L’ancien archevêque de Cotonou, monseigneur Antoine Ganyè, a célébré 50 ans d’ordination saccerdotalele dimanche 6 janvier 2019 à la paroisse saint Jean Baptiste à Sèdjè-Dénou. Lors de cet événement mémorable, le responsable religieux a formulé, à l’endroit du chef de l’Etat, Patrice Talon, le vœu de le voir voler au secours des hommes d’affaires en difficulté. Or, quelques jours avant, le vendredi 27 décembre 2019, le chef d’Etat béninois réaffirmait son engagement à faire du secteur privé le fer de lance de l’économie.
Nafiou OGOUCHOLA
Le président de la République a été invité par monseigneur Ganyè à porter secours aux opéraeurs économiques béninois qui traversent des moments difficiles. S’adressant au chef de l’Etat avec la manière, l’archevêque émérite a confié que le premier cadeau qu’il attend de Patrice Talon pour célébrer ses noces sacerdotales n’est que sa volonté de le voir user des prérogatives qui sont siennes pour apporter de la consolation aux hommes d’affaires dont les entreprises croupissent depuis quelques temps. « … certaines personnes ont dit que leurs entreprises leur échappent… je voudrais demander au chef de l’Etat de pouvoir aider ceux-là, s’ils s’adressaient à lui, à récupérer leurs petites entreprises, c’est ça qui leur permet de vivre, de construire la nation… », a affirmé Antoine Ganyè.
Pour l’évêque, un chef d’Etat est capable de bien plus de choses que ne peut l’imaginer le citoyen lambda. Ainsi, c’est donc convaincu de ce que Patrice Talon est capable d’insuffler un nouveau souffle de vie aux entreprises béninoises qui traversent des périodes de vaches maigres que le prélat a insisté sur le 1er des deux cadeaux qu’il a demandés au président de la République. « … Si le président peut user de sa générosité pour que ceux-là dont les entreprises échappent puissent entrer dans leurs biens et continuer leur travail… », a-t-il insisté.
L’ancien archevêque de Cotonou a justifié l’opportunité de ce vœu par la place prépondérante qu’occupe l’emploi dans le développement de la nation béninoise. En effet, depuis qu’il dirigeait l’église catholique de sainte Rita, selon ses révélations, le prélat avait formé un groupe avec quelques personnalités avec qui il réfléchissait à la question de l’emploi des jeunes. C’est ainsi que leurs réflexions les ont mené à l’évidence selon laquelle seule la création d’emplois durables restait la solution. Après, monsiegneur Ganyè a renseigné que certains parmi les membres de ce groupe avaient créé des entreprises, donnant ainsi des emplois aux jeunes. Mais selon, le prélat, depuis quelques temps, les promoteurs d’entreprises se plaignent de ce qu’ils ne contrôlent plus les sorts de leurs sociétés. Ce qui les mène à la banqueroute.
Le vœu de Ganyè en phase avec le discours de Talon
Le chef d’Etat béninois lors de son discours sur l’Etat de la nation, le vendredi 27 décembre 2019, avait abordé l’épineuse question de la création d’emplois. En dehors du programme Emploi Jeunes qui a impacté 17 000 jeunes dont au moins 50% de femmes dans les 77 communes, une étude a été réalisée pour la création d’un fonds de soutien aux micros, petites et moyennes entreprises ainsi qu’à l’entrepreneuriat féminin, selon Patrice Talon.
A cela s’ajoute le démarrage, dans les prochaines semaines, du Programme spécial d’insertion dans l’emploi de 2000 jeunes qui vise à recruter chaque année, à la charge de l’État, 2000 jeunes diplômés qui seront placés dans des entreprises privées ou publiques, sur une période de deux ans, avec l’espoir qu’ils sauront se rendre utiles et efficaces pour se faire recruter à l’issue de la période d’insertion, ou alors qu’ils sauront voler de leurs propres ailes dans l’auto-emploi.
Le cadeau attendu par monseigneur Ganyè est le complément des projets envisagés par le gouvernement. Mieux, le vœu du prélat vient renforcer la démarche du gouvernement. En effet, les 2000 insertions annuelles doivent se faire dans des entreprises qui ne sont pas en difficultés. Ainsi, pour avoir une gamme variée d’entreprises dont les prestations conviennent aux aspirations des jeunes volontaires, il est important d’aider les sociétés qui connaissent des difficultés à passer la zone de turbulence. Même si le prélat n’a pas indiqué la manière dont le chef de l’Etat peut y arriver, il a quand même renseigné que le pouvoir d’Etat est très fort, donc la volonté politique très efficace.
