Face aux effets de plus en plus destructeurs de la cuisson d’aliments par combustion sur la population africaine, la Banque africaine de développement (BAD) se tourne vers des solutions nouvelles. A l’occasion du Sommet sur le sujet, dont elle est co-organisatrice avec l’Agence Internationale de l’Energie, l’institution bancaire panafricaine a annoncé vouloir y consacrer un financement important.
S.T.
Longtemps utilisés, malgré les importants dégâts humains en raison des fines particules qu’ils libèrent dans les aliments, causant ainsi des cancers, des accidents cardiovasculaires, etc., les foyers de cuissons ouverts préoccupent la Banque africaine de développement (BAD) et ses partenaires. Pour faciliter l’accès universel à la cuisson propre sur le continent, et, par conséquent, réduire les cas de décès dus à ce procédé, la Banque a annoncé qu’elle mobilisera une enveloppe de 2 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie. « Cet engagement représente 20 % des financements qu’alloue la banque annuellement au secteur de l’énergie », a déclaré Akinwumi Adesina lors du Sommet de la « cuisson propre » organisé à Paris par la BAD et l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Durant ce sommet qui se tient en présence d’une vingtaine de chefs d’Etat et de gouvernement africains, du directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et du président azerbaïdjanais également président de la prochaine Conférence des Nations unies sur les changements climatiques, le Premier ministre norvégien, Jonas Gahr Store, a également annoncé une contribution de 50 millions de dollars à la promotion de la cuisson propre en Afrique alors que l’Union européenne (UE) a promis un financement de 400 millions d’euros (431 millions de dollars). Oryx Energies, acteur majeur du marché du Gaz de Pétrole Liquéfiés (GPL) en Afrique subsaharienne, a, à l’occasion, réaffirmé son engagement à répondre aux besoins énergétiques du continent, en accord avec les objectifs du sommet de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) sur la cuisson propre en Afrique. L’utilisation de systèmes rudimentaires de cuisson alimentés au bois, au fumier animal ou par des résidus agricoles est à l’origine du décès prématuré de 600 000 personnes en Afrique chaque année, du fait de maladies respiratoires liées à l’inhalation de particules toxiques. Selon des données publiées récemment par la BAD, plus de 900 millions de personnes en Afrique n’ont pas encore accès à des solutions de cuisson propre et dépendent de la biomasse ligneuse ou des combustibles fossiles.