La cérémonie de présentation des résultats du Recensement national de l’agriculture (RNA) a eu lieu le Mardi 25 janvier 2022 à Azalaï Hôtel de Cotonou. C’était en présence de divers acteurs et responsables.
Falco VIGNON
Les résultats du recensement national permettre de connaitre le vrai visage de l’agriculture béninoise. En voici quelques données. Concernant le nombre de la population agricole au Bénin : plus de la moitié de la population sont des producteurs dont 926 539 ménages et 6 506 980 individus ; 913 000 exploitations agricoles avec en moyenne 3.3ha de terres aux spéculations végétales ; 7 00 000 ha des superficies disponibles au sein desdites exploitations restent donc en jachère de longue date ou est inexploitée. Il y a moins de 4% des exploitations agricoles qui sont irriguées, et environ 12% d’entre elles pratiquent la mécanisation des travaux du sol. La production animale est de 606 112 ménages ; la production halieutique est de 49 990 ménages qui exercent la pêche continentale ou maritime et quelques 3 464 autres qui élèvent les espèces halieutiques.
Avant la présentation des résultats au public, divers discours ont été prononcés. Dans son mot de bienvenue, le Président de la commission nationale de supervision du RNA, Alastaire ALINSATO, Directeur de cabinet du Ministre d’État chargé du Développement et de la Coordination de l’Action Gouvernementale a expliqué que «L’agriculture est donc une activité séculaire qui a toujours rythmé le quotidien de nos ancêtres et qui aujourd’hui encore se révèle être un secteur prépondérant de notre économie contemporaine comme le démontreront les résultats du premier recensement de l’agriculture que nous allons découvrir dans quelques instants.(…). Depuis plus de trois ans, la Commission Nationale de Supervision dont j’ai l’insigne honneur de présider, le Comité Technique National, le Bureau Central et les comités départementaux ont reçu mandat de conduire à terme le premier recensement de l’agriculture jamais réalisé dans notre pays. Dès lors, les cadres du Bureau Central ont repris les grandes orientations de la FAO en les adaptant aux spécificités de l’agriculture béninoise (…) ».
Le Représentant résident de la FAO, OBAMA OYANA Isaias Angue ajoute : « Pour que les activités de développement donnent des résultats, il faut d’abord que des données statistiques entre autres sur la pauvreté et l’agriculture soient réunies et analysées. Les statistiques sous-tendent presque tous les aspects des budgets et des programmes qui permettent de nourrir les enfants affamés et nos ménages urbains comme ruraux et d’apporter des aides d’urgence aux victimes de catastrophes naturelles. Il a salué l’engagement du Bénin et la détermination d’avoir initié et réalisé pour la toute première fois, le Recensement National de l’Agriculture entièrement financé par le budget national. La volonté du Gouvernement à se lancer dans ce vaste chantier et complexe s’est exprimée, dès lors, par la création d’une Direction de la Statistique Agricole. Ce cadre institutionnel bien pensé et opérationnel sous le régime actuel, travaille à la fourniture d’un service public essentiel, qui concourt au raffermissement de la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Ces résultats apporteront des changements dans notre perception des activités agricoles, des facteurs de production mis en œuvre et des producteurs et productrices de nos contrées proches et lointaines qui s’investissent dans ce secteur qui est sans aucun doute le premier secteur réel de l’économie béninoise. Aujourd’hui, le Gouvernement et ses partenaires ont à leur disposition un grenier d’informations fiables pour orienter les politiques, stratégies et programmes de développement du secteur agricole ».
Le Ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, Gaston Cossi DOSSOUHOUI à cet effet, a expliqué que « (…) l’idée de mettre en œuvre un recensement de l’agriculture dans notre pays remonte à des décennies. Et pourtant jusqu’à un passé récent, les chances de voir aboutir une telle opération se sont vues compromises après les multiples tentatives infructueuses. Ce n’est qu’à partir de 2016 que le Gouvernement de la rupture sous le leadership éclairé du Président Patrice TALON, a fait résolument l’option de non seulement assurer de façon décisive le financement intégral de l’opération mais de travailler à sa mise en œuvre suivant les standards internationaux avec l’appui de la FAO. C’est donc le lieu de partager les premiers fruits de cet accomplissement dont l’ensemble du Gouvernement est fier et honoré. Le Bénin était jusqu’en 2019, le mauvais élève de la zone UEMOA et pratiquement le seul pays à n’avoir jamais réalisé cette opération. Le Président Talon et son Gouvernement viennent de sortir le Bénin de la liste des pays africains inscrits sur le tableau sombre des pays à statistiques agricoles incertaines. Pour se donner les meilleures chances d’atteindre les objectifs de l’opération, le Gouvernement a, en toute indépendance pris l’option souveraine de financer sur ressources propres intégralement l’opération qui lui a coûté 3 021 450 235 francs CFA. Le financement du RNA sur ressources propres est la preuve évidente, s’il en était encore besoin, de l’importance que revêt l’agriculture dans la vie économique et sociale de notre pays et de la nécessité pour nous d’en révéler les contours pour mieux piloter la gestion du secteur agricole et plus globalement du développement. La réalisation du RNA contribuera à n’en point douter à mieux évaluer la richesse nationale imputable au secteur agricole et à fournir les données fiables à l’élaboration des politiques de développement agricole et les indicateurs sur les conditions de vie d’une grande partie des ménages de notre pays. La tâche était immense mais les résultats que nous découvrirons dans quelques instants témoignent de ce que la Nation ne s’est pas trompée en vous confiant cette lourde responsabilité. Vous pouvez être fiers de cet aboutissement heureux qui mérite la reconnaissance de la République. »
Il faut préciser que c’est pour la première fois que le Bénin réalise son RNA (jusque-là mauvais élève de l’UEMOA) mais le Gouvernement de la Rupture a lavé cet affront en l’inscrivant au PAG1. C’est un Financement sur fond propre du Bénin, une question de souveraineté nationale. Le RNA a coûté 3 021 450 235 francs CFA. Plus de 10.000 emplois créés (1,5 milliards gagnés par les agents). En effet le RNA vise à mieux évaluer la richesse nationale imputable au secteur agricole ; fournir les données fiables à l’élaboration des politiques de développement agricole et les indicateurs sur les conditions de vie d’une grande partie des ménages de notre pays. Le processus de mise en œuvre et les résultats du module de base du RNA ont fait l’objet de revue et de certification par la FAO.
