La lutte contre les sachets plastiques dans le département et dans certaines communes s’apparente à de l’utopie, depuis quelques temps. Cette lutte devrait en principe bénéficier de la bonne foi de nos autorités pour l’application stricte de la loi 2017-39 du 26 décembre 2017 portant interdiction de la production, de l’importation, de l’exportation, de la commercialisation, de la détention, de la distribution et de l’utilisation de sachets en plastique non biodégradables en République du Bénin.
TAMPOUNHOURO T. J. Blaise
La lutte contre les sachets plastiques dans l’Atacora mérite d’être accentuée dans les communes du Bénin, si l’on veut que les choses changent véritablement dans le pays. A Toucountouna par exemple, pour s’en convaincre, il faut juste faire un tour au marché central de la ville. Sur place, les sachets plastiques sont utilisés abondamment pour tels ou tels achats. Il y a de cela quelques mois, L’ONG ACT’ECO outillait les animateurs des radios du septentrion par rapport à ce sujet très important pour la préservation de l’environnement. Mais aujourd’hui, la lutte semble souffrir de la non application des dispositions de la loi 2017-39 du 26 décembre 2017 portant interdiction de la production, de l’importation, de l’exportation, de la commercialisation, de la détention, de la distribution et de l’utilisation de sachets en plastique non biodégradables en République du Bénin. Selon un expert en environnement rencontré à Natitingou, les sachets plastiques sont très dangereux pour nous, notre entourage, nos enfants, notre famille et aussi le sol. Au Bénin, ajoute t il, les matières plastiques non recyclées représentent, annuellement, 72000 tonnes de déchets. Dans le monde, en 2012, 150 millions de tonnes de déchets plastiques n’ont pas été recyclées. Le plastique met entre 100 et 400 ans pour se décomposer. C’est pour cela que la question des sachets plastiques est une question non négociable». Dans le même ordre d’idée, il a ajouté que les principaux composants du plastique est le Bisphénol A et le Phtalates qui sont deux substances très dangereuses pour l’homme. « Sur le plan sanitaire par exemple, ces substances composant le plastique ont tendance à migrer et à s’introduire dans notre organisme, à travers les aliments transportés dans les sachets en plastique, la fumée toxique inhalée pendant l’incinération des déchets plastiques, les animaux comestibles qui ingèrent des fragments de sachets en plastique. ». Selon les investigations menées sur ce dossier, les experts estiment que les résultats de leurs recherches sur le bisphénol A ne sont pas définitifs, mais les risques présumés sont les suivantes : fausses couches et accouchements prématurées pour les femmes enceintes, et enfin le diabète et les pathologies cardiovasculaires. De même, pour les phtalates, les scientifiques refusent de conclure mais exhortent les populations à tenir compte des risques observés sur des animaux. Parmi ces risques, on note la diminution du poids fœtal, l’augmentation de la masse des reins, la baisse de fécondité, la baisse de l’efficacité du système immunitaire. Certaines molécules contenues dans le plastique imitent les activités des œstrogènes, ce qui peut engendrer une puberté précoce chez la femme et une réduction du nombre de spermatozoïde chez l’homme. » C’est ca qui est à l’origine de certains dysfonctionnements hormonaux chez certains » précise un autre spécialiste en environnement.
Vulgarisation des dispositions de la loi
La loi 2017-39 du 26 décembre 2017 portant interdiction de la production, de l’importation, de l’exportation, de la commercialisation, de la détention, de la distribution et de l’utilisation de sachets en plastique non biodégradables en République du Bénin doit être vulgarisée fortement, si l’on veut que cette lutte contre les sachets plastiques régresse dans les communes de l’Atacora. Un enseignant interrogé sur le sujet confirme que les bonnes dames ne savent même pas que le sachet noir est nuisible et que l’on ne doit pas l’utiliser. Il faut les usagers des marchés soient sensibilisés. Ce faisant, ce phénomène va connaitre une régression a-t-il ajouté. La loi 2017-39 du 26 décembre 2017 portant interdiction de la production, de l’importation, de l’exportation, de la commercialisation, de la détention, de la distribution et de l’utilisation de sachets en plastique non biodégradables en République du Bénin est méconnue des populations à la base. Bien que la loi aie des insuffisances, l’on peut noter un amalgame de sachets et que les vrais sachets bio dégradables sont absents. Il y a un risque d’invasion de sachets qui ne seront pas tous biodégradables dans le pays. Et pour comprendre l’effet dévastateur de ces sachets plastiques, il faut reconnaitre que les sachets plastiques sont à la base de la perte de 30 % du chiffre d’affaires des pays sahéliens tel que le Burkina-Faso. Il faut donc que les gouvernants agissent pour épargner le pays de ce qui n’arrange pas les générations futures.