- S’il n’y a pas de coordination de nos actions en Afrique, on n’y arrivera pas, dixit Ally Coulibaly
- Le panel n°2 se déroule cet après-midi à partir de 15 heures, heure du Bénin
L’ancienne ministre béninoise et conseillère spéciale du président togolais, Reckya Madougou, en association avec plusieurs structures et experts d’Afrique et d’Haïti, a initié un atelier virtuel de préparation des acteurs africains à la résilience. Le premier panel s’est déroulé hier, mardi 26 mai 2020 et a permis aux intervenants ainsi qu’aux participants de convenir de solutions à adopter par les Etats africains pour faire face aux impacts du Covid-19 sur l’économie du continent.
Nafiou OGOUCHOLA

L’intelligentsia africaine et d’Haïti, sous le leadership de l’ancienne garde des Sceaux du Bénin, Reckya Madougou, a renseigné sur l’urgente nécessité pour les Etats d’Afrique d’unir leurs voix pour définir une stratégie communautaire pour faire face aux effets dévastateurs de la Covid-19. En effet, des différentes interventions ayant meublé ce webinaire très riche en enseignements divers, il est ressorti que chaque pays africain a un plan de riposte. Mais les initiatives au plan communautaire ne sont pas encore à la taille de l’enjeu. Un point sur lequel le ministre ivoirien des Affaires étrangères, Ally Coulibally, a particulièrement insisté. « Nos différents pays ont des stratégies nationales d’inclusion financière, mais il faut une stratégie commune. S’il n’y a pas de coordination de nos actions en Afrique, on n’y arrivera pas », a-t-il confié. Ce qui cadre parfaitement avec les avis des autres intervenants dont l’ancien premier ministre haïtien, Laurent Lamothe, qui a déclaré : « Nous devons, à travers ce genre de webinaire, nous mettre ensemble et partager nos expériences pour arrêter des stratégies pour agir ».

L’ex premier ministre du Bénin, Lionel Zinsou, conscient de la densité de la tâche à accomplir par les Etats africains en vue de réussir cette résilience, a insisté sur la confiance et le partage d’informations. A en croire l’ancien responsable du fonds d’investissement de BNP Paribas, PAI Partners, les dirigeants africains doivent développer et maintenir une relation de confiance réciproque entre leurs populations et eux. De même, dirigeants et citoyens doivent échanger les informations sur divers sujets. D’une part, les dirigeants doivent mettre toutes les informations à la disposition des citoyens afin que les entrepreneurs puissent profiter des opportunités qui leur sont offertes dans les mêmes conditions, sans bénéficier de privilèges particuliers. D’autre part, a souligné Lionel Zinsou, les promoteurs de micros et petites et moyennes entreprises sont appelés à faire part des réalités qu’ils vivent à leurs dirigeants afin que ceux-ci puissent disposer des informations nécessaires pour agir avec efficacité. Le candidat malheureux au second tour de l’élection présidentielle de 2016 au Bénin a aussi abordé des questions relatives à l’annulation des dettes des pays africains. A en croire l’éminent économiste, cette question reste à discuter, car plusieurs aspects doivent être pris en compte avant de pouvoir définir la stratégie à adopter. Pour finir, Lionel Zinsou a recommandé d’interpeler les banques afin qu’elles mettent en place des produits pour aider les micros, petites et moyennes entreprises ; d’ourdir un mécanisme pour orienter l’épargne africaine vers le financement des PME sur le continent ; de travailler sur la sécurité du système de financement en Afrique ; de promouvoir la créativité chez les entrepreneurs.
Promouvoir les jeunes et les femmes et faciliter l’accès au financement
Le ministre des Affaires étrangères du Gabon, Alain Claude Bilie By Nze a insisté sur le fait que les diverses politiques ourdies pour faire face aux impacts du Covid-19 sur les entreprises africaines impliquent les jeunes et les femmes. « Il faut aller chercher les jeunes et les femmes pour les intégrer aux systèmes mis en place pour après Covid », a-t-il affirmé. Le ministre du Commerce et de l’industrie de la Côte d’Ivoire, Souleymane Diarrassouba, a, à sa suite, énuméré quelques actions à poser dont la mise en place d’un fonds de soutien aux PME et au secteur informel ; la mise en place des stratégies pour les entreprises ; l’actualisation des stratégies pour aider et attirer le secteur privé pour qu’il s’intéresse aux secteurs prioritaires, etc.
L’ancien premier ministre haïtien a aussi confié que les gouvernements africains doivent axer les financements et doter les petites entreprises de fonds de roulement ; stimuler la demande des biens et services ; accompagner la reconversion des micros entreprises ; travailler avec banques et les structures de micro finance pour vite aider les entreprises ; protéger les programmes de protection sociale ; vulgariser les programmes de formation et reconversion en ligne pour les micros entreprises ; les gouvernements doivent mettre en place des subventions pour aider les travailleurs à affronter ces moments difficiles ; accès juste et équitable aux prêts pour les micros, petites et moyennes entreprises et ménages vulnérables, pour ne citer que ces recommandations.
Pour sa part, le ministre de la Coopération et de l’intégration africaine, Dr Diene Keita, a rappelé que cette crise « appelle à l’humilité collective ». Au menu des propositions par elle faites, on peut noter qu’il faut savoir parler et communiquer avec les communautés « comme l’a dit Laurent Lamothe » ; nouer des partenariats sur des bases concrètes ; assurer un minimum de revenus pour les populations vulnérables ; associer les entreprises des secteurs santé et culture car, elles sont fragilisées et en danger, sans oublier les artisans ; assurer la mise en commun de petits groupes d’artisans pour travailler ensemble, etc.
Le panel n°2 se déroule cet après-midi à partir de 15 heures, heure de Cotonou
Le deuxième panel de ce webinaire international se tiendra autour du thème ‘’Identification des stratégies et actions adaptées aux caractéristiques du tissu économique des pays africains en assurant une offre de financement appropriée et suffisante aux acteurs de « l’économie réelle ». De 15 heures à 17 heures, heure de Cotonou, les internautes se retrouveront face aux experts africains pour avoir des réponses à leurs préoccupations sur le sujet à développer.