Sidi Touré, le porte-parole du gouvernement ivoirien a annoncé le mercredi 29 janvier 2020, la prorogation de la mesure d’interdiction pour cinq ans de l’importation du sucre. Une décision qui tient de la stimulation de l’industrie locale sur la base de compétitivité en vue d’une autosuffisance d’ici la fin du quinquennat.
Bidossessi WANOU
Suite à l’enquête de compétitivité des industries de production de sucre en Côte-d’Ivoire, étude réalisée par la Cellule d’analyse de politiques économiques du CIRES appuyée par une équipe des consultants internationaux, la mesure d’interdiction de l’importation du sucre durera sauf revirement, un quinquennat. C’est une décision du conseil des ministres qui reste tout autant motivée selon le porte parole du gouvernement Ivoirien, Sidi Touré qui justifie « Pour relancer ce secteur important de l’économie nationale, le Conseil a arrêté conformément aux recommandations de l’étude, le maintien de la mesure d’interdiction de l’importation du sucre sur une période de cinq ans ». Dans ce délai, et conscient de ce que les industries ne pourront pas de sitôt satisfaire toute la demande nationale, la mesure concède une marge d’importation spéciale. Au fait, « les importations spéciales de sucre seront réalisées exclusivement par les sociétés sucrières pour couvrir 50% des besoins des entreprises industrielles utilisatrices du sucre à un prix de vente à marge nulle sur la base de l’évaluation des besoins exprimés par ces industries » a renchéri le porte-parole du gouvernement qui ajoute que la moitié restante devra être fournie par l’industrie locale. Il s’impose donc aux sociétés sucrières, une urgence d’accroissement de leur rendement ou capacité de production. Pour ce faire, le gouvernement entend entériner avec elles un contrat cadre de cinq ans où, elles s’engageront à accroître leurs productions en vue de répondre à la demande. Cela inclut donc la capacité à assurer l’autosuffisance, la compétitivité à travers des propositions de prix raisonnables et accessible aux ménages, tout ceci, sans que la qualité ne souffre d’aucune contestation.
Une option à généraliser dans l’Uemoa
C’est une décision salutaire que vient ainsi de prendre la Côte-d’Ivoire et qui mérite non seulement d’être étendue à d’autres secteurs de production mais doit inspirer les autres Etats africains. Et pour cause, le seuil des importations dans les pays africains reste encore très élevé, ce qui désavantage drastiquement l’industrie locale. Dans presque tous les secteurs, les pays africains n’accordent particulièrement aucune part du marché aux industries locales, toute chose qui freine le développement de celles-ci et les empêche de fonctionner durablement pour pouvoir contribuer au développement des Etats. La capacité de production des inductries locales a donc besoin d’être renforcée et mieux, ces industries doivent bénéficier dans des textes de loi, leur part du marché afin de limiter les importations, source de concurrence déloyale. La Côte-D’ivoire vient de donner le ton dans les secteurs de la production du sucre et le cap doit être maintenu au delà des cinq ans prévus et étendu à d’autres secteurs et, servir également de stratégie, de motivation des industries locales dans les autres Etats membres de l’Uemoa.