(Le marché béninois sous le coup de la cherté)
Le contrôle répressif du trafic illicite des marchandises en provenance du Nigéria au niveau des différentes frontières enrhume déjà le Bénin. En témoigne le prix de l’essence de contrebande dite « kpayo » qui est passé de 350 à 500 F CFA à Cotonou et ses environs et à 800 FCFA voire 900 FCFA dans plusieurs autres localités du Bénin. Ce surcoût sur l’économie l’influence nationale explique cette cherté subite constatée déjà par la population.
Bidossessi WANOU
Le contrôle et la répression de trafics illicites aux frontières nigérianes influencent le marché béninois. Plus aucun produit ne passe inaperçu depuis quelques jours les frontières nigérianes à destination des autres Etats. Le grand voisin de l’Est a pris ses précautions et déjà, les pays environnants éternuent sans cesse. Sur le marché béninois qui majoritairement est approvisionné par le Nigéria, le constat est aisé notamment en cette journée du jeudi 22 aout 2019. La cherté s’est subitement étendue à tout et un seul refrain circule au bout de toutes les langues : « la fermeture des frontières au Nigéria ». Mais très tôt le directeur national du commerce a dans une note rejeté cette assertion contre le ménage interne qui est en cours au Nigéria, ce qui affecte non seulement le Bénin mais toutes les autres nations qui partagent de frontière avec le Nigéria. Les autorités nigérianes ont alors clarifié cette situation. En effet, à travers un communiqué de presse, le service de douane du Nigéria (NCS), renseigne que les mesures décrétées par les autorités d’Abuja visent à sécuriser les frontières terrestres et maritimes du pays. De concert avec le service d’immigration (NIS), les forces armées du Nigéria (APN) ainsi que la police nigériane (NPF) et d’autres agences de sécurité et de renseignement, un exercice conjoint sur la sécurité de la frontière est organisé et baptisé « EX-SWIFT RESPONSE ». Nonobstant, l’opération en cours n’a manqué de perturber la situation commerciale au Bénin. Dès lors, le prix de l’essence de contrebande et le prix d’autres denrées alimentaires s’emballe déjà le marché béninois.
La monté des enchères
De 325 FCFA, 350 FCFA à 500 au minimum jusqu’en début de la soirée, l’essence frelatée fait déjà objet de spéculation. Principale appuis pour les trafics, tout le marché béninois s’en est trouvé affecté. Le transport en « bus Tokpa tokpa » jadis au prix de 200F ou 250 est passé dans la soirée d’hier jeudi à 300F et 400Fcfa. Le déplacement Tokpa-Porto-Novo qui coutait jusque là 500F Cfa est passé à 700Fcfa. Babadaho Albert, transporteur de Bus justifie « L’essence que nous avons payé ce matin à 350 est maintenant à 500FCFA, donc rien ne dépend de nous, nous on suit le marché ». Du côté des Taxi-moto zémidjan, le constat est aussi palpable. Du simple au double, tout fluctue. « Je toujours payé 250 FCFA pour joindre le campus à Godomey mais ce soir, c’est 350 on m’a pris après négociation » confie furieux, Balbine Atchawé ». Les commerçants rentrés du Nigéria reprennent les mêmes complaintes. Lentement, tout fluctue sur le marché déjà. Au bord des voies, les étalages de l’essence de contrebande « dite kpayo » ont diminué et subitement, on note un goût pour les stations services qui peinent déjà à supporter les longues files qui ne se dispersent que par une rupture du stock disponible dans les stations services. Selon l’information livrée par les autorités nigériane, l’opération prendra fin environ un mois. Des mesures pour la survie des consommateurs béninois en majorité acteurs de ce système informel cible de l’opération déclenchée par l’Etat nigérian, s’avère opportunes.