Dans le cadre de la protection et la promotion de la fille et de la femme, le Projet régional d’autonomisation des femmes et du dividende démographique au Sahel (Swedd) a initié une cartographie pour mettre à contribution les chefs religieux et traditionnels. Ce document a été validé en atelier ce mardi 1er février, à Cotonou.
Félicienne HOUESSOU
La cartographie des chefs religieux et traditionnels a été réalisée sur l’initiative du projet Swedd pour faciliter la protection et la promotion de la fille et de la femme. Et pour cause, la religion ou la tradition est souvent évoquée pour justifier des faits de violence ou de discrimination contre la gent féminine. Le projet Swedd a donc décidé d’identifier tous les acteurs religieux et traditionnels sur l’ensemble du territoire. D’où la cartographie des chefs religieux et traditionnels, réalisée sur l’ensemble du territoire national, et dont le document a été validé par les acteurs et experts, ce mardi. Selon Djaoudath Alidou Dramane, coordonnatrice du projet Swedd-Bénin, ce document est un outil essentiel à l’atteinte des objectifs du projet qu’elle conduit; étant donné que l’implication des leaders religieux est nécessaire pour le maintien des filles à l’école, l’autonomisation des femmes et des filles et la pleine jouissance de leurs droits à la santé sexuelle et reproductive. Lors de son discours, Véronique Tognifodé, ministre des Affaires sociales et de la Microfinance s’est réjouie de la forte représentativité des acteurs et spécialistes réunis pour explorer et valider la cartographie. « Vous jouez un rôle important et vous devez chercher à influencer votre communauté en vue d’un changement de comportement à l’égard des filles et des femmes afin de favoriser leur maintien à l’école et leur autonomisation », a-t-elle exhorté.
Pour sa part, le consultant en charge de l’enquête, Professeur Abou Bakari Imorou a donné un aperçu des grandes lignes du document. A l’en croire, les travaux de terrain ont conduit à deux résultats majeurs. Le premier résultat, note-t-il, est en lien avec les pratiques qui persistent dans différentes localités. Entre autres pratiques, il a énuméré la faible adhésion à la planification familiale et les diverses formes de violences à l’égard des filles et des femmes. Ces phénomènes sont observés dans toutes les 77 communes du Bénin, mais pas avec la même acuité, souligne le consultant. Le deuxième résultat est relatif aux leaders qui sont impliqués dans la lutte contre ces phénomènes. Trois types de leaders ont été identifiés par le socio anthropologue, à savoir, ceux qui mènent déjà des actions en faveur des droits des filles et des femmes, ceux qui sont réticents pour des considérations d’ordre religieux et enfin ceux qui ne veulent pas du tout en entendre parler. Le Professeur Abou Bakari Imorou soutient que la stratégie à dérouler par la suite, c’est de convaincre, par différentes approches, les réticents et ceux qui sont hostiles à rallier le combat pour la protection des droits des filles et des femmes ainsi que leur autonomisation. Il faut dire que ce document constitue un outil essentiel dans l’atteinte des objectifs du Projet régional d’autonomisation des femmes et du dividende démographique au Sahel.