Une série de rapports transmis par les inspections générales de 14 ministères à la présidence de la République, pour la période de janvier à juin 2021 ont été examinés en Conseil des ministres, hier mercredi 22 décembre 2021. Il en ressort des irrégularités financières portant sur un montant de 1,3 milliards FCFA dont une partie déjà rétrocédée au trésor public.
Falco VIGNON
Défaut de mise en place de la comptabilité des matières par les directions de l’Administration et des Finances de certains ministères ; absence de signature des bénéficiaires de biens sortis des magasins ; absence d’inventaire des matières dans les lycées et collèges ; manque de fiabilité des fiches de stock qui sont parfois facilement manipulées par le comptable des matières : cas du Projet de Reboisement intensif du territoire national par des mesures incitatives ; dépenses inéligibles ou non justifiées dans la plupart des lycées techniques agricoles ; défaut d’exhaustivité du versement des recettes hors budget dans certains ministères ; le non-respect de la procédure de rétrocession et de la clé de répartition des recettes générées par les activités des entités sous tutelle ; utilisation des tickets-valeurs à des fins autres que celles des services, cas du chef du service administratif et financier de la Direction départementale du Cadre de Vie et du Développement Durable Ouémé-Plateau, qui a dépensé 2.200.000 FCFA de tickets valeurs à des fins personnelles ; non-archivage des liasses comptables ; le non-reversement, dans les délais, des reliquats d’activités ; défaut de prélèvement et de reversement de la TVA et de l’ AIB par certaines structures ; etc. C’est, entre autres, la série d’irrégularités relevées entre janvier et juin 2021 rapportées par 197 rapports issus des inspections générales de 14 ministères soumis à la présidence de la République. Au total, on note des moins perçus pour l’Etat s’élevant à la somme de 1.382.177.711 FCFA dont 88.889.578 FCFA sont déjà remboursés. Au fait, précise le Communiqué final du Conseil des ministres, l’examen de rapport a « permis de constater des insuffisances relatives notamment à la gestion du patrimoine de l’Etat, à la performance ainsi qu’à la gestion administrative, financière et comptable des structures contrôlées ». Un incivisme et un défaut d’orthodoxie que le gouvernement n’entend pas laisser impunis. Déjà, les ministres sont instruits pour faire mettre en débet par le ministre de l’Economie et des Finances, les mis en cause sans préjudice des sanctions disciplinaires et/ou poursuites judiciaires auxquelles les intéressés s’exposent. C’est dire que la mauvaise gestion a toujours la peau dure dans l’administration publique au Bénin.