La ville de Parakou est l’une des plus urbanisées du septentrion. Plusieurs activités génératrices de revenus s’y déroulent, occasionnant ainsi une affluence. Une aubaine sur le plan économique pour la ville, mais qui n’est pas sans inconvénients. L’un d’entre eux est la pollution sonore. Un phénomène qui ne cesse de prendre de l’envergure et d’échapper au contrôle des autorités, selon la population. Cette dernière n’en peut plus et tire la sonnette d’alarme.
Mouhamed Bouhari SAÏDOU
Situation inquiétante dans la troisième ville à statut particulier du Bénin. La pollution sonore fait rage et continue de nuire à la quiétude des citoyens. Les bruits des bars, maquis, moulins, églises et autres font la loi dans les artères de la ville. Normalement soumis à des règles régies par la loi béninoise, ces établissements particulièrement bruyants semblent ne pas en tenir-compte au grand désarroi de la population.
« Nous savons tous qu’ils sont à la recherche du pain quotidien, mais ils doivent savoir qu’il y a des maisons autour d’eux et qu’ils doivent réduire le bruit déjà à partir de 00h (…) On en peut plus, ça devient vraiment de trop », s’est plaint Xavier Semassa, habitant au quartier Zongo.
Par ailleurs, certains pointent du doigt la gestion de ce phénomène par les autorités compétentes. En l’occurrence, la police sanitaire, qui selon eux, n’agit pas suite aux plaintes qu’elle reçoit de leur part. Ils suggèrent également plus de descentes sur le terrain et une plus forte sensibilisation des concernés sur le sujet.
De son côté, Akpoli Martien, inspecteur de l’environnement à la direction départementale du cadre de vie et du développement durable Borgou/Alibori, reconnaît l’urgence de la situation. Il assure que des actions sont en train d’être menées afin de réduire au maximum la pollution sonore à Parakou.
« On reçoit beaucoup de plaintes contre les églises évangélistes, les restaurants, les buvettes, les scieries, etc. (…) La police environnementale dans ses méthodes, passe à la sensibilisation ; nous aidons certains à déterminer la limite à ne pas franchir à l’aide du sonomètre », a-t-il affirmé.
Malgré ces dispositions, beaucoup de propriétaires de ces établissements bruyants disent ne pas avoir connaissance des lois sur le sujet. Selon la nouvelle loi sur l’hygiène publique, ces derniers sont sommés de cesser toute activité avant 22heures. Une mesure qui, selon l’inspecteur, est très bien connue de tous et applicable sans équivoque. Il invite donc tout un chacun à s’y conformer, sous peine d’être sanctionné à l’avenir.