La sécheresse sévère qui sévit en Chine et qui met les cultures du blé et du riz à rude épreuve devrait forcer ce géant économique asiatique à augmenter l’importation de ces céréales, a averti Gro Intelligence, alors que le pays fait face à de faibles précipitations et des vagues de chaleur les plus graves depuis six décennies.
Issa SIKITI DA SILVA
Les provinces les plus durement touchées se trouvent au sud et au centre, en particulier le long du fleuve Yangtsé, et les autorités ont appelé à une utilisation modérée de l’eau par les opérateurs agricoles, commerciaux et industriels, selon Gro, une plateforme d’intelligence artificielle du climat et de l’agriculture.
Bien que le pays soit le premier producteur de blé au monde avec quelque 130 millions de tonnes par an, les quantités produites ne suffisent pas pour nourrir ses 1,4 milliard d’habitants. C’est pourquoi il est contraint d’importer du blé de l’étranger en vue de servir tout le monde.
Les importations de blé en 2021 et jusqu’à présent en 2022 ont largement dépassé les moyennes historiques, selon les données de Gro. Pour 2022/2023, la Chine devrait importer 9,5 millions de tonnes de blé, selon les chiffres du ministère de l’agriculture des États-Unis (USDA).
Le riz en difficulté
Dans plusieurs des provinces productrices du riz du sud, à savoir Jiangsu, Sichuan, Anhui, Jiangxi et Hunan, qui représentent ensemble près de la moitié de la production totale du riz, l’indice de mesure par satellite de Gro indique que la santé des plantes est au niveau le plus bas en plus de deux décennies.
De plus, les niveaux d’humidité du sol sont au plus bas depuis 12 ans, et ces conditions défavorables surviennent alors que la récolte du riz de la Chine est dans sa phase critique de remplissage des grains, se lamente Gro Intelligence, qui dispose des bureaux à New York et à Nairobi.
La Chine est le plus grand producteur de riz au monde avec près de 215 millions de tonnes produites par an, selon Atlasbig.com.
Les exportations chinoises de riz semblent avoir augmenté ces dernières années, et selon les données de l’Administration générale des douanes chinoises citée par Reuters, en 2017 la Chine a vendu un peu plus de 781 000 tonnes de riz à près de 40 pays africains, dont la Côte d’Ivoire et le Sénégal, contre environ 74 000 tonnes l’année précédente.
S’il est certain que la Chine va augmenter les importations du blé pour combler le trou creusé par la sécheresse, personne ne sait à ce niveau si la Chine va ordonner la diminution de ses exportations vers l’Afrique.
La Chine devrait importer 6 millions de tonnes de riz pour l’année 2022/2023, selon les dernières projections de l’USDA.