La commission de l’Union économique et monétaire Ouest Africaine (Uemoa) a rendu public son rapport annuel 2022 sur le fonctionnement et l’évolution de l’Union. Les grandes prévisions pour l’exercice 2023 y sont consignées. Dans la sous-région, le Sénégal devance la Côte-d’Ivoire, avec une croissance attendue à +10,1%, une première dans la zone.
Première économie de l’Uemoa depuis plusieurs années, la Côte-d’Ivoire est en voie de perdre sa place cette année 2023. C’est du moins ce qui ressort des prévisions de la Commission de l’Uemoa. Au niveau des Etats, il est attendu +5,1% pour le Mali, 5,7% pour la Guinée-Bissau, +6,0% pour le Burkina Faso, +6,5% pour le Bénin, +6,6% au Togo, +7,0% pour le Niger, +7,3% en Côte d’Ivoire et +10,1% pour le Sénégal. Le pays de Macky Sall crée ainsi la surprise en détrônant la Côte d’Ivoire, locomotive de l’économie de la zone franc en Afrique de l’Ouest jusque-là. Elle perd donc sa position au profit du Sénégal et reste encore menacée par le Niger qui venant en troisième position est crédité d’une prévision de 7% derrière la Côte-d’Ivoire, 7,3%. C’est ce qui ressort du rapport annuel 2022 sur le fonctionnement et l’évolution de l’Union économique et monétaire Ouest Africaine qui prévoit une croissance moyenne de 7,2% dans l’Union. Au fait, « Pour 2023, l’activité économique au sein de l’Union poursuivrait son dynamisme avec un taux de croissance de 7,2% ». Selon la « Note de cadrage macroéconomique 2022-2026 de l’Union », la croissance en 2023 au Sénégal devrait est portée par le début de la production sur les nouveaux champs pétrolifères et gaziers du pays. Elle se situerait à 10,2%, avant de s’établir ensuite à 6,8% en 2024 et respectivement à 5,9% et 5,8% en 2025 et 2026. Par rapport au cadrage de mai 2021 de la Commission, une révision moyenne à la baisse de 2,4 pp est à relever et la révision par rapport aux perspectives du pays est de 0,8 pp. Le secteur tertiaire (+7,5%, en moyenne) bénéficierait des retombées de la bonne évolution du secteur secondaire (+8,1%) et de la poursuite des grands travaux d’infrastructures conduits dans le cadre de la « seconde phase » du PSE, c’est-à-dire le PAP2A. Quant à la Balance des paiements et situation monétaire, le Sénégal aura un solde global excédentaire durant toute la période et la masse monétaire et se consoliderait à la suite de l’excédent de 293,0 milliards enregistré en 2021. Le solde global de la balance des paiements devrait connaître une amélioration progressive au cours de la période 2022-2026, ressortant excédentaire de 486,9 milliards, en moyenne, notamment soutenu par la production pétrolière et gazière. Pour ce qui est de la situation monétaire, la masse monétaire devrait se consolider (+10,7%, en moyenne, soit 53,6% du PIB) et les créances sur les autres secteurs seraient en augmentation pour soutenir l’activité économique, s’établissant à 29,1% du PIB.
Bidossessi WANOU
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