Le gouvernement à travers le décret N°2018-341 du 25 juillet 2018 a introduit une contribution sur la consommation des services de communication électronique fournis par les réseaux ouverts au public en République du Bénin. Sur la télévision Canal3 ce dimanche 02 septembre 2018, le Secrétaire exécutif de l’Autorité de régulation des communications électroniques et de la poste (Arcep), Hervé Coovi Guèdègbé s’est livré à un exercice de justification de cette mesure. Selon ses propos, une menace d’effondrement pèse aujourd’hui sur le secteur des télécommunications et ce décret serait la meilleure alternative pour arrêter la saignée.
Un danger d’effondrement porté par l’utilisation croissante des réseaux sociaux occasionnant un énorme manque à gagner pour les opérateurs Gsm. C’est ce qu’a déclaré Hervé Coovi Guèdègbé, Secrétaire exécutif de l’Arcep sur Canal3 à propos des frais de communication internet. Pour lui, avec le développement de l’Internet, les communications via Viber, Whatsapp etc… ont pris le pas sur le téléphone classique. Ce qui en réalité fait un énorme manque à gagner pour les opérateurs Gsm. « C’est le gouvernement de la rupture qui a fait une pause sinon jusqu’en 2016 il y avait 5F sur chaque Mo, 53 f sur chaque appel à l’Internet. Le rôle de l’Arcep a consisté à attirer l’attention du gouvernement sur la chute des chiffres au niveau des opérateurs Gsm. Ce ne sont pas les éléments descriptifs du tarif qu’il faut comparer mais plutôt les tarifs eux-mêmes », a-t-il signalé. Alors que dans la sous région les coûts varient de 5f à 12f, au Bénin le Mo est à 1,5 f. « Le risque que courent les opérateurs Gsm aujourd’hui s’agissant de leur chiffre d’affaires par rapport au téléphone classique du fait de l’afflux vers Internet est pratiquement le même que celui que courent les chaînes de télévision et de radio qui voient baisser leurs chiffres d’affaires par rapport aux publicités du fait de la floraison des agences de communication qui opèrent via Internet », a indiqué Hervé Coovi Guèdègbé expliquant ainsi la nécessité d’aller à cette taxation sur les frais de communication. A ce même titre, il a révélé que les opérateurs Gsm modifient les coûts de leurs prestations tous les jours sans que le consommateur ne s’en rende compte. Le vrai dilemme est: faut il continuer de vouloir avoir un accès à Internet à moindre coût et voir le service disparaître ou faut-il réguler en augmentant un peu pour continuer de jouir des avantages de cet outil? « Il nous faut équilibrer pour que l’accès à Internet puisse générer des revenus aux Gsm et que les autres produits de communication (le téléphone classique) qui généraient déjà des revenus ne disparaissent pas », a répondu Hervé Coovi Guèdègbé. Ainsi, le coût exact des opérations est visible sous la forme d’une taxe qui permet au citoyen de contribuer à l’édification de l’économie.
Félicienne HOUESSOU