en étouffant l’innovation. Face à cette menace, Okonjo-Iweala va plaider pour « un système commercial mondial ouvert et fondé sur des règles », fondement d’une économie mondiale. Mieux, évoquant l’importance du commerce mondial, devant les dirigeants du G20, elle souligne que le commerce « a généré une croissance et un développement sans précédent. Il nous a permis de résister à la pandémie de COVID-19. Et il sera essentiel pour atteindre les objectifs ambitieux que vous vous êtes fixés en résolvant les pénuries alimentaires et énergétiques, en luttant contre le changement climatique, en finançant le développement ». Pour la responsable de l’OMC, fragmenter cette fondation mettrait ces objectifs en péril, aggravant les perspectives intérieures et les tensions géopolitiques. Pis, cela entraînerait des pertes substantielles du PIB mondial, qui pourraient être des pertes à deux chiffres pour les pays en développement.
Des engagements
Le souhait de la DG Okonjo n’est pas resté sans un début de solution. Au terme de la rencontre, la Directrice générale a exprimé sa joie quant au communiqué du G20 qui a mis en lumière les questions commerciales et les questions qui préoccupent l’OMC telles que l’agriculture, les restrictions à l’exportation de produits alimentaires et la réforme de l’OMC. A noter que dans le communiqué final, les dirigeants du G20 réaffirment l’engagement du groupe en faveur d’un système commercial multilatéral fondé sur des règles, non discriminatoire, libre, juste, ouvert, inclusif, équitable, durable et transparent, avec l’OMC en son centre. Tous marquant leur accord à la réforme de l’OMC qui est essentielle pour renforcer la confiance dans le système commercial multilatéral, ils n’ont pas manqué de souligner l’importance de permettre la fluidité du commerce agricole et alimentaire. Par ailleurs, ils n’ont pas manqué de réaffirmer la nécessité de mettre à jour les règles du commerce mondial des produits agricoles et de faciliter le commerce des produits agricoles et alimentaires. Les dirigeants du G20 se sont également engagés à renforcer la coopération internationale en matière de commerce et d’investissement pour résoudre les problèmes de chaîne d’approvisionnement et éviter les perturbations commerciales.
Sommet du G20 : L’OMC appelle à un commerce mondial ouvert
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