Consultant en management Qualité, sécurité et environnement (QSE), Antar-Cassir Badarou intervient dans trois sous-domaines : la qualité, ISO 9001, la sécurité au travail, ISO 45001 et l’environnement, ISO 14001. De même, il exerce des activités dans le domaine de l’audit comptable et financier depuis plusieurs années par le biais de son cabinet STATECO-FICADEX Sarl.
Alliant le travail au social, ses pairs et lui ont initié le Mouvement béninois pour la qualité (MBQ), dont il est le président. A travers une interview, ce jeune homme a renseigné sur les aspirations de ce creuset sans oublier les projets à court, moyen et long terme et les essais de solutions pour faire face aux difficultés qui entravent le quotidien de ses pairs et lui.
L’économiste : Qu’est-ce qui justifie la création du Mouvement béninois pour la qualité ? D’où est partie cette idée ?
Le domaine des QSE est de plus en plus prisé par les entreprises aujourd’hui. La conformité devient une exigence réclamée par tous. Le domaine de management de la qualité se développe au Bénin depuis de nombreuses années et vu la demande de plus en plus grandissante et le nombre de consultant de plus en plus nombreux ; nous nous sommes rendu compte que aucune entité n’existait pour encadrer l’activité et définir des règles afin de garantir aux institutions une certaine représentativité. Alors pour cela nous avons décidé de nous unir en association afin de pouvoir corrigé ce défaut. (Travail en cours). Nous espérons pouvoir définir les conditions qu’il faut pour exercer dans le domaine et servir de garantie quant à la fiabilité des consultants en matière de QSE.
Quels sont les objectifs de cette association ?
Les objectifs du MBQ aujourd’hui est de permettre aux entreprises dans un premier temps d’avoir un accès facile à toutesles normes dans le domaine qui la concerne, d’accompagner les entreprises dans leur projet de certification et à sensibiliser toutes les parties prenantes au processus d’accompagnement ou de certification par rapportaux responsabilités qui leurs incombent.
Le MBQ a pour objectif de vulgariser les normes et leurs pratiques.
Quel bilan pouvez-vous faire de cette association depuis sa création ?
Le bilan est plutôt satisfaisant car les nombreuses activités menées sur le terrain par le MBQ ont permis à plusieurs entreprises de la place de se faire accompagner en matière de qualité et étant les principaux organisateurs de la journée national de la qualité, qui se tient depuis deux éditions maintenant nous avons réussi à mettre toutes ses entreprises dans une réelle compétition d’excellence et de démonstration de savoir-faire.
Quels sont vos projets à court, moyen et long terme ?
Notre projet à court terme est de pouvoir actualisé la liste officielle des entreprises certifiées et d’actualiser également la liste officielle des consultants exerçant dans le domaine et les organismes certificateurs qu’ils représentent afin de permettre aux institutions de la consulter pour éventuellement faire un choix. Nous souhaiterions à terme établir un ordre des consultants en matière de QSE tel que cela est fait au Togo ou en côte d’ivoire.
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez ?
La plus grande difficulté à ce jour est l’appui des institutions étatiques et plus précisément du ministère de l’industrie et du commerce afin de travailler ensemble sur les enjeux futurs dans ce domaine. L’Etat dans ce cadre pourra nous accompagner à instaurer des lois et règlements relatifs aux QSE. La volonté des acteurs du domaine à fonder un ordre des consultants QSE.
Quelles solutions préconisez-vous ?
Une rencontre de l’Etat avec les différents acteurs nationaux seraient une grande avancée afin que l’on murisse ensemble sur les améliorations à apporter dans le domaine des QSE.
Quels sont les problèmes de qualité et d’environnement qui se posent à notre pays et quelles solutions préconisent le mouvement ?
Le constat fait sur le terrain aujourd’hui est que la qualité du service, du produit ou tout autre domaine dans lequel la qualité doit intervenir, n’est pas encore une réalité au Bénin. Le constat confirme que ce soit au niveau des institutions publiques ou privées les entreprises même certifiées ne garantissent pas la satisfaction des clients et encore moins la prise en compte de leur besoin et attente.
En matière d’environnement, le résultat est désastreux ; nous ne faisons aucun effort pour réduire nos déchets (faudrait-il qu’on sache ce que cela veut dire). Aucune politique claire et vulgarisée n’existe pour faire comprendre aux béninois que nous sommes là pour atteindre des objectifs concernant notre environnement. A l’instar de la politique nationale qualité, le gouvernement doit pouvoir établir également une politique environnementale et une politique pour la santé et sécurité au travail en république du Bénin.
Interview réalisée par Nafiou OGOUCHOLA