Le Bénin dispose de tous les atouts naturels pour la diversité de son agriculture dans plusieurs domaines. Mais dans la filière de la banane, la production demeure toujours faible.
Abdul Wahab ADO
La production des différents types de bananes est en chute libre au Bénin. Selon un rapport de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le nombre de 18.500 tonnes de bananes produites en 2012 est passé à 18.413 tonnes en 2013. Il faut remarquer que le nombre de tonnes produites est passé de 17.792 en 2011 à 18.500 tonnes en 2012. Il y a donc une chute des tonnes de bananes. En effet, en analysant le rapport, la production de la banane a connu une évolution vertigineuse au Bénin de 2004 à 2010. Sur cette période, en 2004, la production de bananes qui était de 13500 tonnes est passée à 18 126 tonnes en 2010. Cette situation de baisse de production de bananes au Bénin peut s’expliquer par la présence des bananes ivoiriennes sur le marché béninois. Il faut remarquer par exemple que le prix de la catégorie de la banane plantain sur le marché varie d’un client à l’autre et oscille entre 2000 et 3500 FCFA par régime.
La Cote d’Ivoire, le Sénégal devancent le Bénin
L’extension de la production de la banane constitue un défi au Sénégal et en Cote d’Ivoire en Afrique de l’ouest notamment dans les pays de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa). Au Sénégal, c’est la naissance de l’interprofession de la banane. L’interprofession est composée d’un collège national des producteurs et un des commerçants. L’interprofession nationale de la banane au Sénégal qui est mise sur les rails depuis 2018, va permettre de booster la production dans la sous-région. Il faut préciser que la production sénégalaise de bananes se situe autour de 30 000 tonnes par an, le Sénégal ambitionne de la doubler pour être autosuffisant. Pour y parvenir un Programme national de développement de la filière banane du Sénégal (PNDFBS) a été mise en place. Pour ce qui concerne la locomotive de l’Uemoa, c’est-à-dire la Côte d’Ivoire, elle est devenue depuis 2017, le premier producteur de bananes en Afrique, devant le Cameroun. La récolte nationale de la Côte d’Ivoire est estimée à 346 000 tonnes en 2016, et la grande majorité est exportée, principalement vers l’Union européenne. Les producteurs africains de bananes doivent donc redoubler d’ardeur afin d’exporter leur production sur ce marché. Un nouveau record atteint sur le marché européen de la banane en janvier 2019 où 565 000 tonnes ont été importées suivant une excellente année 2018. Et pour une fois, ce nouveau record (+2,7% par rapport janvier 2018) l’a été au profit des origines des pays Afrique-Caraïbes-Pacifique (ACP). Les bananes sont les fruits les plus consommés et les moins coûteux au monde, classé au cinquième rang des produits agricoles les plus commercialisés. Si 70 % de la population active au Bénin vit de l’agriculture et que le secteur représente 32 % du PIB et reste largement dominé par le coton (80 % des exportations), la production et l’exportation de la banane va peser plus dans la balance des produits commerciaux du Bénin.