- Des investisseurs privés à Cotonou du 09 au 11 juillet
Initiative portée par des experts au profil varié : entrepreneuriat, finance, levée de fonds… depuis plusieurs années, les « Rencontres Africa » prend date à Cotonou du 09 au 11 juillet 2024. En prélude à ce rendez-vous auquel sont annoncés plusieurs acteurs du monde des affaires (africains, français, européens, etc.), Pascal Ayayi Creppy, Directeur Pays de « Les Rencontres Africa », a, sur « Le Club de L’économiste » exposé, jeudi 20 juin 2024, les objectifs ainsi que les opportunités pour les PME béninoises.
Parlez-nous des Rencontres Africa 2024 qui auront lieu du 09 au 11 juillet prochain.
Merci beaucoup pour cette émission qui augure le lancement de la campagne de communication. J’en profite pour présenter les excuses du Commissaire général de l’évènement qui sera à Cotonou dès le lundi prochain. Nous en profitons pour remercier également l’Etat béninois sous la guidance du Président Talon qui a voulu bien autoriser l’évènement puisque cela est passé officiellement en Conseil des ministres. Quels sont nos objectifs par rapport à cet évènement ?
Nos objectifs. Un, c’est de permettre aux PME béninoises d’avoir l’opportunité de nouer des relations d’affaires avec les entreprises françaises. C’est de permettre aussi à des sociétés, des PME françaises d’avoir accès à des opportunités de marché au Bénin. Le troisième objectif, c’est de créer du lien, du relationnel parce que nous sommes conscients que tout seul, on n’y arrive pas. Il faut créer des synergies, des complémentarités entre nos entreprises, les PME du Bénin et les PME françaises. Nous, notre mission, c’est l’accompagnement des Petites et moyennes entreprises françaises et africaines. Tout simplement parce que ce sont les PME qui portent en grande majorité le poumon économique des pays ; parce que aussi les liens sont faciles à établir entre nos PME, autrement dit, les patrons de PME de France, du Bénin et d’Afrique de l’ouest et de partout arrivent à se comprendre plus facilement.
Au-delà de cette plus-value pour les PME, quelles retombées ? Quels impacts sur l’économie africaine et particulièrement béninoise ?
Comme vous le savez, c’est la 12ème édition que nous organisons au Bénin. Nous avons eu à faire le Maroc, la Côte-d’Ivoire, le Sénégal, la Tunisie, le Togo, la RDC, le Cameroun et le Bénin cette année. Compte tenu de notre expérience, les impacts, les valeurs ajoutées pour l’économie, c’est de donner de la visibilité au pays. C’est important de faire connaître le pays, de faire connaître aussi le Programme national de développement du pays. Pour venir au Bénin, nous avons été bien informés par rapport à la vision du PAG et c’est essentiellement sur votre vision, votre programme national de développement que nous nous sommes appuyés pour aller chercher les entreprises françaises qui seront présentes à Cotonou. Autrement dit, ce n’est pas de l’improvisation, ce sont des rendez-vous qui seront qualifiés, préparés en amont entre les besoins du Bénin et les besoins des sociétés françaises.
Par exemple, au Bénin, il nous a été demandé de faire venir des entreprises françaises dans les secteurs agro-agri, dans les secteurs de l’énergie solaire, de la boulangerie, du digital… On nous a demandés des transferts de compétences des sociétés françaises pour l’artisanat. On a de très bons artisans au Bénin, mais parfois, il peut y avoir un petit peu de manque d’expérience quant à la finition d’un certain nombre de choses. Donc notre vocation aussi, c’est de ramener de grands Groupes français qui ont des savoir-faire, qui peuvent partager et en transférer aux artisans et aux PME béninois.
Qu’est-ce qui justifie la particularité de cette édition ? Qu’est-ce qui justifie le fait que vous êtes porté par le Gouvernement béninois ?
