Le prix des produits entrant dans le cadre de la prévention du Covid-19 connait une spéculation que ce soit dans les pharmacies ou sur le marché ordinaire. On note une brusque flambée des prix. Ceci serait justifié par l’augmentation de la demande ou la qualité. Le constat se fait de façon plus criarde à Cotonou et ses environs.
Bidossessi WANOU
5000 à 8000 Fcfa pour s’approvisionner en pair de gants, des cache-nez dits pharmaceutiques de 8000 à 25000 FCFA, des gels alcooliques qui varient entre 2500 et 5000 FCFA selon le contenue au millilitre dans les pharmacies à Cotonou et Abomey-Calavi. Vendus jadis à 100 Fcfa ou 200 Fcfa au maximum hors pharmacie selon la qualité ou la couleur, le coût des cache-nez hors pharmacie grimpent sans cesse. Actuellement vendu à 500 Fcfa, l’enchère n’a pas encore dit son dernier mot. En effet, la pandémie de coronavirus ne fait pas que ruiner l’économie. Elle fait visiblement l’affaire d’une frange d’adulateurs de business qui en tirent énormément profits. C’est du moins l’impression que donnent les distributeurs d’accessoires de protection que ce soit en pharmacie ou sur le marché ordinaire. Délégué médical dans une pharmacie à Abomey-Calavi, Sylviane Ago explique que la demande ne cesse d’augmenter et des stocks datant de plusieurs mois déjà sont entièrement épuisés. Il y en a qui nous contacte pour demander de leur faire des réserves, témoigne sa consœur Alphonsine qui renchérit; « Nous-mêmes, on a failli en manquer. Des collègues nous appellent d’autres officines pour savoir si on en dispose ». Selon les délégués médicaux rencontrés, la situation est critique et le coût ne dit absolument rien à certains. « La santé n’a pas de prix. Autant dépenser beaucoup pour se préserver que d’avoir à contaminer par négligence un mal contre lequel aucun traitement certifié n’est encore identifié » ; a confié Célestin Adjakpa, client rencontré dans une officine de pharmacie à Abomey-Calavi. Client de marché informel, Chérita Azon fait la même remarque : « on nous a toujours présenté les cache-nez à 100 FCFA dans les feux tricolores et n’en savait que faire. Mais aujourd’hui, ils sont dans leur coins et nous allons à leur recherche pour le payer à 500 Fcfa ». Approché pour savoir les réels mobiles de cette spéculation, Isidore, jeunes vendeur dans les feux de Marina confie que rien n’a changé en ce qui concerne la qualité mais, le circuit d’approvisionnement s’avère de plus en plus complexe. A l’en croire, de nouveaux distributeurs ont pris d’assaut le marché de distribution. Du côté des gels alcooliques pour le dispositif de lavage des mains, la situation n’est pas mieux. Passé de 1500, 2000 à 2500, 5000 FCFA, l’enchère fait ici aussi son petit bonhomme de chemin. Ailleurs, certains artisans tels que les soudeurs de plastiques ont vu leur sollicitation s’accroître dans les écoles pour des besoins de montage de seaux avec robinet pour des dispositifs de lavage des mains. En marge du drame lié à la pandémie, c’est l’ère des bonnes affaires par endroits.