(Les Burkinabés nourrissent les Béninois en tomate)
Depuis janvier 2018, la tomate fraiche se fait désirer dans les marchés de Cotonou et de ses environs. Cette situation s’est empirée jusqu’au troisième trimestre 2018. Une descente ce mardi 24 avril 2018 dans les marchés Dantokpa, Saint Michel, Gbégamey nous a permis de constater l’absence de ce produit de grande consommation sur les étalages.
Les populations sont confrontées à la pénurie de la tomate fraîche dans les marchés du Bénin. La tomate, produit de grande consommation au Bénin est devenue une denrée rare selon les usagers rencontrés ce mardi 24 avril 2018 dans quelques marchés de la métropole du Bénin. La consommation de la tomate fraîche n’est plus donc une habitude des populations au Bénin. Pour preuve, les petits tas d’une dizaine de tomates se vend actuellement à 1500 de FCFA, voire 2000 FCFA par endroits. De 10.000 Fcfa, le petit panier de 10 Kilogramme est vendu à 35.000 de FCFA. Pour le grand panier de la tomate fraîche, il est vendu à la date d’hier à 60 mille de franc Cfa, soit une augmentation de 20 mille dans les différents marchés. En effet, la rareté de la tomate fraîche a laissé place aux spéculations dans les différents marchés du Bénin. La tomate fraiche, produit au Bénin, est quasiment inexistant dans les marchés de Cotonou et ses environs. La pénurie a conduit certaines populations à se rabattre sur les tomates en boîte. Ce sont les tomates en boite que j’achète pour faire la cuisine, nous a expliqué Maman Juliette rencontrée dans le marché de Gbégamey. Cette situation constitue une perte pour les revendeurs des tomates fraiches. « Les populations viennent au marché demander seulement le prix et partent sans payer à cause de la cherté. Ils s’étonnent des prix du marché et se retournent sans payer » nous a confié Madame Houndjo. Pour la commerçante Maman Nathalie, « nous vendons à perte, car les tomates achetées pourrissent au fil du temps sans être revendues. Par ailleurs, il faut remarquer, les paniers de tomates fraîches qui sont vendus sur les étalages sont du Burkina-Faso ».
La production de tomate de contre saison, un mythe au Bénin
Le non approvisionnement du marché local par la production locale constitue aussi l’une des raisons de la hausse du prix de tomates à Cotonou. Et pourtant les zones marécageuses sont légion au Bénin. La production de la tomate fraîche de contre saison reste toujours un tabou. Car pendant la saison sèche, ce sont les paysans burkinabés qui permettent aux populations béninoises de trouver le produit de grande consommation. Comment un pays enclavé peut nourrir un Etat qui dispose de plein d’atouts naturels ? C’est la question que se posent les économistes au sujet du problème de pénurie de certains produits viviers auxquels le Bénin est confronté depuis des lustres sans solution. Les tomates produites dans les départements du Mono, du Couffo, du Zou, de Bohicon, de Kpomassè et d’Allada de l’Atlantique ne sont pas encore sorties. C’est d’ailleurs ce qui explique la pénurie dans les autres marchés a dit dame Rose au marché de Dantokpa. Cette situation de pénurie amène à de nouvelles politiques agricoles. Un nouveau développement des cultures maraichères afin d’assurer la révolution verte reste un défi à relever surtout la production de la tomate. En saison de pluie, ce fruit coule abondamment sur le marché au point où les paysans ne réalisent pas de bénéfice consistant mais connaissent aussi des pertes post récoltes. La situation actuelle devra permettre de relancer la promotion de la production de contre saison avec les nouvelles réformes du gouvernement de la Rupture pour gagner ce pari. La maitrise des eaux et la valorisation des potentialités de la Vallée de l’Ouémé est un autre défi important pour palier aux problèmes de pénurie auxquels le Bénin est confronté depuis plus d’un demi siècle.
Abdul Wahab ADO