Le Projet d’appui au Programme d’assainissement pluvial de la ville de Cotonou (Papc) est à un niveau satisfaisant pour atteindre son objectif de développement. Cependant, des efforts restent à faire pour éviter le risque de non-achèvement des travaux dans le délai.
Aké MIDA / Photo : Bassin ou Collecteur de Cotonou
Sur 10 critères, 3 sont notés très satisfaisants, 5 sont satisfaisants, 1 reste insatisfaisant, et 1 autre très insatisfaisant, d’après le dernier Rapport sur l’état d’exécution et sur les résultats (Bad, décembre 2023) du Projet d’appui au Programme d’assainissement pluvial de la ville de Cotonou (Papc). Ainsi, l’état d’exécution du projet est évalué satisfaisant à fin décembre 2023 par la Banque africaine de développement (Bad) qui finance le projet.
Zounoubaté N’zombié, chargé de projet et auteur du rapport, en vient à la conclusion que le projet est en de bonne voie pour atteindre son objectif, celui de réduire la vulnérabilité des populations face aux inondations et de favoriser la réalisation des infrastructures socio-économiques. « Le projet est non potentiellement problématique », souligne-t-il. L’évacuation des eaux pluviales est améliorée dans la ville de Cotonou et le mécanisme d’entretien et de maintenance des ouvrages est opérationnel.
Cependant, des problèmes et risques affectent son exécution et appellent à des mesures correctives. Le rapporteur signale un faible taux d’exécution des travaux par les entreprises. En fait, seulement 6 302 mètres linéaires (ml) de collecteurs et caniveaux sont construits sur une cible finale de 33 140 ml dans les bassins de rétention dits « Pa2 » et « QaQc », soit une réalisation de 19,02 %. Les 12 200 ml de rues à aménager et paver sont encore intacts ainsi que les infrastructures sociales connexes à réaliser dans le cadre du projet.
La sauvegarde environnementale des deux bassins n’est pas encore totalement assurée. Seulement 26 ha de mangrove sont reboisés sur 240 ha au total, soit 10,83 % à fin décembre 2023. Les travaux d’aménagement d’espaces verts ont connu un retard de démarrage et devraient finalement commencer cette année. Les trois points de regroupement et de centres de transfert restent à réaliser. La formation d’agents à diverses thématiques n’a pas encore eu lieu tout comme les actions envisagées pour le renforcement des capacités des femmes et des jeunes. Mais, au moins 605 emplois sont créés sur 1500 attendus.
Efforts
Il était initialement prévu deux études ornithologiques, soit une étude par bassin, mais finalement une seule étude a été réalisée et couvre les deux bassins. Les 50 bacs à ordures et les 300 poubelles de 2 m3 prévus sont effectivement acquis. Quelque 32 équipements divers sont acquis sur 42 au total, soit 76,19 %.
Le rapporteur note également une insuffisance des ressources humaines pour le traitement des dossiers et préconise le recrutement d’un spécialiste en passation des marchés et d’un comptable. L’organisation des réunions périodiques au niveau du Pool devrait permettre d’assurer le suivi. Les règles et procédures de la Banque ne seraient pas suffisamment maîtrisées, d’où il importe de participer à chaque clinique fiduciaire organisée par la Banque. A cela, s’ajoute l’absence persistante d’équipements de mesure et de contrôle in situ des paramètres de l’air, du bruit et de la vitesse des engins de chantier.
La suspension du paiement des indemnisations des personnes affectées par le projet empêche la remise des sites aux entreprises, ce qui a entraîné un retard dans l’exécution des marchés d’aménagement des bassins. La reprise est nécessaire pour l’achèvement des activités dans le délai restant.
Le projet d’appui est la contribution du Groupe de la Bad (50 millions d’euros par la Bad et 11 millions d’euros pour Africa Growing Together Fund – Agtf) à la mise en œuvre du Programme d’assainissement pluvial de la ville de Cotonou lancé en avril 2022 par le gouvernement du Bénin. Au total, 34 des 50 bassins de la ville de Cotonou sont concernés par le programme global, pour un montant global de 401,78 millions d’euros soit environ 263,55 milliards F Cfa. Il est également financé à hauteur de 89 millions d’euros par l’Ifc/Banque mondiale, 50 millions d’euros par la Banque européenne d’investissement (Bei), 40 millions d’euros par l’Agence française de développement (Afd), 61 millions d’euros par la Banque mondiale, la Banque ouest-africaine de développement (Boad), et 53 millions d’euros par la Banque islamique de développement (Bid).