C’est vrai qu’il y a notre expérience, une expérience concrète et pratique avec des résultats probants. C’est vrai que nous avons été à l’écoute de la communauté des institutions béninoises, que ça soit au niveau de l’Etat à travers le ministère du commerce, le ministère de la décentralisation et aussi tous nos partenaires que sont le Conseil des investisseurs privés au Bénin (CIPB), l’Agence de promotion des investissements et des exportations (APIEx), la Chambre de commerce et d’industrie du Bénin (CCI Bénin), mais aussi le service économique de l’ambassade de France qui nous ont fait part d’un certain nombre de réalités, de besoins du pays. Ça, c’est le premier élément. Le deuxième élément, c’est que nous pensons que pour réussir et marquer le coup, il faut vraiment aller au contact des besoins, et des réalités du pays. Nous avons lu les progressions du Bénin ces 4 dernières années en termes d’infrastructures, de réformes, de rigueur (c’est important), et les patrons que nous sollicitons de l’autre côté, en Occident, en France, plébiscitent tous « la destination Bénin ».
Il y a quelque chose qui nous a aussi attiré, et qui attire beaucoup de patrons. C’est que le Bénin sait ce qu’il veut. Le Bénin a une vision, le Bénin est conscient de ses réalités. C’est une des raisons pour lesquelles ils ont choisi comme 1er pilier de développement économique « le tourisme ». Vendre la culture béninoise, promouvoir la culture, on le voit à Ouidah avec tous ces travaux, tous ces projets de musées qui sont en train d’être mis en place. Et d’ailleurs, on nous a sollicités pour des expertises en matière de conservation des objets d’art des musées. Tout cela nous montre que le Bénin est dans une bonne marche.
Au-delà des liens qui seront établis, quelles sont les autres opportunités qu’offre cet évènement aux entreprises d’ici et d’ailleurs ?
La particularité des « Rencontres Africa » du Bénin que nous organisons est qu’elles se font en partenariat avec l’Association internationale des régions francophones (AIRF). C’est un réseau, une association internationale qui fédère un certain nombre de collectivités francophones de France, du monde et dont la majorité se trouve en Afrique. Il s’avère que le Bénin est décentralisé au niveau de ses collectivités depuis un certain nombre d’années. Il s’avère qu’on a été aussi porté par l’Association des Communes de l’Atlantique et du Littoral (ACAL) dont le Président, Monsieur Rogatien Akouakou, et l’ANCB dont le Président est le maire de Cotonou (Luc Atrokpo, ndrl). Pendant l’évènement, nous allons faire un temps économique et un temps public. C’est important de créer un pont entre les besoins des collectivités territoriales et les réponses, les solutions que peuvent apporter les entreprises françaises. C’est hyper-important, c’est le premier élément.
Le deuxième élément, c’est que souvent, après chaque évènement, nous demandons aux entreprises participantes la suite. Moi qui ai démarré « Les Rencontres Africa » avec le Togo, la RDC et le Cameroun, je puis vous dire en ce qui concerne le Togo, qu’après l’évènement, nous avons mis en place ce qu’on appelle des « Missions d’Affaires ». Qu’est-ce que c’est ? C’est d’organiser 5 jours de visite d’affaires, de rendez-vous d’affaires dans le pays concerné. Autrement, après « Les Rencontres Africa » du Bénin, je le souhaite, et si les Béninois en demandent, nous pouvons poursuivre l’évènement avec l’organisation des rendez-vous d’affaires.
Nous avons aussi une prestation de levée de fonds. Pour les PME et les TPE, c’est important parce que sans argent, sans financement, avec tous les projets qu’on a, si on n’a pas d’argent, on ne peut rien. Donc cette cellule en matière d’ingénierie de fonds a pour vocation d’accompagner les TPE, les PME à lever des fonds. Les Toutes petites entreprises (TPE) qui n’ont pas toujours accès à la banque parce que peut-être leurs dossiers ne sont pas bancables, parce que peut être que ces Toutes petites entreprises n’ont pas de caution, nous, on a envie de les aider, de les accompagner en ouvrant notre réseau de banques, d’investisseurs privés pouvant les aider à grandir pour pouvoir asseoir une économie viable, durable et pour longtemps.
Quels sont les partenariats qui peuvent être noués en Afrique grâce aux rencontres Africa ?
