Dans le but de faire connaître l’institution et de vulgariser les droits de l’homme au Bénin, la Commission béninoise des droits de l’homme (CBDH) a organisé des ateliers de renforcement des capacités des professionnels des médias du Bénin sur le rôle qui est le leur sur cette thématique. L’étape du septentrion et des collines a eu lieu les 18 et 19 octobre 2019, dans un hôtel de la place à Parakou et, a réuni une quarantaine de journalistes de la presse écrite et audiovisuelle de ces régions du pays, des juristes et membres de la commission.
Noël Y. TETEGOU (Br. Borgou-Alibori)
Cinq
communications ont meublé les échanges tout au long des 48 heures qu’ont durées
ces assises notamment, les mécanismes juridictionnels nationaux et
internationaux de protection des droits de l’homme ; la présentation d’une
institution nationale des droits de l’homme (cas de la CBDH) ; les
conditions de saisine de l’institution ; les médias et la promotion des
droits de l’homme et enfin les
réseaux sociaux et la promotion des droits de l’homme au regard de la
loi n°-2017-20 du 20 avril portant code du numérique en République du Bénin. A
l’ouverture de l’atelier, la vice-présidente de la commission béninoise des
droits de l’homme, la commissaire Sidikatou Adamon Houédété, représentante du
président a, au nom de tous les conseillers remercié tous les participants à
cet atelier pour l’intérêt qu’ils portent à la promotion des droits de l’homme.
La commissaire a souligné que depuis le
10 novembre 2017, date de la présentation du troisième rapport national du
Bénin sur l’Examen Périodique Universel (EPU), de nouveaux faits très
importants ont été enregistrés, lesquels incitent à poursuivre les efforts amorcés
pour améliorer la situation des droits de l’homme au Bénin. Ainsi, a-t-elle
poursuivi, des cent quatre-vingt-dix-huit recommandations formulées en
direction du Bénin, quatre-vingt-onze
ont été acceptées et une note a été prise par rapport aux sept autres dont une
relative à la liberté de la presse à savoir : veiller à ce que la
législation soit conforme aux normes internationales garantissant la liberté de
la presse, et prendre des mesures pour prévenir la suspension arbitraire des
médias (recommandation n° 108.193). A l’en croire, cette recommandation traine
à prendre corps eu égard aux inculpations des journalistes pour diverses
raisons. Aussi, a souligné Sidikatou, il faut noter la censure de l’internet le
jour des élections législatives du 28 avril 2019, et la répression
post-électorale inquiétante ayant laissé craindre pour la liberté d’expression
et la liberté de la presse ; toutes
choses qui pourraient traduire un manque de bonne gouvernance et des violations
des droits de l’homme. Or selon elle, en l’absence d’une bonne gouvernance, les
droits de l’homme ne peuvent être respectés et protégés durablement. Pour
pallier ces insuffisances, les efforts entrepris par le gouvernement en
novembre 2018 par la mise en place de la CBDH en application de la loi 2012-36
du 15 février 2013 portant création de la CBDH dont l’opérationnalisation a
démarré depuis le 03 janvier 2019 doivent être accompagnés par tous les acteurs
concernés par les questions liées aux droits de l’homme. Ce fut le lieu pour la
conseillère de rappeler à tous que la CBDH est une institution qui a pour
mission, la promotion et la protection des droits de l’homme sur toute
l’étendue du territoire national, conformément à l’article 4 de ladite loi. Ainsi
pour finir, la commissaire et vice-présidente de la CBDH a martelé que c’est
pour mettre l’opinion publique au même niveau d’information que sa commission
avec l’appui technique et financier de la fondation Friedrich Ebert s’est principalement intéressée aux
professionnels des médias qui sont plus proches de la base à travers ces
assises. Désormais donc, aucune violation des droits de l’homme ne passera sous
silence, comptant sur l’application des notions reçues par cette corporation.
Le représentant de la fondation Friedrich Ebert docteur Expédit Ologou, a réitéré l’engagement de sa
structure à soutenir la commission dans toutes les actions positives qu’elle
entreprendra. Un panel de discussions a mis fin aux assises et les
professionnels des médias du septentrion et des collines sont repartis avec
l’engagement de relayer l’information, la vraie dans leurs différents organes
de presse.