Le nombre de travailleurs migrants internationaux dans le monde a atteint 169 millions en 2019, l’équivalent de 4,9% de la population active mondiale dans les pays de destination, selon les chiffres de l’Organisation internationale du travail (OIT) publiés en 2021. En Afrique, les travailleurs (expérimentés ou non) pensent de plus en plus à émigrer pour échapper, entre autres, aux conditions précaires de la vie et de travail dans leurs pays, notamment l’insécurité alimentaire, la carence d’infrastructures et les salaires de misère. Mais faut-il vraiment partir ? Si oui, que faut-il faire ?
Issa DA SILVA SIKITI
Plus de deux tiers de l’ensemble des travailleurs migrants sont concentrés dans les pays à revenu élevé et environ 60,6% se trouvent dans trois sous-régions : 24,2% en Europe du Nord, du Sud et de l’Ouest; 22,1% en Amérique du Nord; et 14,3% dans les États arabes, souligne le site de Migration Data Portal.
« Traverser les frontières nationales pour travailler est l’une des principales motivations de la migration internationale, qu’elle soit motivée par les inégalités économiques, la recherche d’un emploi, ou les deux. L’impact supplémentaire des crises économiques, politiques et environnementales et l’évolution de la démographie, avec le vieillissement des populations dans certaines régions du monde et la « poussée des jeunes » dans d’autres, contribuent à l’augmentation de la migration de la main-d’œuvre ».
Pour Eric, ingénieur en informatique, le slogan « on est mieux chez soi », reste sans effet tant que les conditions de vie et de travail dans son pays d’origine ne vont pas s’améliorer. « Ça ne compte plus maintenant. Je tiens vraiment à partir ; partir loin pour travailler et être rémunéré comme il faut. Avec mes 10 ans d’expérience et mes diplômes, j’obtiendrai un bon job et vivre mieux qu’ici. Je sais que ce n’est pas facile mais je finirai par m’en sortir un jour », raconte-t-il, pressé d’aller assister au cours d’apprentissage d’anglais.
Chemin à suivre
Dans une tribune publiée sur LinkedIn, Vesti, une entreprise américaine de développement de logiciels qui assiste les travailleurs migrants à accéder facilement aux services financiers, recommande aux partants de trouver un emploi ou de s’inscrire à des programmes d’études avant leur arrivée, si possible. « Mettez à jour votre CV, étudiez les marchés du travail et comprenez les qualifications professionnelles requises dans votre pays de destination ».
Ensuite, ajoute Vesti, renseignez-vous sur tout. « Votre destination, la langue parlée, la culture, les exigences juridiques, et les documents nécessaires. Comprenez les processus de visa et d’immigration, les permis de travail, les réglementations de résidence et toute la documentation nécessaire pour y entrer. Obtenez le visa ou le permis approprié suffisamment à l’avance ».
La maîtrise de la langue est nécessaire, précise Vesti, rappelant aux futurs migrants d’apprendre des phrases de base ou à suivre des cours de langue avant leur arrivée si la langue parlée dans le pays de destination est différente.
De plus, Vesti enfonce le clou sur les implications financières nécessaires du voyage. « Créez un budget qui tient compte des dépenses initiales telles que les frais de voyage, d’hébergement et d’installation. Assurez-vous d’avoir accès à des fonds pour les dépenses quotidiennes jusqu’à ce que vous ayez ouvert des comptes financiers locaux ».