De même, les jeunes qui seront insérés devront, au bout de la période de deux ans, se lancer, pour la plupart, dans l’entrepreneuriat. Et si le gouvernement veut les motiver à relever le défi de la création d’entreprise, il ferait bien de montrer de la sollicitude envers les entrepreneurs qui connaissent des moments de vache maigre. Ne pas le faire peut s’apparenter à renvoyer un signal au jeune comme en lui disant : « tu seras tout seul, et si tu tombes, personne ne te viendra au secours ». Ce qui est loin de motiver la jeunesse actuelle qui a plus besoin de sérénité et de confiance en vue de s’engager sans craindre de tomber. Car la peur de perdre fait échouer autant que l’incompétence ou le manque d’expérience.
Vision du président Talon et vœu de monseigneur Ganyè : Christian Zoumènou, lance un SOS au chef de l’Etat
Monseigneur Antoine Ganyè a émis le vœu de voir le chef de l’Etat, Patrice Talon voler au secours des opérateurs économiques dont les industries traversent des difficultés. Ceci, quelques jours après le discours sur l’état de la nation dans lequel Patrice Talon a réaffirmé son engagement à soutenir et développer l’industrie béninoise. Le directeur général de la société ‘’Sotracom l’œil de Dieu’’, promoteur de Yaourt hollandais, Christian Zoumènou, ainsi que plusieurs autres hommes d’affaires béninois, se retrouvent à travers les messages délivrés par Patrice Talon et Antoine Ganyè. A travers une interview, il lance un SOS au chef de l’Etat, qui constitue le dernier espoir des entrepreneurs en difficulté.
L’économiste du Bénin : Lors de la célébration de ses 50 ans d’ordination, monseigneur Antoine Ganyè a formulé le vœu de voir le chef de l’Etat, Patrice Talon, porter secours aux entreprises en difficulté au Bénin. Quelques jours plus tard, lors de son discours sur l’Etat de la nation, Patrice Talon a réitéré sa détermination à promouvoir les entreprises béninoises. Quelles appréciations faites-vous de ces deux propos ?
Christian Zoumènou : D’une part, mon cœur s’est rempli de joie quand j’ai suivi le discours sur l’état de la nation du chef de l’Etat, son excellence Patrice Talon, quelques jours avant le vœu du nonce apostolique. Le président de la République a un programme économique très efficace pour développer le Bénin et il a besoin de tous les bras valides de ce pays pour l’accompagner. Il s’est lancé dans la promotion des industries béninoises et nous autres, opérateurs économiques, qui connaissons des difficultés du secteur, pouvons lui être très utiles s’il nous faisait grâce de sa haute bienveillance.
D’autre part, j’ai été ému, de voir le nonce apostolique émettre ce vœu.C’est une chance pour nous. Cela montre que le père spirituel, monseigneur Antoine Ganyè est parfaitement informé de la situation que nous vivons. J’ai le cœur désormais rempli d’espoir. Je me suis demandé : est-ce Dieu qui tombe du ciel ? Quand une personnalité de son rang aborde un problème aussi sérieux lors d’une occasion aussi solennelle, cela veut dire qu’il y a péril en la demeure et qu’il faut agir vite. Je tiens à le remercier sincèrement. Car, il sait ce que nous apportions à l’économie et à la jeunesse béninoise, il y a quelques années. Et il sait que nous voulons aussi contribuer à l’édification d’un Bénin fort et rayonnant sur les plans économique et social.
Quelles similitudes avez-vous relevé entre le vœu de monseigneur Ganyè et le discours du chef de l’Etat ?
Les discours du président de la République, Patrice Talon, et de monseigneur Ganyè se complètent. Le prélat est un béninois comme nous, un homme spirituel qui est entré en profondeur de nos difficultés. C’est un homme qui vit nos difficultés avec nous. A ma grande surprise, agréable surprise,il est allé dans le même sens que le chef de l’Etat qui a insisté sur la nécessité de créer des emplois pour les jeunes et dynamiser l’industrie béninoise. Le fait de voir que le chef de l’Etat est toujours aussi déterminé à nous accompagner pour le bonheur de la jeunesse et le bien-être de l’économie est un grand soulagement. Car nous avons des industries qui croupissent et n’attendent que le soutien politique du chef de l’Etat pour briser les barrières des difficultés et renouer avec une participation active au développement du Bénin par la création d’emplois et la participation massive au budget de l’Etat par le biais du payement des impôts et taxes.
