Après la proposition du Président de la Fédération Internationale de Football Association (FIFA), Gianni Infantino, à l’endroit de la Confédération Africaine de Football (CAF) de jouer la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) chaque quatre (04) ans, les réactions n’ont pas tardé à s’enchaîner. Au micro de la Radio France Internationale (RFI), l’international Samuel Eto’o a reduit à néant les démonstrations de Gianni Infantino.
Sylvestre TCHOMAKOU
Alors que pour le président de la Fédération Internationale de Football Association (FIFA), la CAF devrait organiser la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) chaque 4 ans au lieu de 2 ans, pour l’ancien international camerounais, Samuel Eto’o, le numéro 1 de la FIFA est en train de défendre, par son intervention, l’intérêt des Européens ». Invité du « débat africain » sur RFI, l’ex attaquant de Chelsea FC n’est pas allé par quatre chemins pour exprimer son indignation. « Je n’accepte pas ce qu’il a dit », tempère-t-il. Pour lui, le football africain ayant une instance faitière, il est inacceptable que d’autres essayent de s’immiscer dans ce qui n’est pas de leur rôle. « Avant, entre la CAF et la FIFA, les relations n’étaient pas bonnes. Mais ça ne donne pas le droit aux autres de nous imposer des choses », a-t-il déclaré, tout en estimant que la FIFA « a manqué de tact ». De l’autre côté, « ils veulent avoir à disposition les Mohamed Salah, Sadio Mané ou Pierre-Emerick Aubameyang », s’insurge l’ancien joueur de FC Barcelone.
Fally Ipupa dans la logique d’Eto’o
Au-delà des stars du football africain, l’idée n’est pas, non plus, la bienvenue dans le rang des célébrités de la musique africaine. Sur l’émission « Appel sur l’actualité » de RFI, le mardi 11 février 2020, Fally Ipupa, a repoussé les arguments avancés par Gianni Infantion Pour Fally Ipupa, les Africains regardent la Can chaque deux ans. Il ne faut pas briser cette habitude là. Au sujet des infrastructures sportives qui ne permettent pas à la majorité des pays africains de tenir cette grand’messe africaine tous les deux ans. Fally Ipupa pense que tout le monde ne peut pas organiser cette compétition. « On peut choisir des pays qui sont prêts », dit-il. Donnant l’exemple de la Belgique qui, selon lui, n’a jamais organisé la Coupe du monde. Donc, tous les pays ne peuvent pas organiser la CAN s’ils ne sont pas prêts, a-t-il insisté. Mais ce débat de la périodicité de la CAN n’est pas nouveau. Déjà à l’arrivée du Malgache Ahmad Ahmad à la tête de la Confédération africaine de football (CAF), le décalage de la compétition avait quitté les mois de janvier-février vers juin-juillet, une réforme qui a mis la majorité des Africains d’accord, vu des problèmes de déplacement que la majorité des internationaux africains évoluant dans les championnats européens éprouvaient. Mais faire passer la CAN de deux à quatre ans d’écart, ça, visiblement non ! D’ailleurs, l’ancien latéral droit des Lions de la Teranga était catégorique en 2017. «La Can est une compétition exceptionnelle pour le football africain. Il est plus judicieux de l’organiser tous les deux ans au lieu de quatre années. Ce, même si beaucoup de joueurs africains évoluant en Europe subissent d’énormes pressions de la part de leurs clubs employeurs à chaque phase finale », insistait Habib Beye, en juin 2017, au cours de l’émission « Le Café des sports », sur RFI.