Alors, pour cet évènement du Bénin, il y a trois catégories d’entreprises qui viendront. Il y a quatre à cinq gros projets d’investissement. En premier, c’est un investisseur qui a envie de monter une usine de chocolaterie entre le Togo et le Bénin. Le deuxième gros projet, c’est un porteur de projet qui a envie de monter une usine de batteries à base de lithium pour les motos électriques. Le troisième projet, c’est un investisseur qui a envie de monter une usine de transformation de pâtes alimentaires mais à partir de nos matières premières : le mil, le sorgho, le maïs… Enfin, il y a une PME qui a envie de monter des unités de containers mobiles de froid pour pouvoir conserver des aliments qui ont besoin d’être conservés selon les saisons. Ça, c’est le premier profil. Le deuxième profil, nous avons des entreprises françaises qui ont besoin de partenariats pour pouvoir mettre en place des joint-ventures dans le pays. Le troisième profil, ce sont des hommes d’affaires en général qui viennent rechercher des opportunités et qui pourront peut-être donner la possibilité aux hommes d’affaires béninois mais aussi africains parce qu’il y aura des délégations étrangères, de nouer des relations de business.
Est-ce qu’on pourrait avoir une idée des délégations étrangères qui viendront ?
Bien sûr ! Il y en a qui viendront du Cameroun, dans le secteur de la formation et du digital. Il y a une autre qui est dans le secteur de tout ce qui est cartonnerie, édition, qui recherche des partenariats parce qu’il a de gros marchés dans le domaine de l’édition des cartons pour les emballages. Nous avons constaté souvent que dans nos pays, on a des problèmes de conditionnement, d’emballage et il faut de l’expertise. Ce sont un peu ces types de prestations que souhaitent apporter ces entreprises-là. Mais on a aussi parmi nos adhérents français qui viendront à Cotonou, des structures spécialisées dans le cautionnement et de l’emballage.
Pourquoi avoir initié cet évènement qui réussit en Afrique depuis pratiquement 12 ans ?
Il y a plusieurs raisons. Il faut déjà le dire, moi-même, je suis d’origine africaine, togolais ayant vécu à l’étranger et je pense que c’est important de ne pas oublier d’où l’on vient. Deuxième chose, depuis un certain nombre d’années, on a vu un certain nombre de gouvernements africains dont notamment l’exemple du Bénin qui sont dans un processus d’évolution, de modernisation et de progression de leur pays et je pense que modestement, il faut accompagner cette dynamique.
A l’origine, il faut le savoir aussi, les Rencontres Africa, pour la petite histoire, la première édition s’est tenue en France. Mais à un moment donné, il y a eu un premier ministre ivoirien et un Chef d’Etat sénégalais qui avaient demandé aux décideurs français d’organiser les évènements d’affaires en Afrique plutôt que de les faire à Paris parce que la rencontre était organisée à Paris. Et c’est cela. Autre chose, l’Afrique est une terre d’humanité. Il y a un côté attachant, l’Afrique est résiliente. Le Bénin est très résilient. On a vu l’exemplarité du Bénin dans la gestion du Covid. Moi je me rappelle, pendant la Covid, le seul pays qui était ouvert, le seul aéroport qui était ouvert pour travailler, pour permettre de voyager, c’était l’aéroport de Cotonou. Cette année-là je me rappelle, le plus gros chiffre d’affaires a été fait au Bénin. Je descendais à Cotonou, les tests de Covid se faisaient à l’aéroport, vous êtes en quarantaine pendant quelques jours, trois ou quatre plus tard. Vous allez au Palais des congrès, vous refaites les tests puis en respectant le port de masque, vous pouvez déambuler, voyager et travailler. Donc en termes de résilience, le Bénin a pu gérer comme il faut cette crise-là. Donc, cela rassure les investisseurs, nos partenaires qui sont intéressés par la suite. Mais d’autres facteurs, l’Africain est riche parlant de ressources naturelles. Mais l’Afrique a aussi beaucoup de pays dont le Bénin. Nous, nous sommes une structure française. Notre vocation c’est d’aider, d’appuyer, d’accompagner les PME françaises à gagner des parts de marché en Afrique. Il y a donc une historique même si aujourd’hui, nous avons un certain nombre de concurrents, nous pensons qu’il y a une proximité naturelle avec le Bénin. Pour terminer, sur le plan humain, l’Afrique est humainement très riche, très dense. C’est toujours un plaisir pour nos dirigeants français de venir travailler avec les africains.