Avez-vous un message pour répondre à l’intérêt du chef de l’Etat ?
Nous sommes pleinement disposés à travailler avec le chef de l’Etat pour la réalisation des projets ambitieux du Programme d’actions du gouvernement. Nous voulons vraiment le rencontrer pour lui poser nos problèmes.Et nous sommes sûrs et rassurés qu’il pourra vraiment nous aider. D’une part, c’est quelqu’un qui connaît très bien l’entrepreneuriat et qui mise là-dessus comme un pilier du développement du Bénin. Nous suivons de près ses actions et réformes pour l’épanouissement des entreprises béninoises et nous l’en remercions infiniment. D’autre part, monseigneur Antoine Ganyè a renseigné que le chef de l’Etat est capable de beaucoup de choses et nous croyons, comme le nonce apostolique, que le président Patrice Talon est capable de redonner vie à nos entreprises. Il est notre dernier espoir. Nous espérons pouvoir discuter avec lui pour recevoir ses consignes et nous mettre à nouveau au travail.
Si le chef de l’Etat vous accompagne, quelle peut être votre contribution à l’économie nationale ?
L’accompagnement du chef de l’Etat produira des effets positifs sur l’économie béninoise dans de brefs délais. Dès que nos industries seraient réveillées, nous allons recruter des milliers de jeunes, nous allons payer des taxes et impôts, nous allons acquérir des biens et services auprès d’autres entreprises de la place. Tout cela constitue des milliards FCFA à injecter tout de suite dans l’économie béninoise. Et surtout des milliers d’emplois qui seront créés en même temps.
Nous avons des capacités d’industrialisation et de transformation des produits locaux béninois. C’est de la valeur ajoutée que nous apporterons, et tout de suite, dès que nous recommencerons à fonctionner. Nous voulons que le chef de l’Etat, son excellence, Patrice Talon, assiste les industriels qui ont déjà des installations sur place mais qui ont quelques difficultés auxquelles ils ne trouvent pas de solution, à fonctionner à nouveau.Nous avons tout mis dans ces investissements. Aujourd’hui, nous sollicitons l’autorité centrale pour nous appuyer et nous remettre en activité. Et le retour de ce geste de l’Etat sera notre contribution massive et sans faille à la mobilisation des ressources de l’Etat, qui passe par le payement des impôts et taxes, la création de valeur ajoutée et la création d’emplois.
Avec l’accompagnement du chef de l’Etat, une fois qu’il sera effectif, vos industries pourraient-elles contribuer au programme d’insertion de 2000 jeunes dans les entreprises ?
L’industrie est une boîte active pour recevoir les jeunes. Elle offre des emplois où les jeunes peuvent améliorer leur formation. Et c’est parce que le chef de l’Etat, son excellence Patrice Talon, en est conscient qu’il a autorisé le gouvernement à initier ce programme. Tout d’abord, avec l’accompagnement du chef de l’Etat, des milliers d’emplois seront créés par nos entreprises. Ce qui fait qu’on peut même aller au-delà des 2000 insérés chaque année. Parce que nous, nous allons offrir des milliers d’emplois dès que nous allons rouvrir nos industries.
Ensuite, beaucoup parmi les 2000 jeunes pourront être insérés dans nos entreprises. Au lieu que des jeunes soient envoyés dans des entreprises à 20 ou 30 kilomètres de chez eux, ce qui leur occasionnera des soucis de déplacement, ils peuvent être insérés dans les entreprises qui sont dans leur agglomération. Ainsi, nos entreprises, situées un peu partout au Bénin, leur seront grandement ouvertes.
Enfin, nous pouvons, en accord avec le gouvernement, offrir des conditions particulières aux jeunes insérés dans nos entreprises. Sans oublier notre accompagnement personnel et quotidien dont bénéficieront les jeunes pendant et après leur insertion.
Un mot pour conclure ?
Nous félicitons beaucoup le chef de l’Etat, son excellence Patrice Talon, pour sa volonté, sa détermination, parce que ce n’est pas facile de construire dans ce pays. Qu’il soit rassuré que nous sommes là pour l’accompagner. Parce que tout est visible aujourd’hui. A moins que les gens refusent de voir. On ne peut que l’encourager et le soutenir. Nous le soutenons vraiment et nous voulons le faire encore plus.