La Direction générale du budget (DGB) a réalisé le projet de loi gestion 2020. Longtemps décrié pour ses mesures dites ‘’antisociales’’, le gouvernement de Patrice Talon ambitionne d’influer sur une dizaine de leviers afin de faire ressentir les effets de la croissance dans le panier de la ménagère l’année prochaine.
Nafiou OGOUCHOLA
Le gouvernement du Bénin a ciblé un certains nombres de secteurs dans lesquels il entend consentir des efforts conséquents pour impacter le vécu quotidien des populations béninoises. Selon les indications du projet de loi de finances gestion 2020, dix programmes bénéficieront de l’attention du gouvernement. Il s’agit de : la mise en œuvre du Programme national d’alimentation scolaire intégré (PNASI) ; la mise en œuvre du Plan directeur 2017-2021 de développement du sous-secteur de l’approvisionnement en eau potable en milieu rural ; le renforcement et la consolidation des mesures visant l’accès aux services de santé (césarienne, prise en charge du paludisme pour les femmes enceintes et les enfants de moins de 5ans, prise en charge des dialysés, prise en charge et meilleure organisation des soins palliatifs, renforcement de l’accessibilité des hôpitaux aux citoyens, achèvement des hôpitaux de zone de Kouandé et de Pobè, construction et équipement de l’unité de dialyse du CHUD Porto-Novo, achèvement de l’hôpital de zone de Savè, démarrage de l’hôpital de référence d’Abomey-Calavi et construction de deux (02) laboratoires, amélioration des plateaux techniques à travers l’acquisition et l’installation d’IRM et de scanners, etc.) ; la création et l’investissement dans des filières ciblées techniques et professionnelles pour accroître l’employabilité des jeunes (métiers du bois, agriculture, tourisme, mécanique auto) ; la poursuite de la gratuité de la scolarisation des enfants des deux sexes dans les écoles maternelles et primaires ; la poursuite de la gratuité de la scolarisation des filles du premier cycle des collèges, des filles du premier cycle des lycées techniques et des filles des filières industrielles du second cycle des lycées ; le renforcement du cadre d’accueil des écoliers et de la qualité de l’enseignement avec la construction de modules de salles de classe et le recrutement de nouveaux enseignants ; le renforcement de la formation des détenus pour la facilitation de leur réinsertion socio-professionnelle, avec l’opérationnalisation de l’Agence Pénitentiaire du Bénin ; la mise aux normes des centres d’accueil et de protection des mineurs et de leur prise en charge par les communautés et enfin, la poursuite des travaux de construction des stades et l’extension des classes sportives et classes culturelles.
Des obstacles pourraient surgir
L’ambition du gouvernement de Patrice Talon pourrait faire face à certaines intempéries qui pourraient impacter les propositions contenues dans le projet de loi de finances 2020. D’une part, les parlementaires peuvent trouver à redire par rapport au montant du budget prévisionnel. En effet, ce dernier s’élève à 1 358,3 milliards FCFA contre 1 211,9 milliards FCFA en 2019, soit une hausse de 12,1%. Les représentants du peuple béninois pourraient y trouver à redire. Auquel cas, toute diminution pourrait affecter négativement la part à allouer aux investissements dans le social.
D’autre part, le gouvernement de Patrice Talon devra maintenir la cadence sinon l’accélérer dans le processus de lutte contre la corruption et le détournement de deniers publics. Si cela est fait, les fonds alloués aux œuvres sociales atterriront à la bonne destination. Mais si cela n’est pas effectif, les résultats sur le terrain ne seront pas conformes aux attentes des populations ni du gouvernement. Et ce dernier subira les accusations verbales des populations. Car affamées, ces dernières jettent la pierre aux dirigeants donc le gouvernement.