Est-ce que les Rencontre Africa préservent les ressources et atouts de l’Afrique ?
Nous sommes une structure privée, un opérateur privé, nous sommes apolitique et avons une certaine neutralité. Nous sommes transparents dans ce que nous faisons. Notre objectif, c’est d’accompagner les efforts économiques qui sont entrepris dans les pays.
Mais une chose est de vouloir apporter des solutions mais l’autre est de ne pas continuer à appauvrir le continent !
Nos partenaires français sont les PME qui partagent souvent les mêmes problématiques que les PME de partout. C’est simple, puis d’autre part, les hommes d’affaires, les dirigeants de ces PME qu’on a invités ne veulent pas investir tout seul. Ils veulent des partenaires, des associés africains pour partager leurs risques mais aussi pour faire profiter à ces entreprises-là leur expertise. Dans le passé, nous avons eu à créer une filiale au Togo, des associés entre une structure française et togolaise et les associés majoritaires étaient des Togolais. C’est un moyen de respecter aussi les entrepreneurs africains. Ils ont gardé la majorité et on a pu co-construire le business ensemble. Après, nous ne travaillons pas seuls aujourd’hui. J’ai dit tout à l’heure que l’évènement est porté par des institutions béninoises et on n’est pas seul à tout faire. Il y a des garde-fous. On a un comité de pilotage en charge d’organiser cet évènement composé du Ministère du commerce, de la décentralisation qui ont des garde-fous. On a aussi la Chambre de commerce et d’industrie du Bénin, l’agence des PME, Eurocham en charge d’organiser les B to B. Tout cela, je pense, peut aider et empêcher que n’importe quoi ne soit fait dans le cadre des rapprochements des deux parties au niveau économique.
Qui pour participer aux Rencontres Africa ?
L’évènement Les Rencontres Africa du Bénin aura lieu du 09 au 11 juillet prochain au Palais des Congrès de Cotonou. Pendant trois jours, sont conviés tous les acteurs économiques du pays. L’évènement est exceptionnellement offert à tous les entrepreneurs, toutes les PME du pays sur inscription en ligne. Tout le monde y est convié et il faut s’inscrire en amont pour pouvoir y participer.
Notre rôle, c’est de faciliter des rencontres d’affaires entre des opérateurs privés du pays, d’Afrique, et de France. Nous convions à chacun de nos évènements des structures de fonds de garantie afin de pouvoir dialoguer, échanger avec les entrepreneurs du pays. Nous invitons également les banques de la place pour réfléchir ensemble. A titre d’exemple, lors de l’évènement du 09 au 11 juillet à Cotonou, le premier jour, nous aurons essentiellement des conférences. A la plénière de l’ouverture, c’est une conférence dont le thème est : « Est-ce que le Bénin peut-il prendre le lead dans la sous-région ? », suivi dans l’après-midi des conférences sectorielles précises et plus techniques. Au cours de cette conférence, on a un atelier sur le financement ou les banques, les structures de fonds de garantie pourront avoir l’occasion d’échanger avec les PME, les entrepreneurs.
Votre mot de la fin
Pour notre rencontre, je dis aux PME, aux entrepreneurs béninois : Venez vite ! C’est le moment, c’est le temps, c’est l’occasion pour vous, pour votre entreprise et le Bénin. Vous êtes à un tournant décisif dans le développement du pays. Il y a un certain nombre de réformes qui sont entreprises. L’Afrique vous fait confiance en termes de résilience. Les opérateurs européens, notamment français vous font confiance. Les PME qui seront à Cotonou dans les secteurs d’activités qui vous concernent vous font confiance. Ça va être des contacts directs, des échanges directs, la recherche de solutions directes que ça soit à travers les conférences, les rendez-vous B2B, les déjeuners d’affaires, prévus ou encore la visite de Ouidah ou de la Zone industrielle de Glo-Djigbé-Zè (GDIZ). Pour participer il faut s’inscrire sur notre site https://business.rencontresafrica.org/