Plus de grève dans le secteur des transports, de l’aéroportuaire et des hydrocarbures. Ainsi en ont décidé les députés de la 8ème Législature, réunis en plénière, mardi 11 octobre 2022.
F.V.
Dans un contexte de restriction du droit de grève opérée par le gouvernement du Bénin depuis 2018, avec le vote de la loi N°2918-34 du 5 octobre 2018, modifiant et complétant la loi N°200-09 du 21 juin 2002 portant exercice du droit de grève en République du Bénin, le mouvement des contrôleurs aériens des 23 et 24 septembre dernier a fait apparaître les limites de la réforme du droit de grève. Les travailleurs du secteur des transports aériens dont le syndicat est affilié à l’Asecna ne se sentaient pas concernés. Comme une réponse du berger à la bergère, le gouvernement du Bénin, réuni en conseil des ministres, mercredi 28 septembre 2022, a fait part de la transmission à l’Assemblée nationale du projet de loi modifiant et complétant la loi N°200-09 du 21 juin 2002 portant exercice du droit de grève en République du Bénin, telle que modifiée et complétée par la loi N°2918-34 du 5 octobre 2018. Pour le gouvernement, l’élargissement de la restriction du droit de grève aux secteurs des transports, de l’aéroportuaire et des hydrocarbures se justifie par le contexte sécuritaire de plus en plus exigeant où la défense du territoire national et l’exercice des fonctions régaliennes de l’Etat veulent que certains secteurs d’activités soient en permanence mobilisés. Compte tenu du statut juridique de l’Asecna, il est dit que la loi votée s’applique à toutes les entreprises exerçant leurs activités sur le territoire national sans distinction de nationalité ou de statut juridique. On comprend dès lors que les contrôleurs aériens sont principalement visés. Ils ne peuvent plus désormais prétexter de l’affiliation de leur syndicat à l’Asecna pour une quelconque cessation de travail, en respect à un mot d’ordre lancé depuis Dakar. L’interdiction de la grève est ainsi élargie aux organismes internationaux opérant, dans le secteur des transports, sur le territoire national. C’est la réponse de Talon à la paralysie observée à l’aéroport international Cardinal Bernardin Gantin de Cotonou, les 23 et 24 septembre 2022.