(4 622 milliards FCF à mobiliser en cinq ans)
Le Programme national de développement (PND) du Togo sur la période 2018-2022 a été officiellement lancé le 04 mars 2019 à Lomé par le chef l’Etat togolais, Faure Gnassingbe, en présence d’un parterre d’investisseurs, de bailleurs de fonds, partenaires au développement et divers acteurs de mobilisation de fonds. En somme, le voisin de l’ouest du Bénin s’engage à se doter d’une enveloppe de 4 622 milliards de francs CFA pour la transformation structurelle de son économie d’ici à cinq ans.
Joël YANCLO
Le contenu du nouveau Programme national de développement (PND) du Togo sur la période 2018-2022 est connu. Le président togolais, Faure Gnassingbe a procédé, le 04 mars 2019 au lancement de ce plan doté d’une enveloppe de 4 622 milliards de francs CFA. Ce dernier doit être financé par le secteur privé à hauteur de 65 %. Désormais unique référentiel en matière de développement au Togo, le lancement du PND a été fait devant un parterre d’investisseurs, de bailleurs et de partenaires à Lomé. ce Plan entend s’adosser sur les résultats de la stratégie de croissance accélérée et de promotion de l’emploi mise en œuvre entre 2013 et 2017 qui a permis au pays d’engranger une croissance moyenne de 5,6 % contre un taux moyen de 3,9 % sur la période 2007-2013. « Dans le scénario optimiste, l’impact du PND permettrait à la croissance de s’accélérer à partir de 2019 pour s’établir à 7,6 % en 2022, soit une moyenne de 6,6% », selon le document stratégique consulté par Jeune Afrique. Adopté par le gouvernement togolais en août 2018, le PND, conçu pour la période 2018-2022 vise la transformation structurelle de l’économie togolaise qui a affiché une croissance proche de 5% en fin d’année 2018, après avoir sensiblement pâtie un an plutôt des remous sociopolitiques. Pour atteindre ces objectifs, les autorités de Lomé mettent en avant leur volonté de mettre en place une plateforme logistique de premier plan ainsi qu’un hub financier. La plateforme logistique s’appuie sur les installations portuaires et aéroportuaires rénovées de la capitale, le nouvel aéroport de Lomé, inauguré en 2016, ayant atteint le million de passagers. Le PND réaffirme l’ambition de positionner le pays comme une place forte financière ouest-africaine. Plusieurs groupes financiers à l’instar du panafricain Ecobank, Oragroup ou encore la Banque ouest africaine de développement (BOAD) ont érigé leur siège à Lomé. Selon les projections du PND, l’effet du plan serait tel qu’il permettrait au pays de créer au moins 500 000 emplois, et in fine, d’accroître le revenu par tête de 9,7 %. Une telle performance devrait induire, selon les concepteurs, une baisse significative de l’incidence de la pauvreté monétaire à 44,6 %, permettant ainsi au pays de grappiller 14 points dans l’indice du développement humain.
Trois axes prioritaires
Le PND s’articule autour de trois axes principaux. Le premier, consiste en une nouvelle feuille de route quinquennale qui permettra d’ériger le Togo comme hub logistique d’excellence et un centre d’affaires de premier ordre dans la sous-région. Au niveau du second axe, l’objectif est de développer des pôles de transformation agricole, manufacturiers et d’industries extractives. Le troisième volet du Plan national de développement, consiste à consolider le développement social et renforcer les mécanismes d’inclusion. Ce qui permettra au Togo de créer massivement des emplois et de la richesse. Les bénéfices tirés permettront d’accroître les actions du gouvernement au profit des populations les plus vulnérables. Cinq années sont requises pour l’atteinte des objectifs fixés. Dans son discours, le chef de l’Etat togolais a indiqué que « l’enjeu est de préserver les avancées et de consolider les bases pour progresser davantage et mettre dans le même temps l’accent sur la redistribution des richesses entre toutes les filles et fils du pays ». Pour ce qui est du PND, le Président Gnassingbe a souligné que « ce n’est pas juste un plan de plus ni un outil de théoriciens qui seraient les seuls à pouvoir en parler mais un plan « formulé dans une démarche inclusive et cohérente, dont la trame demeure la recherche de meilleures conditions pour les populations ». Il a invité toutes les forces vives de la nation togolaise à s’en approprier et a incité les partenaires et investisseurs à jouer leur « partition » pour une belle « mélodie » à l’horizon 2022. Le Plan national de développement (PND) 2018-2022 a été officiellement en présence de diverses personnalités du monde financier et de l’écosystème international, notamment Gilbert Fossoun Houngbo, président du FIDA, Lionel Zinsou, ancien premier ministre du Benin, Ade Ayeyemi, directeur général du groupe ETI, Samuel Mathey, l’économiste togolais promoteur du concept « Entreprendre à Zéro Franc », et l’économiste français Patrick Sevaistre. Pour Lionel Zinsou, « Ce n’est pas un plan de plus, ce n’est pas un Plan comme les autres, c’est un travail remarquable ». Le banquer international dira que « l’Afrique aujourd’hui a le choix des partenaires. Cela signifie que le Togo ne devrait pas avoir trop de difficultés à trouver les investissements nécessaires à la mise en œuvre et à la réalisation du PND. » Gilbert Houngbo, président du FIDA (Fonds international de développement agricole) a invité à la cérémonie de lancement du PND, a manifesté sa satisfaction sur ce projet qu’il estime structurant. « Le PND évoque la création de 500.000 emplois. Je peux dire que l’on peut même aller jusqu’à 750.000. Il ne s’agit pas pour moi de participer au culte de la personnalité, mais de parler franchement », a-t-il déclaré évoquant « un nouvel élan qu’il faut capitaliser ».
Leadership dans la discrétion
Le PND 2018 cadre bien avec la nouvelle vision du président Faure Gnassingbe, celle de faire rentrer le Togo dans un nouvel dynamisme de développement. Et c’est dans une discrétion dont il a secret que le numéro un togolais fait avancer le pays. L’homme a pu surmonter les obstacles de développement engendrés par la crise politique qui a récemment failli faire basculer le pays. Heureusement, l’issue favorable a permis aux togolais de regarder dans une seule et même direction, celle du développement socioéconomique du pays. L’un des fleurons de ce renouveau économique, le port de Lomé, est aujourd’hui, le premier de la sous région ouest africaine, grâce au leadership affirmé et discret du chef de l’Etat, Faure Gnassingbe. Aujourd’hui, le constat est là et constitue un atout devant attirer les investisseurs. Car, malgré la crise politique qui a secoué le pays, routes, les hôpitaux et autres infrastructures n’ont cessé d’être réalisés pour un mieux être des populations. Ainsi, avec l’actuellement PND dont la mise en œuvre est amorcé, le Togo prend résolument le chemin d’une bonne performance économique. L’un des indicateurs de la nouvelle dimension que prend le Togo se matérialise donc par la présence du président Faure Gnassingbe à la 7ème édition de l’Africa CEO Forum qui s’est tenu les 25 et 26 mars 2019 à Kigali, au Rwanda.