Dans les Etats membres de l’Union économique monétaire Ouest Africaine, le taux de croissance du PIB prévisible serait 6,6% en 2023, renseigne le dernier rapport sur la Politique monétaire dans l’Umoa de 2022 de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).
Abdul Wahab ADO
« Pour l’année 2023, la croissance s’établirait à 6,6%, en liaison avec le renforcement de l’activité dans l’ensemble des secteurs, selon les dernières perspectives économiques dans l’Union. En 2024, le Produit intérieur brut (PIB) de l’Union progresserait, en moyenne, de 6,8%, sous l’effet de la bonne tenue de la production dans les secteurs moteurs à savoir le tertiaire et le secondaire ». La croissance du PIB de l’Union, en termes réels, ressortirait à 5,7% en 2022, après 6,1% en 2021, portée par l’importance des investissements publics, dans un contexte de réalisation de plusieurs projets d’envergure dans les secteurs du pétrole et du gaz.
Nette amélioration des échanges extérieurs en 2023
Le rapport sur la Politique monétaire dans l’Umoa de 2022 indique que les échanges extérieurs de l’UEMOA se solderaient par une forte dégradation du solde global de la balance des paiements en 2022, suivie d’une nette amélioration avec un excédent à partir de 2023. La détérioration du solde global en 2022 (-3.011,3 milliards) résulterait d’un creusement du déficit courant (-2.865,1 milliards) qui atteindrait 7,7% du PIB, dans un contexte de forte augmentation des cours mondiaux des produits alimentaires et énergétiques, conjugué avec un net repli des flux nets de ressources extérieures au titre du compte financier (-872,0 milliards). Les projections en ce qui concerne les échanges extérieurs pour 2023 et 2024 laissent apparaître une atténuation progressive du déficit courant, qui passerait à 5,9% du PIB en 2023 et à 3,5% du PIB 2024, en liaison avec l’entrée en phase d’exploitation de plateformes de production de pétrole et de gaz dans l’Union, notamment au Niger et au Sénégal. Le rapport renseigne que les réserves en mois d’importation seraient en hausse sur la période, passant de 4,2 mois en 2022 à 5,1 mois en 2024, après 4,5 mois en 2023. La situation monétaire dans l’Union serait marquée par une progression des créances sur l’économie de 11,9% en 2022, 10,7% en 2023 et 10,8% en 2024. La consolidation des réserves de change permettrait d’assurer un taux de couverture de l’émission monétaire de 70,0% en 2024 contre 65,0% en 2023, après 62,3% en 2022. Le rapport sur la Politique monétaire dans l’Umoa de 2022 de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) livre ainsi un visage de la santé économique des Etats de l’Union en 2023 et 2024.