34 millions de dollars investis, 100 mille agriculteurs formés
300 mille hectares de plantation facilités
Passé environ huit (08) ans de mise en œuvre, le projet BeninCajù fait le point de ses actions en faveur de la filière anacarde au Bénin et les perspectives pour sa croissance soutenue. C’est à la faveur de la « Semaine du Cajou du Bénin 2023 », « Benin Cashew Week 2023 (en anglais)», organisée du 02 au 04 octobre 2023 par ledit projet, en collaboration avec le Ministère de l’industrie et du commerce (MIC), le Ministère de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche (MAEP), et l’Ong TechnoServe.
Sylvestre TCHOMAKOU
Filière à « haute valeur ajoutée en raison de sa forte capacité à contribuer à la création d’emplois et de revenus, sa contribution à la sécurité alimentaire et nutritionnelle et sa grande opportunité pour l’exportation », le cajou béninois qui, grâce au projet « BeninCajù » a amorcé l’âge de maturité, reste un secteur prioritaire. Pour accélérer son développement, gouvernement, Partenaires techniques et financiers (PTFs), investisseurs et autres acteurs de la filière ont pris date, du 02 au 04 octobre 2023, au Palais des Congrès. Initiative du gouvernement béninois, le « Benin Cashew Week », se veut de créer les conditions favorables au développement des économies des pays africains producteurs de cajou et particulièrement du Bénin. Avec plus de 300 participants venus de divers horizons, ce rendez-vous a été, d’une part, l’occasion de faire connaître et de valoriser les acquis enregistrés par la filière anacarde du Bénin grâce aux différentes initiatives. D’autre part, « Benin Cashew Week » a été l’occasion non seulement de mettre en exergue l’opportunité commerciale que représente cette filière pour les économies africaines et internationales, mais aussi de compiler les suggestions pour faire développer le cajou au Bénin, dans une dynamique de croissance économique soutenue, plus productive et diversifiée.
Plusieurs panels ont meublé les trois (03) jours d’activité. Il s’agit, entre autres, de : « La recherche dans la filière anacarde au Bénin : le développement de matériel végétal de plantation performant » ; « Appui de la recherche à la production du cajou au Bénin » ; « La GDIZ et son potentiel industriel dans la filière anacarde au Bénin et en Afrique » ; « Le pouvoir des innovations technologiques dans le développement de la filière anacarde au Bénin : Cas de CajùLabs », etc. A cela s’ajoutent des rencontres B2B entre acteurs extérieurs et nationaux ; des expositions et ventes de produits dérivés du cajou du Bénin, ainsi que des démonstrations culinaires avec des ingrédients à base de cajou. Au terme des trois (03) jours, Sylvestre Fandohan, Conseiller technique à la recherche, à l’agriculture et à l’alimentation du ministre Gaston Dossouhoui, n’a pas manqué d’exprimer son satisfécit. « Si on n’avait pas organisé ce Benin Cashew Week, on l’aurait inventé », a-t-il indiqué, avant de préciser que cette plateforme a permis de « mieux aborder les réalités dans le développement de la filière anacarde, mais aussi un certain nombre d’acquis au cours de ces dernières années ». C’est alors qu’il va adresser la reconnaissance du ministre Gaston Dossou à l’endroit de toute l’équipe de TechnoServe pour l’engagement dont elle a fait montre sur tout le parcours.
Six (06) piliers investis
Financé (depuis 2016) à hauteur de 34 millions de dollars par le Département Américain de l’Agriculture (USDA), à travers le Foreign Agriculture Service (FAS) et mis en œuvre par TechnoServe, le projet BeninCajù, selon la Directrice Pays de TechnoServe Bénin, Maïmouna Mbacke, aura facilité l’intégration et l’accélération de la filière cajou du Bénin. Appui au développement de matériel végétal performant, appui à l’entrepreneuriat pour la production des plants d’anacardier, appui au contrôle des qualités et l’accès au marché, appui aux transformateurs de pomme et d’anacarde (amande), appui au financement du secteur, mise à disposition d’une assistance technique internationale au profit des acteurs tant du public que du privé, appui institutionnel, etc., sont entre autres, les domaines dans lesquels est intervenu TechnoServe sur la période.
Plus de 100 mille agriculteurs formés, 20 usines de transformation appuyées
Durant les 08 ans de mise en œuvre, le projet aura permis la mise en place de deux vergers de semences polyclonales d’anacardier de 12 hectares chacun à Savè et Bembèrèkè, visant à impulser l’accroissement du rendement et de la production. On note 100 milles agriculteurs formés dans 16 communes, dont 34% de femmes sur les bonnes pratiques de production, favorisant plus de 300 mille hectares de plantation.
En ce qui concerne le maillon de transformation de la noix et de la pomme cajou, c’est au total 12 unités et 20 usines de transformation appuyées par TechnoServe à travers le projet BeninCajù sur des axes clés tels le développement du Business plan, la sélection et la conception du site d’aménagement, l’installation des usines, la formation des personnes, la formation sur les techniques de formation sur les bonnes pratiques d’hygiène et l’aide à l’obtention des certifications permettant l’exportation à l’international. Sans occulter la facilitation à l’accès au financement. Pour Maïmouna Mbacke, ces réalisations témoignent de l’attachement de TechnoServe à « créer un monde durable où tous les habitants des communautés à faible revenu ont la possibilité de prospérer ». « Le Benin Cashew Week, dira-t-elle, nous aura permis de mettre sous les feux de la rampe, l’expertise de TechnoServe, et les résultats de la mise en œuvre du projet BeninCajù au cours des dernières années visant l’intégration et l’accélération de la filière anacarde via une approche holistique sur toute la chaîne de valeurs ». La mobilisation dont a bénéficié l’évènement, à l’en croire, dénote de l’engagement de chacun à faire du Bénin, un eldorado du cajou en Afrique. Pour sa part, Sahadatou Atta Kakayatchi, Présidente FENAPAB a exprimé la reconnaissance des multiples bénéficiaires du projet, aussi bien au gouvernement béninois qu’aux PTFs. Elle n’a pas manqué d’appeler à plus de financement au profit du secteur pour relever les défis existants. Pour le cajou béninois, tous les regards restent donc mobilisés pour non seulement permettre aux agriculteurs d’en tirer profit, mais aussi pour une agriculture au service de la croissance économique.