Les pays en développement devraient connaître les plus fortes augmentations de l’utilisation des plastiques d’ici 2060, prévient l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE).
L’utilisation des plastiques augmentera respectivement de 550%, 450% et 270% dans les 40 prochaines années en Afrique subsaharienne, en Inde et en Asie du Sud-Est, contre +120% dans les pays européens de l’OCDE et +100% aux États-Unis, révèle un nouveau rapport de l’OCDE.
Alors que la part des déchets plastiques mal gérés dans le total des déchets plastiques dans les pays non membres de l’OCDE est passée de 60% en 1990 à 38 % en 2019, leur volume annuel de déchets plastiques mal gérés en termes absolus est passé de 12 millions à 70 millions de tonnes, et il devrait atteindre 148 millions de tonnes d’ici 2060, constate le rapport.
En Afrique, les gouvernements ne savent plus à quel saint se vouer face à la montée considérable des quantités de déchets plastiques qui jonchent les rues, les boulevards, les canalisations et les cours d’eau de leurs pays.
Le rapport de l’OCDE en explique les causes : « Cela est principalement dû à la grande quantité de déchets mal gérés qui se retrouvent dans l’environnement en raison de la faiblesse des systèmes de collecte et de gestion des déchets, mis à rude épreuve par d’autres tendances telles que le manque d’infrastructures adéquates, l’insuffisance des ressources financières, le manque de capacités techniques et l’importation de déchets difficiles à recycler ».
A en croire ce rapport, la présence des déchets plastiques dans l’environnement entraîne une série de coûts économiques et non économiques qui peuvent affecter de manière disproportionnée les pays en développement en amplifiant les vulnérabilités préexistantes.
Coûts macroéconomiques
Selon l’OCDE, éliminer la pollution plastique à l’échelle mondiale est possible, mais les coûts sont inégalement répartis et incombent de manière disproportionnée aux pays en développement.
« Au niveau mondial, parvenir à zéro plastique impliquerait des coûts macroéconomiques estimés à 0,8% du Produit intérieur mondial (PIB) d’ici 2060, mais la charge la plus lourde par rapport au PIB serait supportée par les pays non membres de l’OCDE », souligne le rapport, rédigé par Alberto Agnelli et
Piera Tortora.
Les coûts les plus importants sont prévus pour l’Afrique subsaharienne, dont le PIB serait réduit de 2,8% en dessous du scénario de référence, estime l’OCDE.
Malgré ces coûts relativement élevés de l’action, ils sont encore estimés inférieurs aux coûts de la pollution et du nettoyage. Les coûts élevés qui devront être supportés par les pays en développement justifient une coopération internationale accrue et le financement du développement, indiquent les auteurs de ce rapport de l’OCDE.