Depuis quelques mois, c’est la saison des mangues au Bénin. Un fruit au goût recherché qui abonde surtout dans les milieux ruraux. Mais plus qu’une simple saison de fruit, c’est la saison des méventes notamment dans les établissements scolaires où, écoliers et élèves abonnés aux fruits, ont pour la plupart rompu avec les bonnes dames de la cantine.
Bidossessi WANOU
La saison des mangues ne fait pas l’affaire des vendeuses de nourritures des écoles et collèges du Bénin. Le fuit au goût délicieux est à la base d’une mévente dans les établissements d’enseignements primaires et secondaires notamment dans les zones reculées au Bénin. » C’est une saison à laquelle on est habitué depuis. Au début, elle nous jouait de sale tour mais nous avons fini par la maîtriser. » C’est ce qu’a confié dame Jeanne Edjrotindé, vendeuse de nourritures dans une école primaire à Kpédékpo dans le Zou. Et pour renchérir ces propos, Valérie Djigbo, vendeuse de piron dans la même école ajoute que c’est une période où, spontanément, elle réduit pour sa part, la dose ordinaire qu’elle apprête et est parfois porté à augmenter la part habituellement servie par coût. En effet, quand vient la saison des mangues, la consommation du fruit prend une proportion élevée dans la ration alimentaire des écoliers et élèves des milieux ruraux qui boudent les vendeuses de nourritures des écoles. Au fait, explique Gilbert Atchodé, écolier au Cours moyen première année (CM1), « C’est un moment propice pour économiser un peu le petit déjeuner ». Mais pour son camarade Job Olou, même si on ne prend pas le petit déjeuner, on ne le sent pas et pour cause, « il y a beaucoup de mangues derrière notre maison et sur le chemin de l’école, que nous allons chercher au retour de l’école pour manger le lendemain pendant la récréation ». Pour ces enfants, la saison des manges constitue une aubaine favorable pour échapper aux dépenses habituelles à la cantine scolaire.
Le gratuit qui dérange
La saison des mangues dans les villages et campagnes est à sa pique. L’abondance ne fait l’ombre d’aucun doute, ce qui fait que tous peuvent se servir sans modération. Mais face à ce cas, le secteur de la restauration prend un coût. Au delà des écoles ou cantines scolaires, même les acteurs de la restauration en ville font les frais de la saison de ce fruit. Quand vient la saison des mangues, nous perdons beaucoup de clients explique à cet effet Akoho Louise, restauratrice ambulante. Au fait, « je vais vendre à des ouvriers sur certains chantiers de construction et depuis que les mangues sont sorties, ils ne paient plus beaucoup ou comme d’habitude ». La cause, croit savoir donc dame Louise, ces ouvriers s’approvisionnent en mangues pour équilibrer les dépense et faire un peu d’économie. Et l’un d’entre eux, Olivier Oussou confirme : « C’est vrai, on ne paye plus beaucoup de nourritures. On prend un peu et on complète avec des mangues. Même en travaillant, on en prend ». C’est donc une lapalissade que la saison des mangues procure du bonheur à certaines couches de la population mais désavantage aussi d’autres, notamment et les vendeurs de nourriture des écoles et des chantiers surtout dans les milieux ruraux.