L’incertitude financière et économique actuelle, ainsi que la hausse du coût de la vie, pourraient amener les décideurs politiques, les régulateurs et les superviseurs à reporter les réformes susceptibles d’améliorer les systèmes de retraite. Toutefois, retarder les réformes nécessaires mettrait en péril le bien-être des retraités actuels et futurs. Sur ce, les décideurs politiques devraient continuer à améliorer les systèmes de retraite, insiste un nouveau rapport de l’OCDE publié le 1 décembre.
« Des systèmes de retraite solides sont importants pour protéger le niveau de vie de la population vieillissante, alors que la demande de ces systèmes continue de croître, » a déclaré le Secrétaire général de l’OCDE, Mathias Cormann, dans un récent communiqué.
« Nous devrons continuer à développer et à renforcer un système à piliers multiples combinant différents types de régimes de retraite qui se complètent et diversifient les risques », a-t-il martelé, en réaction de la publication du rapport intitulé « Les Perspectives de l’OCDE sur les pensions 2022 ».
Ce rapport devrait interpeller les décideurs politiques de l’Afrique, un continent où, comme l’a constaté un autre rapport rédigé par Esther Crystelle Eyinga Dimi (Cameroun), les politiques sociales de soutien à la vieillesse se limitent dans la plupart des pays, qu’aux politiques de retraite qui ne bénéficient qu’à une minorité de personnes âgées.
« Dans la majorité des pays africains, l’offre en soins de santé aux personnes âgées reste inadaptée. Les gouvernements africains devraient ainsi anticiper de manière efficace sur l’évolution vers un vieillissement démographique de la population. Ces changements nécessitent ainsi la mise en place de régimes non contributifs de pensions sociales tout comme des systèmes de santé qui offrent une gratuité des soins aux personnes âgées et une meilleure prise en charge médico-sociale », a déploré Esther Crystelle Eyinga Dimi.
Recommandations
L’OCDE annonce que son rapport comporte une série de recommandations quant à la manière d’introduire, développer et renforcer des régimes de retraite par capitalisation.
« Ces régimes devraient compléter les régimes publics par répartition et en aucun cas pour se substituer à eux, et devraient être conçus de manière à diversifier les sources de financement des retraites et rendre les systèmes plus résilients face aux enjeux auxquels ils sont confrontés, dont le vieillissement démographique ».
A en croire Esther Crystelle Eyinga Dimi, les politiques sociales mises en place dans les pays africains sont prioritairement destinées aux jeunes, en raison de leur poids démographique important.
Elle regrette que les personnes âgées ne bénéficient pas encore d’une assurance-maladie. « La prise en charge des personnes âgées en Afrique est exclusivement du ressort de la famille. Cette famille éprouve aujourd’hui, d’énormes difficultés à assumer ce rôle, en raison de la pauvreté qui sévit dans les ménages et des mutations sociales. Nombre d’entre elles doivent ainsi se résoudre à travailler, en dépit de leur âge avancé », explique-t-elle.
L’OCDE pense que les employeurs peuvent jouer un rôle considérable dans la mise en place de régimes de retraite par capitalisation.
Jo Da Costa