L’ancien Président du Benin, Nicéphore Soglo, a été reçu en audience, mardi 29 janvier 2019 à Niaméy par le président nigérien, Mahamadou Issifou. Les deux personnalités ont échangé sur plusieurs sujets dont la procédure pour l’effectivité d’une monnaie commune aux pays africains.
Joël YANCLO
Nicéphore Soglo continue son combat pour libérer l’Afrique du joug colonial. Ce mardi 29 janvier 2019, l’ancien chef de l’Etat béninois était l’hôte du président de la République du Niger, Mahamadou Issifou. Nicéphore Soglo s’est rendu à Niamey pour rendre compte au Chef de l’Etat nigérien, des activités du Forum des anciens Chefs d’Etat d’Afrique dont Joachim Chizano est le Président, et lui, le vice-président. Avec des anciens Chef d’Etat des pays africains, le Forum s’est rendu à Bakou, rencontrer le monde soviétique, mais aussi au Japon. Nicéphore Soglo a annoncé à sa sortie d’audience, que « Nous avons souffert pendant quatre siècles de la traite négrière qui a vidé le continent de cent millions d’hommes, de femmes et d’enfants, on nous a opposé les uns aux autres, et nous devons avoir une journée pour nous rappeler de ce moment », selon des propos rapportés par la présidence nigérienne. Pour le premier président démocratiquement élu au Bénin, tous les jours, on voit des gens mourir en méditerranée, des gens vendus comme esclaves, et « c’est à nous de régler ce problème et le problème est de quatre ou cinq ordres ». « Le premier, nous devons avoir une monnaie commune et comme le Président Issoufou Mahamadou est le patron, avec son homologue du Ghana, il m’a apporté de bonnes nouvelles là-dessus, ensuite l’Afrique au sud du Sahara explose, un milliard et demi de personnes, à qui il faut donner du travail. Et le résultat pratique est que s’il n’y a pas du travail, il y aura le terrorisme. Ensuite, Nicéphore Soglo pense qu’après la monnaie, il faut avoir une armée fédérale car on ne peut pas dépendre de l’étranger pour protéger « nos foyers et le Président Issoufou m’a apporté également d’excellentes nouvelles. De la même manière nous avons besoin de protéger nos côtes et surtout nos pêcheurs, qu’on ne vienne pas voler notre richesse. Mais l’élément le plus important c’est qu’il faut que nous mettions un terme au pacte colonial, que nous transformions nos richesses sur place pour donner sur place du travail aux nôtres pour qu’ils ne meurent pas dans le désert ou en méditerranée. » A en croire les propos rapportés par la présidence du Niger, « c’est nous qui souffrons et c’est à nous de prendre des décisions, et c’est pour ça que nous sommes venus voir les Chefs d’Etat qui sont en activité, en tant qu’anciens Présidents. Mais une fois qu’on a fait le tour de tout cela, il y a un problème, il faut que nous ayons de l’énergie, il n y a pas de développement sans énergie. Là-dessus, le Président du Niger est dans son domaine, il faut une fédération pour qu’on puisse respirer. Il va mettre l’expérience qu’il a, à notre disposition pour qu’il y ait l’énergie la moins chère possible. Mais également il faut pouvoir circuler entre nous, mais nourrir aussi puisque les trois quart de notre population sont des paysans. C’est cette concertation que nous devons mener, ce qui se passe interpelle l’Afrique », a indiqué Nicéphore Soglo à sa sortie d’audience. Une monnaie commune est une monnaie partagée par plusieurs États, mais qui n’y remplace pas les monnaies nationales. Elle s’oppose à la monnaie unique qui est une monnaie se substituant aux monnaies nationales. La monnaie commune est gérée par la Banque Centrale de la Zone monétaire. Elle se superpose aux monnaies nationales. Ces dernières sont gérées par les banques centrales nationales qui sont des banques centrales à part entière, libres de mener la politique monétaire de leur choix, et non des succursales de la Banque centrale de la zone… Leur gestion doit permettre à chaque pays de mener la politique monétaire de son choix, sans qu’il puisse nuire à ses partenaires.