Un point de presse du MAEP et FAO
Le ministre de l’agriculture : Emplois créés par RNA ?
Sur toute l’étendue du territoire, le RNA a recruté et utilisé : pour la cartographie, 2526 agents dont 270 chefs d’équipe et 84 contrôleurs communaux ; pour le recensement, 5093 agents dont 834 chefs d’équipe et 85 contrôleurs communaux ;pour la codification, 104 agents ; pour la saisie du questionnaire ménage, (420) agents de saisie et vingt et un (21) contrôleurs. Au total pour toute l’opération, 8164 agents ont été recrutés et répartis sur toute l’étendue du territoire. En dehors de ça, le RNA, c’est en deux phases : les chiffres que je viens d’annoncer concernent le module de base. Il y a les modules complémentaires qui sont une suite du module de base : Les modules de base de 2020 et 2021 ont mobilisé près de 500 agents qui ont travaillé sur cinq mois.
Quelle est la source du financement du RNA ?
Investir dans les statistiques agricoles apparaît plus que jamais comme une nécessité voire un impératif dans un contexte où le Gouvernement a entrepris des actions majeures en matière de modernisation et de passage à l’échelle dans le secteur agricole. Tenez !!! Comment pouvez-vous comprendre que malgré son importance, le Bénin n’a jamais cerné de façon complète son secteur agricole… Appréciant et prenant la mesure de ces enjeux, le Gouvernement de la rupture s’est engagé dans la réalisation du RNA, en prenant en charge sur le budget national, l’entièreté du financement de cette opération. Cette décision de prise en charge d’une opération de grande envergure est un acte inédit et exemplaire. Je peux vous dire que c’est une première dans la sous-région.
Quel est l’après RNA ?
Les données présentées sont celles liées à la structure de l’agriculture béninoise. Il faut compléter ces informations par d’autres données plus détaillées sur le secteur. C’est dans ce cadre que s’inscrit l’implémentation des modules complémentaires à partir de 2021. Les résultats de l’ensemble de ce dispositif serviront à réévaluer notre économie à travers ses potentialités, ses agrégats et son positionnement en termes de comparabilité internationale. Un recensement selon les normes internationales, c’est chaque 10 ans. Mais nous ne pouvons pas attendre 10 ans pour l’actualisation des données. C’est pour cela le Ministère travaille à mettre en place un système d’enquête agricole sur la base des résultats du module de base du RNA avec une structure adéquate pour son opérationnalisation qui prend effet à compter de 2023.
Le Représentant résident da la FAO (OBAMA OYANA Isaias Angue)
Quelle a été la participation de la FAO à la réalisation du RNA ?
L’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), qui dispose d’expériences avérées dans la conduite des recensements de l’agriculture, a accompagné le Bénin dans la réalisation du RNA pour une durée de 24 mois afin d’en garantir « l’assurance-qualité ». Cet appui a été réalisé dans le cadre du Projet TCP/BEN/3604 ‘’Appui pour la préparation et le suivi du Recensement National de l’Agriculture (RNA) du Bénin’’. Cette assistance a porté sur la finalisation des documents techniques (questionnaires, document méthodologique, fiches synthèse) et l’appui à l’organisation de l’enquête-pilote ainsi que le développement du programme de traitement des données.
Pouvez-vous nous dire un peu plus sur la qualité des données du RNA ?
Le processus de mise en œuvre et les résultats du module de base du RNA ont fait l’objet de revue et de certification par la FAO. Dans ce cadre la FAO a envoyé quatre experts au Bénin (deux internationaux et deux nationaux) qui ont séjourné du 11 au 29 janvier 2021 au Bénin. : Au terme de cet exercice d’audit des phases de préparation, de collecte, du traitement et d’analyse des données, la FAO a procédé à la certification desdits résultats avec la mention que les données du module de base du RNA sont de grande qualité et a recommandé à cet effet, de les partager avec les autorités gouvernementales et l’ensemble des acteurs intervenant dans le secteur agricole.