Les populations de la vallée de l’Ouémé ont toutes les chances de leur côté pour atteindre l’autosuffisance alimentaire. Dans un contexte d’insécurité alimentaire qui sape une grande partie des progrès accomplis dans la nutrition, la production vivrière de la zone augmente à une vitesse exponentielle.
Félicienne HOUESSOU
Le surplus de production agricole vivrière (riz, maïs) commercialisé est passé de 70 100 tonnes en 2013 à 77 992 tonnes en 2021. La production agricole maraîchère additionnelle commercialisée, elle, a franchi le seuil fixé de 32 600 tonnes pour atteindre 32 742 tonnes. Les populations de la vallée de l’Ouémé voient non seulement leur production augmenter, mais leurs revenus aussi sont en hausse. Et ceci, grâce au Projet d’appui aux infrastructures rurales dans la vallée de l’Ouémé lancé au Bénin en 2013 et s’achevant en décembre 2022. Ce programme est cofinancé à hauteur de 74,83 millions de dollars par le Fonds africain de développement, le guichet concessionnel du Groupe de la Banque africaine de développement et le Fonds pour l’environnement mondial. Son objectif est d’accroître durablement la productivité et les revenus des producteurs et productrices. Ainsi, il a permis d’améliorer les revenus des populations locales. Ainsi des producteurs rizicoles, gagnent désormais 361,47 dollars par an, alors que l’objectif initial était de 221,99 dollars. Selon le rapport sur l’état d’exécution et les résultats publié par Groupe de la BAD, les femmes bénéficiaires gagnent désormais environ 158.000 CFA par an et pourraient, d’après les projections, gagner jusqu’à 380.000 CFA au terme de la mise en œuvre du projet. Ces performances sont obtenues grâce à une augmentation du volume des productions agricoles vivrières et maraîchères.
19 066 emplois créés
Le rapport sur l’état d’exécution indique que « malgré les nombreuses contraintes ayant perturbé sa mise en œuvre, le projet est sur la bonne voie pour atteindre ses effets. Déjà, la construction des pistes rurales a permis de désenclaver plusieurs zones de production auparavant difficilement accessibles ». Le projet a permis la création de 19 066 emplois dont 1 740 pour les femmes. Avec la réalisation des aménagements en maîtrise totale de l’eau de Tangbédji (540 hectares) et des périmètres gravitaires de 651 hectares, des aménagements des bas-fonds, il est attendu un effet significatif du projet sur l’accroissement de la productivité et des productions agricoles ainsi que des revenus dans la vallée de l’Ouémé. Le document de la Banque africaine de développement précise également que l’exploitation des superficies aménagées témoigne de la volonté manifeste des producteurs bénéficiaires à les exploiter à bon escient. L’exécution du projet a conduit à l’ensemencement de 2 020 hectares de terre, à la distribution de 499,77 tonnes de semences et à la construction de 200 kilomètres de pistes agricoles et 10 kilomètres de digues-pistes. En outre, 50 magasins de stockage ont été construits et réceptionnés. Au total, quatre marchés secondaires ont été achevés et réceptionnés. Un débarcadère a été construit et six autres sont en cours de réalisation. En effet, les périmètres gravitaires de superficie de 651 hectares sont réalisés à 70 % et à 65 % pour le périmètre de Tangbédji qui couvre une superficie de 540 hectares », conclut le rapport de la Banque. Toutes les infrastructures de désenclavement, de stockage et de mise en marché ont été achevées dans le cadre du projet. Il ne reste plus que les aménagements hydroagricoles. Le taux d’exécution du projet est estimé à 67,79%.