Le Bureau pays de la Banque Africaine de Développement a animé présenté à Cotonou le mercredi le Rapport Pays 2024 – Bénin intitulé « Impulser la transformation du Bénin par la réforme de l’architecture financière mondiale». C’était en présence du Représentant pays de la Banque africaine de développement (BAD), Robert Masumbuko et du Directeur général du financement du développement, Serge Dossou-Yovo, représentant du ministre d’Etat, Ministre de l’économie et des finances.
Bidossessi WANOU
«Impulser la transformation du Bénin par la réforme de l’architecture financière mondiale », ainsi s’intitule le Rapport Pays 2024 – Bénin de la Banque africaine de développement. Subdivisé en trois chapitres, « le rapport vise à reproduire une analyse détaillée, à l’échelle du pays, des résultats et recommandations du rapport principal des Perspectives économiques en Afrique (PEA) en 2024 du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) », a souligné la BAD. Présenté par Tankin Dayo, économiste en Chef de la BAD au Bénin, le rapport note que le pays dispose d’un cadre macroéconomique solide pour lui permettre de continuer son développement, des perspectives économiques favorables à une croissance forte. A preuve, les performances économiques du Bénin demeurent solides, avec 6,4 % en 2023, et la croissance du PIB réel est attendue à 6,5 % en 2024 et 6,2 % en 2025. Elle sera impulsée par la production manufacturière et l’accélération des chantiers d’infrastructures publiques. Grâce à l’assainissement budgétaire en cours, le déficit budgétaire, devrait tendre vers 3 % d’ici à 2025 contre 4,3 % en 2023. Le pays s’est transformé au cours de ces quatre dernières décennies grâce à des services à forte valeur ajoutée. Cependant, la réforme de l’architecture financière internationale est importante pour faciliter l’accès aux capitaux internationaux dont le Bénin a besoin pour accélérer sa transformation structurelle. Sur une échelle de développement à trois paliers, le pays a franchi une première étape (pays sous développé) et se situe au second palier (pays en développement) avec une transformation structurelle en cours. Tankin Dayo a souligné la croissance rapide du taux de démographie, la taille trop importante du secteur informel et les effets négatifs du changement climatique susceptibles d’entraver l’élan. Pour sa part, la BAD indique que la transformation structurelle de l’économie reste une solution majeure en lien avec les Objectifs de développement durable (ODD).
Des obstacles et propositions
Ce rapport met l’accent sur certains obstacles que sont le ralentissement des échanges avec le Nigeria, les effets néfastes du changement climatique, la détérioration de la situation sécuritaire au Nord, et l’incertitude liée à la sortie de la CEDEAO du Burkina Faso, du Niger et du Mali qui pourrait affecter les projections. Suite à ces diagnostics au Bénin, la BAD fait dix propositions dont, entre autres, la mise en place de zones de transformation agricole qui rapprochent les services des producteurs; l’amélioration des méthodes d’évaluation de risque-pays avec une prise en compte des chocs dans l’analyse de la viabilité de la dette ; le renforcement de la mobilisation de ressources intérieures avec la formation des entreprises informelles ; le développement du capital humain ; renforcer les facilités du cadre des affaires pour inciter et réduire la taille du secteur informel ; poursuivre l’assainissement budgétaire…Représentant le ministre d’Etat, Ministre de l’économie et des finances à la présentation, Serge Dossou-Yovo, Directeur général du financement du développement, a reconnu la pertinence du thème, choisi à dessein. «…Ces rapports révèlent parfois des choses qu’il est important de garder à l’esprit et de mettre en commun avec toutes les réflexions stratégiques qui se font à divers niveaux et avec différents partenaires. Ça va être pour nous, l’occasion de voir la lecture que fait la BAD sur les avancées du Bénin…». Pour relever les défis macroéconomiques, la BAD a insisté sur quelques recommandations stratégiques : Accélérer les efforts de transformation structurelle initiée à travers la Zone industrielle de Glo-Djigbé (GDIZ) avec pour objectif de remonter la chaîne de valeurs ajoutées des produits agricoles ; redoubler d’efforts pour une mobilisation accrue des recettes fiscales pour financer la transformation structurelle; et poursuivre les efforts d’assainissement budgétaire pour tendre vers l’équilibre budgétaire à l’horizon 2025, afin de réduire le fardeau de la dette publique.